Ma vie est mathématique.
Je suis une équation à une inconnue. Il me manque une fonction, avec ses courbes et sa formule: une fonction affine, avec son coefficient directeur positif, faisant augmenter mon bonheur. La tangente à mes sautes d'humeur: la droite qui ne me fera plus chuter, mais au contraire, m'élever.
Ou plutôt, je rêve d'être la tangente: épouser le temps de quelques avancées en abscisses la courbe de cette fonction-inconnue. D'ailleurs, je ne crois pas qu'il existe, contrairement aux autres fonctions, d'expression la définissant. Une fonction ne faisant pas partie du monde des réels.
J'imagine l'addition de son bonheur au mien; la multiplication de la joie de vivre; la soustraction d'un poids, et la division de mes soucis quotidiens. Est ce trop idéaliste?
L'idéalisme mathématique. C'est tout moi! Bref, reprenons.
Telle la suite de Fibonacci, elle sera tout ce qui m'entoure. L'exponentielle de ma joie. Moi qui toujours, calcule tout, je n'ai plus envie. Je laisserais la matrice du temps effectuer les opérations à ma place.
J'adorerais ses ellipses, ses cercles, ses formes avec des milliers de côtés, je le promets. Elle sera la racine de mon existence. La valeur interdite de la fraction mélancolique.
Moi, adepte du second degré, n'aime pas pour autant ceux qui recherche la puissance. De plus, j'apprécie encore moins les chercheurs de l'ensemble vide: je préfère le chaos vivant à l'ordre mort.
Pythagore, et Thalès sont pour moi les plus grands amoureux: ils n'ont laissés que des preuves de leur amour, dissimulées dans des théorèmes concrets, définissant l'irréel de leur passion. Là où certains voient des fonctions, je vois les courbes d'une femme; là où certains voient des "x", je vois une inconnue à trouver absolument.
Des longueurs, des langueurs, des mesures, démesures, mon esprit en est rempli. S'il existe les nombres rationnels, parfois mon esprit est irrationnel.
La suite des événements doit être exceptionnelle. Elle est quasiment improbable statistiquement (non pas que je sois un véritable ami des statistiques).
L'énoncé semble simple en apparence, mais y-a-t-il une solution à mon équation?
