Christopher se rendit devant ce morceau de pierre froide qu'était la tombe de son défunt fiancé. 873 jours. Il était mort depuis 873 jours. Et à cause d'une promesse, il n'avait pas le droit de le rejoindre. Il lui avait promis qu'il ne se suiciderait pas. Ils se l'étaient juré ensemble, mais la vie avait été si dure avec le plus jeune qu'il avait décidé de rompre sa promesse.
- Salut, mon cœur. dit-il le cœur serré. Ça va ? Moi, rien ne va, comme d'habitude. Je n'ai pas envie de chercher du travail, mais il le faut. J'ai réussi à choper un entretien dans la chanson. C'était ton rêve... Alors je veux le réaliser. Putain tu me manques tellement ! T'es un sacré connard, j'te jure ! J'étais là pour toi, j'aurais tout donné pour toi..! Pourquoi tu m'as laissé seul... Je ne suis plus rien sans toi... Ça fait 873 jours que tu es parti. Je t'en veux tellement ! Mais en même temps, je ne peux pas t'en vouloir, je n'ai pas le droit...
Il s'assit contre la pierre froide et prit dans ses mains le cadre qui contenait la photo du défunt.
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Ses larmes se mirent à couler à flot pendant que les souvenirs l'envahissaient. Il sortit du cadre la lettre qu'il n'avait jamais osé lire en entier. Il la lirait aujourd'hui. Il n'en pouvait plus.
Chris... Je t'aime. Je t'aime si fort. Je suis vraiment désolé... Si tu lis ça, c'est que je l'ai fait. Je suis parti. J'aimerais tant que tu ne lises jamais ces mots.
Je t'aime...
Pourquoi je souffre tant... Pardonne-moi. Aide-moi d'ici, reste en vie je t'en prie.. Reste en vie... Je t'aime comme ça... Imagine que je suis resté... S'il te plaît... S'il te plaît...
Je veux pouvoir t'observer de n'importe où...
En écrivant, j'ai beaucoup de souvenirs qui me reviennent... Putain tu es tellement parfait... Ta manière de venir me chercher au café, un énorme sourire scotché à tes lèvres douces, une rose rouge à la main, juste pour que je craque et que je me jette sur tes lèvres, dans tes bras... Ta manière de me rassurer, de me dire que tout allait bien même quand rien ne va, de me faire rire après avoir pleuré tout ce que je pouvais... Ta manière de m'aimer... C'était ce qui m'a rendu accro à toi... Tu as une manière bien à toi d'aimer quelqu'un... Tu donnes cette impression de naître pour la première fois, d'être une priorité pour quelqu'un de sincère... Ta manière d'avoir giflé les connards qui m'ont insulté... Ils l'avaient mérité, ça, c'est certain...
Tu n'as rien fait pour mériter le départ de ton fiancé, je suis vraiment désolé... Je n'en peux plus de tout ça... Ma famille qui refuse que j'épouse un homme, mon collègue qui m'a violé et qui n'arrête pas de me toucher, les gens et leur homophobie, l'anxiété, la dépression... Tu me faisais tout oublier, je n'ai jamais menti là-dessus. Le seul souci, c'est que je te voyais trop peu... La seule chose que je te reproche c'est vos tournées. J'aime énormément 3Racha, mais ton absence presque 8 mois sur 12 était bien trop douloureux...
J'ai craqué. Je sais que tu n'es pas là en ce moment et que je vais donc partir sans que tu le saches... Mais je ne veux pas que tu m'en empêches, je n'en peux simplement plus de rester.
Ne m'oublie pas...
Je t'aime.
Jeongin.
Ses sanglots éclatèrent. Il n'en pouvait plus de l'absence de l'homme qu'il aimait plus que tout. Il s'en voulait d'avoir été absent la dernière semaine de son fiancé. Il s'en voulait de ne pas avoir accepté de l'épouser en secret. Il voulait plus que tout mourir pour le rejoindre.
~
Ça y est. C'était aujourd'hui. Le 1000e jour. Jeongin n'était plus là, Chris allait le rejoindre. Il était à Paris. La ville préférée de son défunt fiancé. Lui n'allait pas cette ville. Trop de pollution, de détritus etc. Mais Jeongin était purement admiratif de cette ville.
Il était donc minuit moins cinq, et il était en haut d'un haut bâtiment, en larmes.
Soudain, il entendit des pas. S'il écoutait son instinct, il exploserait en sanglots, mais c'était impossible... à moins que...
Il se souvint qu'il n'avait jamais vu le corps de son fiancé.
Lentement, il se tourna face à l'arrivant.
Celui-ci était tête basse. Mais ses cheveux étaient assez pour que Chris reconnaisse celui qui lui avait tant manqué.
- Espèce de connard...
Leurs lèvres se posèrent les unes sur les autres et leurs mains se retrouvèrent emmêlées ensemble. Leurs larmes se mélangèrent en même temps que leur deux langues.
- Je t'ai tellement pleuré... Je t'aime... Je t'aime putain... Je t'aime... Je t'aime... Ça fait mille jours que je ne t'ai pas vu, pas touché, pas embrassé... J'ai mille "Je t'aime" à te dire, Jeongin...
- Tu me les as déjà dit, crois-moi..! Tous les jours, devant la fausse tombe..! dit ledit Jeongin.
- ... Explique-moi ces histoires de fausse mort etc...
- Alors... De base je ne voulais pas simuler ma mort... Mais un étranger avait besoin de mourir sans qu'on sache qui il était, et c'était la parfaite occasion de partir en secret..! Si tu cherches, il n'y a rien nulle part qui dise que je sois mort, simplement parce que je ne le suis pas ! Je me suis enfui à Paris..! Je t'ai laissé une lettre..! Je n'ai jamais dit que j'étais mort dedans..! Et il n'y a aucun nom sur la tombe..!
- Oh... C'est vrai... Putain je suis tellement heureux que tu sois là... Jeongin putain je t'aime tellement... Ne t'en va plus jamais sans moi... Emmène-moi partout où tu vas je t'en prie... Ne me laisse pas seul... Je t'aime tellement... Épouse-moi aussi... Peu importe où et quand, le plus vite possible... J'emmerde ta famille, ok ? pleura Christopher en enlaçant son bien-aimé.
