RADUCHKA "SOUS CONTRAT D'EDITION"

T2.Chapitre 45 - Laisser faire ses preuves

Le Prince

Le bruit constant de la machine à oxygène est le seul audible dans cette pièce aseptisée de tout élément personnel.

Mia ne dit rien, figée devant le corps inerte de Miranda qui ne pourrait s'oxygéner sans le respirateur à ses côtés. Nous sommes là depuis presque une demi-heure. J'ai pris place sur l'unique siège de la chambre et je commence à avoir mal au dos, tandis que ma douce la arpente, parle à la fille plongée dans le coma, lui prend la main. Elle retient ses larmes. Toutefois, je sais qu'elle se laisse aller en silence.

Je lui donne le temps qu'il lui faut. Elle a insisté pour visiter sa collègue avant de retourner au Nebesa. Je ne me suis pas opposé à sa décision, car je désirais également voir la jeune femme.

Le médecin qui s'occupe d'elle n'était pas là, mais les infirmières nous ont appris le terrible état dans lequel elle a été prise en charge. Les bandages nous empêchent de contempler l'ampleur des désastres. Selon les soignantes, même la chirurgie esthétique ne pourra restaurer le faciès de la fille. Enfin, encore faut-il qu'elle se réveille.

Je dois avouer que rester stoïque, silencieux devant cette morte vivante, est une torture. J'imagine ce qui a pu lui arriver à la perfection et je ne décolère pas, car cela aurait pu arriver à celle qui hante chacune de mes pensées depuis notre rencontre.

Jenna aurait très bien pu la planter au lieu de seulement l'érafler.

L'envie de clope est fulgurante dans mes veines. Je m'approche de Mia et lui indique que nous partons, je ne supporte plus cette d'odeur d'antiseptique et de mort latente.

Nous sommes censés avoir une discussion avec Dimitri. Ce dernier doit être mis au courant de ma nouvelle position au sein du club. Beaucoup de choses vont changer pour Raduchka, et ce, pour le mieux.

Je conçois qu'elle ne veuille pas recevoir une protection et d'innombrables droits que je peux lui obtenir, alors que ses collègues seront toujours soumises aux humeurs des mafieux et de leurs femmes.

J'ai également accepté de ne pas m'en prendre à Jenna pour ce qu'elle a osé faire. Mia m'a supplié durant des heures cette nuit, nous avons très peu dormi et pas pour les meilleurs motifs. J'ai abdiqué pour la rassurer, mais je compte bien leur rendre la monnaie de leur pièce !

Que ce soit mon père et sa catin, Mikhaïl et l'autre folle, et même Yian.

Tous sont coupables, autant qu'ils sont, mon bras droit compris ! Il me l'a délibérément cachée ! Il savait comment j'allais réagir s'il me l'avait dit et il aime beaucoup trop la Bratva pour ça.

Malgré son éloge de la veille, je lui en veux. Je lui veux, même s'il a pris soin d'elle, parce qu'en tant qu'ami il aurait dû m'informer. Ce n'est pas comme si j'avais insisté sur le fait que je désirais être au courant s'il lui arrivait quelque chose !

Tous paieront en temps en heure, je m'en fais la promesse. Peu importe la soi-disant dévotion qu'il souhaite me porter.

Dans la voiture, nous restons toujours aussi silencieux et tendus, malgré toutes les cigarettes que je grille à la chaîne.

— Qu'est-ce qu'il va se passer pour Miranda ?

Sa petite voix fébrile m'extirpe de mes pensées meurtrières qui ne me lâchent pas et que j'essaie de refouler.

Je jette un coup d'œil vers ma douce, contrariée, déboussolée, avant de reporter mon attention sur la route.

— Sincèrement, Mia, Miranda ne s'en sortira pas. Et même si elle se réveille, elle ne pourra plus servir au club. Malheureusement, même si Dimitri l'apprécie, il ne pourra pas la garder. On ne conserve personne qui ne...