RADUCHKA "SOUS CONTRAT D'EDITION"

T1.Chapitre 28 - Inquiétude

Mia

Je suis angoissée, n'ayant aucune nouvelle. J'ai essayé de m'occuper, mais rien n'y fait. Je finis toujours par me rendre sur la terrasse et trouve le courage de me pencher légèrement au-dessus de la rambarde afin de voir le resto à l'angle de notre rue, là où ils sont allés récupérer ce Charlie.

Cette mission est si stressante que j'en oublie même ces histoires de trafic et que Yian a voulu me...

— Tu fais quoi ?

Je ne m'attendais pas à ce que l'un des 2 gardes qui me surveillent me surprenne. Je sursaute, mon vertige m'éjecte très loin de cette limite qui me séparait du vide, même si je n'étais pas collée à elle.

— Rentre  ! Je n'ai pas envie qu'on me reproche ta chute.

— Ça va, je ne fais rien de mal  ! m'emporté-je, agacée qu'il m'engueule chaque fois qu'il me voit.

Je ne sais pas quel est son problème. Ce Chris me déteste, tandis que Joe, son acolyte qui le relaie toutes les demi-heures, m'ignore, certes, mais au moins il ne me crie pas dessus à tout bout de champ.

Il m'agrippe le bras et me force à rentrer. Je l'insulte dans ma langue natale, et me débats, jusqu'à ce que des bruits d'arme à feu retentissent dans le quartier. Le Chris bourru me lâche, empoigne son pistolet et jette un œil au restaurant.

Oh non !

Je me fige, désireuse d'aller regarder ce qu'il se passe. Or, mes jambes sont vissées au sol. Mes battements s'emballent et j'imagine les pires scénarios.

Le calme revient, puis le combat reprend.

— Chris ! Il faut qu'on y aille ! déboule Joe, affolé et bien armé.

— On doit les rejoindre !

— Non ! Printz a dit de se rendre à la planque si ça dégénère ! On doit la mettre en sûreté, répond Joe en me pointant du doigt.

Les deux se disputent à mon sujet. Je perds le fil. Inconsciemment, je me suis approchée, tête au-dessus du vide, le cœur au bord de l'explosion en remarquant tous les flashs qui scintillent à l'intérieur du resto.

Bordel ! C'est un assaut !

Chris m'empoigne brutalement et m'oblige à les suivre jusqu'au parking. Je m'agite, leur cri dessus, ne supportant pas qu'il me tienne si fort.

— Il faut aller les aider ! hurlé-je après m'être fait jeter à l'arrière de la voiture.

— Je suis d'accord ! rétorque Chris.

— On a des ordres ! s'agace Joe.

Ce dernier démarre en trombe et leur dispute reprend de plus belle.

— Ce n'est qu'une pute ! Rien à foutre de sa sécurité !

Mon estomac se retourne. Mes yeux me brûlent. Aleksander me voit-il ainsi lui aussi ?

Cette perspective me broie les entrailles, je ne perçois plus leurs éclats de voix idiots. Soudain, mon palpitant tombe dans mes pieds lorsque nous entendons une détonation. Le chauffeur pile au milieu de la route et nous nous scrutons avec des grimaces d'effroi. Joe et Chris regardent par-dessus mon épaule. Leur crainte transpire de leurs pores, leur pomme d'Adam s'active frénétiquement.

Non, pitié, pas ça  ! Les yeux embués de larmes je me retourne et vois le restaurant en flamme.

— Oh, c'est pas vrai, articulé-je difficilement.

Ma paume se plaque devant ma bouche. Chris quitte le véhicule, Joe lui aboie dessus, mais redémarre et je le supplie d'enlever cette saleté de sécurité enfant pour que je me précipite au Palace High.