Chapitre 1

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L'enfant se réveilla en sursaut, haletante et couverte de sueur. Elle prit le temps de reprendre son souffle. Ce n'était qu'un mauvais rêve, un terrible cauchemar. Il n'y avait de monstre nulle part. Elle n'était pas attachée. Elle sentait simplement un léger picotement dans son cou. Elle y porta ses doigts quand une révélation la frappa. Elle faillit hurler de soulagement. Sa main retomba brutalement sur sa cuisse dans un claquement sonore. Elle n'en dit rien. Sa seule pensée était pour cet espoir. Si ce n'était qu'un cauchemar, alors...son père n'était pas mort ! Elle quitta son lit et se dirigea vers la porte. Elle s'apprêtait à courir dans la chambre de ses parents, comme lorsqu'elle se réveillait le matin de Noël, alors qu'elle fût encore une jeune enfant. Elle s'arrêta un instant. Elle effleura le mur. Il n'y avait pas de traces de griffures mais elle avait l'impression de pouvoir en sentir le contour. Elle retira sa main et détourna le regard. Elle avait entendu un drôle de ronronnement. Au fond de la pièce, quelques machines bourdonnaient. À cette vue, l'air sembla lui manquer. Elle inspirait et expirait l'air à la vitesse d'un orage déchaîné. Elle tentait d'endiguer sa panique. Sans qu'elle ne se rappelât pourquoi, ces machines lui inspiraient la plus grande des craintes. Les images de son cauchemar, si claires quelques secondes auparavant, s'étaient brouillées. La jeune fille respira un grand coup et tenta de mettre de l'ordre dans ses pensées. La petite machine était sûrement un purificateur d'air. La plus grande devait être une étrange climatisation. La dernière ressemblait à un drôle d'aspirateur. Nul besoin était de paniquer. Elle regarda la chambre pour se calmer. Les murs étaient blancs. Le plafond aussi. À sa grande stupéfaction, il n'y avait ni bureau ni commode ni bibliothèque comme elle en avait l'habitude. Son tableau en liège n'était plus fixé au mur. Elle n'avait pas de fenêtre. Où était passé son petit balcon où elle aimait s'installer l'été, pour profiter du soleil et réfléchir dans la paix et la sérénité ? Elle se rendit compte, avec la plus grande des stupeurs, que ce n'était pas sa chambre. Intriguée, elle se retourna vers le lit qu'elle venait de quitter. Elle le fixa un instant. Un lit d'hôpital. Pourquoi ? Comment avait-elle pu se retrouver là ? Son regard s'arrêta sur les commandes intégrées à la couchette. Un écran l'étonna. On aurait dit la version miniature d'un moniteur cardiaque. Elle ferma les yeux, pour se concentrer. Ses souvenirs se faisaient brumeux, inaccessibles. Avait-elle eu une commotion cérébrale ? C'était la seule explication logique qu'elle pouvait tirer. Quand elle tentait de réfléchir, son cerveau s'engourdissait. Elle avait froid et mal à la tête. L'enfant soupira et prit la décision de sortir. Elle emprunta un couloir et le suivit. Elle ne bifurquait pas, pour ne pas s'égarer. Plus vite qu'elle ne l'aurait pensé, elle atteignit la sortie. Elle se trouvait face à une gigantesque porte en acier blindé. Vu son aspect fort peu accueillant, elle doutait que celle-ci soit ouverte. Elle tenta tout de même sa chance. Elle posa sa main sur la poignée et l'abaissa. Elle s'attendait à ce que de nombreuses sonneries résonnent. Quel ne fut pas son étonnement quand, dans une plainte aiguë, les gonds de la porte pivotèrent. La pression lâcha brusquement. La porte s'ouvrit, laissant apparaître une ruelle pavée. La jeune enfant sortit et emprunta la voie qui s'ouvrait à elle sans que personne ne pût l'arrêter.


NOVA [Nouvelle version]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant