5.0 - présentation

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Bleu de la tristesse

Dylan était un jeune homme, d'une vingtaine qui avait déjà quitté les bancs scolaires avec justesse et peinait à trouver un travail fixe. Il avait beau chercher, le plus qu'il le pouvait, il n'y arrivait pas et cela ne lui était pas égal. Il ne comprenait pas pourquoi des personnes qui cherchaient beaucoup moins que lui, qui se cassaient nettement moins le cul réussissaient à avoir un travail alors qu'elles ne sont pas forcément plus douées ni plus intelligentes que lui. Il ne comprenait pas et cela lui torturait l'esprit, au point qu'il s'en prenne aux murs, pas mal de fois.

Dylan était un jeune homme qui n'était pas du tout dépourvu de patience, de tolérance et d'imagination. Il pourrait très bien devenir inventeur, ingénieur ou quelque chose encore d'autre dans une grande entreprise -ou une multinationale- s'il n'avait pas un casier long comme son bras. Il avait enchaîné les petites infractions qui lui avaient values quelques mois dans un camp de redressement qu'il surnommait « l'Enfer » avec ces camarades de cellule. Il avait réussit à s'en sortir, sans replongé tandis que d'autres n'avaient pas réussis et étaient ou bien mort, ou bien en prison ou encore, disparu quelque part.

Dylan regrettait ses années à faire le con, l'imbécile simplement pour trouver une place quelque part qui lui est peut-être destinée. Il cherchait ses marques, sa place, la personne qu'il est et qu'il ne sera jamais. Il cherchait après lui-même, totalement désorienté et sans famille et presque sans domicile, ce qui faisait de lui une cible facile pour les mauvaises personnes, pour les mauvaises influences. Il s'était fait piéger comme un con dans leur toile et s'était retrouver au piège contre sa propre personne. Il devait en payer les prix et c'était maintenant que le moment arrivait, maintenant qu'il en bavait.

Dylan payait le prix d'avoir été con, fragile, facilement influençable. Mais pouvons-nous en vouloir à quelqu'un d'avoir été un con ? Il s'en foutait totalement de la réponse qu'autrui pourrait donner, puisqu'il avait lui-même sa propre réponse. Et c'était un « oui » catégorique. C'était ce qu'il était en train de se passer, le monde lui en voulait d'avoir été un abruti influençable en y payant le prix et il s'en voulait à lui-même d'avoir été aussi con que pour s'être fait avoir comme un pigeon, de s'être fait influencer de la sorte, de n'y avoir vu que du feu.

Dylan était un enfant sage et déjà assez perturbé à la base. Beaucoup d'enfants le redoutaient dès la plus jeune enfance, parce qu'il était quelqu'un « d'ingérable », « d'imprévisible » et « qui n'en faisait qu'à sa tête ». On ne pouvait pas en vouloir d'être têtu comme une mule, comme à peu près tous les enfants de son âge. Pourtant si on lui avait posé la question si cela était possible d'en vouloir à quelqu'un pour cela, du haut de ces 5 ans, il aurait déjà une réponse affirmative parce qu'il voyait déjà le monde de la sorte.

Dylan avait été brillant tout un temps, mais on ne s'était jamais vraiment préoccupé de lui alors il déclina à l'adolescence. Même en faisant des conneries, il n'arrivait qu'à s'attirer l'ignorance du monde ou alors sa colère qui se témoignait par quelques coups de sa « maman » et des coups de ceintures et de fouet de son « père ». Quand il les appelait ainsi, il faisait toujours des guillemets avec ces doigts, ne les considérant pas comme ces parents ni même de sa famille. Il avait mal tourné, parce qu'il avait toujours été un rejeté qui demandait de l'attention.

Dylan avait retrouvé un semblant de famille dans la bande dont il faisait partie. Il avait l'impression que c'était ses frères, ses sœurs, ses cousins, ses cousines. Il s'y sentait bien et protéger, mais pour éviter quelques mois et semaines de cachots ou dans un camp pour jeune délinquants -ou de redressements encore- on pouvait facilement planter un couteau dans le dos de son « frère ». Il en avait fait les frais étant dénoncé quelques fois alors que lui, ne l'avait jamais fait, ne se considérant pas comme une « balance », mot qu'il prononçait souvent dans ces derniers mois.

Dylan était assez grand de taille et avait une large carrure d'épaules. Il aurait pu devenir rugbyman, comme le lui avait conseillé le coach du camp pour délinquants juvéniles, mais il en avait décidé autrement, ne voulant pas avaler de la testostérone en masse comme n'importe quel grand sportif dopé de nos jours. Il cherchait à devenir quelqu'un de bien et ce n'était pas vraiment le moment de le faire devenir quelqu'un qui ne voulait en aucun être. Il rêvait d'un futur meilleur qui restera peut-être à jamais qu'un rêve, un rêve qu'il n'atteindra jamais parce qu'il faudrait toucher les étoiles.

Dylan avait des cheveux bruns courts et des beaux yeux aussi bleus que la côte d'Azur. Il avait des muscles comme il le fallait et faisait du sport tous les jours pour s'entretenir un minimum et puis il n'avait pas grand-chose d'autre de faire durant la journée puisque personne ne lui voulait lui accorder un boulot. Il avait pourtant l'allure d'un mannequin ou d'un acteur, mais personne ne l'avait encore remarqué et ne lui avait -donc- proposer un seul contrat. Il cherchait encore et toujours, l'endroit où il se sentirait à sa place et ce n'est peut-être pas derrière une caméra.

Dylan avait un sourire craquant qui pourrait ramener n'importe quelle fille chez lui, mais il ne le fait uniquement que quand il va en soirée et qu'il a légèrement trop bu. Autrement dit, qu'il n'est pas dans son état normal. Il a le monde devant lui, tel un mur de béton armé et de brique qu'il doit dévaster. Il laisse le monde et les gens le stoppés, l'arrêtés alors qu'il avait toujours été un fonceur. Il ne se retrouvait nulle part chez lui ou dans son élément, à croire qu'il n'avait jamais été destiné à vivre là, ici ou là-bas. À croire qu'il n'était pas censé exister, qu'il était une erreur. Il s'était rendu compte trop tard de ses erreurs alors le monde ne lui a peut-être pas accordé de seconde chance.

Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant