7.1 - premier acte

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Violet de l'abandon


Michael était chez lui, adossé à l'appui de sa seule fenêtre, de sa chambre. Il a le regard rêveur et des cheveux orange depuis la veille. Il se demanda déjà quelle sera sa prochaine couleur de cheveux qu'il aura sur la tête. Il hésite encore entre un ton framboise ou un ton jade. Il ne sait pas encore et hésite vraiment entre les deux. Il regarde droit devant lui et se posant un milliard de questions existentielles sur la vie et le futur, ainsi que l'avenir et le passé. Il se sent comme un homme perdu dans la foule de personnes.

Michael pose ses deux mains sur chaque côté de son menton et y laissant sa tête se reposer dessus, la laissant mollement. Si ces mains venaient à lâcher prise et que s'il ne ressaisissait pas assez rapidement, sa tête tomberait lourdement contre l'appui en bois de la fenêtre. Pour le nombre de fois où il s'est cogné le coude, la main ou encore le poignet, le jeune sait très bien qu'il est dur et que cela fait mal de se cogner contre. Il a en déjà mal au menton rien de d'y penser. Ce n'est pas ce qui l'arrangerait.

Michael sentait son propre corps défaillir, son âme dérivée vers un autre monde. Il ne se sentait plus pareil, parce que le monde ne le regardait même d'un mauvais œil puisqu'il ne le regardait plus du tout. Il se sentait comme un homme seul au monde, perdu dans la foule de ces personnes connes et insouciantes qui essayent tant bien que mal de comprendre quelque chose à la vie. Il se demande vraiment ce qu'il a faire dans ce monde pour être encore là. Il ne se sent à sa place nulle part, parce que le monde n'a plus l'air de vouloir de lui.

Michael passe sa main droite dans ses cheveux, faisant reposer toute sa tête sur sa main gauche et faiblit un peu et commence même à trembler. Il n'a pas l'habitude de se maintenir ainsi à sa fenêtre, mais c'est tellement plus facile de voir le ciel ainsi qu'il est content d'avoir trouvé cette posture. Il se sent totalement seul devant ce ciel bleu presque dépourvu de nuages. Il se demande quand va tomber la pluie et les nuages noirs prêt à gronder les humains d'être des imbéciles heureux et peureux. Il avait toujours aimé les cumulonimbus qui font fureur.

Michael se sent supérieur au monde, d'un seul coup, du haut de la fenêtre de sa chambre qui se situe au deuxième étage de la maison. Il se sent comme un roi au dessus de son empire, du haut de sa haute tour. Sauf que cette sensation de supériorité ne dure pas très longtemps puisqu'il entend sa maman criée qu'elle sort et qu'elle ne reviendra pas avant le lendemain au petit matin ou dans la journée, grand maximum tard dans la nuit. Même s'il a l'habitude que cela se passe ainsi, il ne peut contenir un pincement au cœur.

Michael a toujours été seul. Surtout depuis que son père l'est a abandonné sa mère et lui pour aller reconstruire sa vie ailleurs en ne demandant rien du tout par rapport à lui. Même son père ne voulait plus de lui puisqu'il le trouvait bizarre et avec un mental de merde. Il sait que son père le prenait pour un fou, un schizophrène et que c'est à cause de lui que ces parents se sont séparés puisque il les a entendus se disputer à propos de lui et que c'est après celle-ci que son père les avait laissé tomber comme des merdes.

Michael n'en voulait même pas à son père parce que s'il avait été lui, il serait partit avant même d'engrosser sa mère. S'il avait été lui, il aurait fuit depuis longtemps la personne qu'il est. Sauf qu'il n'est pas lui et qu'il est lui-même et qu'il ne peut pas se fuir. Il doit vivre avec sa propre personne ce qui en devient à un châtiment assassin, à une torture abominable pour lui. Il se sent tellement mal dans sa peau qu'il ne peut s'empêcher de vouloir s'échapper de la personne qu'il est pour aller dans un autre corps ou il serait mieux.

Michael a comme deux voix dans sa tête. L'une lui dit qu'il n'est qu'un con, qu'un incapable. Cette voix, c'est celle de son grand-père qui l'a tellement marqué que malgré sa mort, elle l'empoisse toujours. Puis l'autre voix, c'est sa voix intérieure qui menace toujours d'exploser en un million de débris, tel un verre brisé lors d'une note haute et aigüe faite par les chanteuses d'opéra. Il savait que son père, son grand-père et toute la famille de ce côté-là le détestait comme la peste parce qu'il n'avait été comme les autres enfants et ne le sera jamais non plus.

Michael envisage de chercher après un nouveau passe-temps que de rester à sa fenêtre à observer le ciel et non les passants dans la rue qui ne connaissent rien de sa vie et le fuie comme même. Le jeune homme chercha à savoir depuis il avait réellement sombré dans la folie et depuis quand il teintait ses cheveux et aussi, depuis quand il s'habillait tel un punk ou en rock. C'était depuis le jour où son père les a quitter pour aller refaire a vie ailleurs parce qu'il n'en pouvait plus que l'image de son fils lui donnait en tant que père.

Michael savait que son père était surtout partit parce qu'il avait honte de sa famille et préférait refaire sa vie dans une autre ville, de l'autre côté du pays voire même du continent. Il savait que tout était de sa faute pourtant, il s'en foutait totalement parce qu'il n'avait pas besoin de lui pour se sentir mal ou pour se sentir bien. Il avait été la raison de multiples disputes, guerres de famille et vases et assiettes cassées, mais cela l'importait peu. Il voulait savoir qui il était vraiment et chercherait bien indéfiniment après son père pour avoir toutes les réponses à toutes ces questions qui sont toujours sans réponses pour le moment. Un oiseau vient se poser sur sa fenêtre, en croisant le regard du jeune homme, il reprend son envol. Même les volatiles ont peur du garçon aux cheveux orange.

Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant