Chapitre 7-2

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Arrivé sur les lieux, sa gorge se noua d'angoisse dès que son regard vint se poser sur l'immense lit où quelques heures plus tôt la frêle silhouette dormait encore paisiblement. La mâchoire contractée et les poings crispés, il s'en voulait amèrement de ne pas avoir été à ses côtés à son réveil, pourtant, il se devait de chasser ses regrets. Pour cela, il reporta son attention sur Tehod qui parcourait la pièce de long en large. Il le vit soudainement se planter devant un grand coffre de bois finement sculpté. Cherchant à comprendre son intérêt pour celui-ci, ses pupilles se fixèrent sur celui-ci jusqu'à ce qu'il voie Tehod l'ouvrir, faisant apparaître des draps qui étaient étrangement en désordre.

— Elle était là depuis le début ! s'indigna Hogo agacé. Comment est-ce possible ?

La mâchoire contractée de colère, il expulsa un long soupir de frustration. Il s'en voulait tellement d'avoir été aussi impulsif, si seulement parfois, il pouvait être aussi réfléchi que Tehod, certaines situations se régleraient bien plus facilement. Malgré cela, il ne pouvait s'empêcher d'être admiratif de cette jeune fille de sept ans et de surcroît une princesse qui avait été capable de se jouer de lui, ainsi que tous ses domestiques et de ses gardes qui circulaient régulièrement.

Un sourire triste se peignit furtivement au coin de sa lèvre, alors que ses pensées se remémorèrent les souvenirs de son roi qui avait un esprit vif.

— Les draps sont tièdes, déclara soudainement Tehod en un murmure, sortant Hogo de sa rêverie qui faisait glisser la paume de sa main sur l'amas de tissus.

— Croyez-vous que cela fait longtemps qu'elle a quitté sa cachette ? interrogea-t-il en le suivant du regard. Est-ce que vous pensez que l'on pourra la retrouver ? enchaina-t-il en observant Tehod qui se dirigeait déjà vers la sortie.

Dès qu'il remarqua le sourire assuré apparu sur les lèvres de son fils, il sentit ses doutes le délaisser à nouveau. De nouveau confiant, le suivit sans émettre le moindre son, car il savait qu'il pouvait avoir pleinement foi en son talent.

Passant le pas de la porte, une étrange brise gelée vint caresser leur peau, tandis que les quelques flammes, illuminant les lieux, oscillaient faiblement. Cherchant à en comprendre la raison, Hogo s'approcha de la balustrade et ce qu'il vu le fit rentrer dans une colère noire. En contrebas, il découvrit ses hommes rassemblés au milieu du hall, discutant sans aucune vigilance, alors que les grandes portes en bois ouvertes laissaient s'infiltrer dans la demeure.

— Que se passe-t-il ici ? tonna-t-il de sa voix la plus forte pour se faire entendre. Pourquoi êtes-vous tous rassemblés ici ?

La mâchoire serrée et les doigts contractés contre la rambarde de pierre, il fixait orageusement ses soldats qui inclinèrent leur tête en signe de soumission. Bien que la rage bouillonnât en lui, il préférait prendre de profondes inspirations pour ne pas aller trop loin.

— Vous vous rendez compte que tout le monde est à la recherche de la princesse et je vous retrouve là, à discuter, leur reprocha-t-il plus calmement tout en descendant les marches que le séparait d'eux, suivi par un Tehod toujours silencieux. Vous réalisez qu'elle a disparu, car elle ne connaît rien ici. Et vous, vous lui offrez la possibilité de fuir et de se mettre en danger, souffla-t-il nerveusement en fixant la neige qui jonchait le pas de la porte.

Son esprit se mit de nouveau à songer aux souffrances que la princesse pourrait subir en parcourant ce tapis hivernal. Ne souhaitant pas imaginer le pire, il reporta son attention sur ses soldats qui se tenait au garde-à-vous, accusant sans un mot la colère de leur chef.

— Pour votre punition, vous aurez la charge d'explorer chaque recoin de cette forêt, jusqu'à ce que nous la retrouvions. Et priez pour qu'on la retrouve rapidement, menaça-t-il indirectement en les voyant courir dans la cour.

Heiress's HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant