Jedusor

Chapitre 37

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Musique: Run- Ludovico Einaudi

Chapitre 37

- Caput Draconis.

- Vous n'êtes pas une Gryffondor.

- J'ai votre foutu mot de passe alors laissez moi rentrer.

La grosse dame finit par ouvrir la porte de la salle des Gryffondors, agacée par cette jeune fille aux cheveux noirs vraisemblablement déterminée.

Sur le canapé rouge bordeaux, les jambes de Fred Weasley dépassaient d'au moins 30cm, sa main pendue dans le vide. Il avait fini par s'endormir devant le feu réconfortant de la salle commune après avoir envoyé son hibou à Mona Jedusor.
Il n'avait donc pas remarqué que la porte de la pièce s'était ouverte pour laisser rentrer celle qui hantait ses nuits et ses jours.

Mona parcouru la salle d'un regard, elle était si différente de la salle commune des Serpentards, elle était accueillante, remplie de couleurs vives, et le feu allumé faisait régner une douce chaleur réconfortante.
Pourtant elle ne pût s'empêcher de se sentir quelque peu mal à l'aise dans cette pièce qui ne lui ressemblait pas.
Ses yeux trouvèrent ce qu'elle était venue chercher, s'arrêtant sur le beau rouquin, endormi, les cheveux en batailles.
Mona aurait voulu le trouver pathétique mais elle ne put s'empêcher à ce moment précis de penser qu'il était adorable, ses mains tachées d'encre, l'une dans le vide et l'autre posée sur son teeshirt rouge qui s'accordait parfaitement avec l'ambiance de la pièce. La jeune fille avança doucement vers le bout du canapé et s'éclaircit la gorge:

- Hum hum !

Pas de réponse...

- Fred !

L'intéressé sursauta soudainement, réveillé par l'appel de son prénom qui n'annonçait jamais rien de bon, en tous cas pas dans sa famille.

- Huh ! Mona ! Articula-t-il en se frottant les yeux, se redressant doucement.

Elle était là.
Devant lui.
Dans sa salle commune.
Pour le voir lui.

- On ne dors pas dans son dortoir chez les Gryffondors ? Demanda ironiquement la brune.

- Tu sais que j'attendais une réponse par hibou hein ?

- J'imagine, mais au vu de ma réponse je préférais te voir en face.

- Oh... Sa réponse devait donc sûrement être ce que Fred redoutait au fond de lui; mais quitte à finir avec le coeur brisé, il jouerait jusqu'au bout.

- Alors vient près de moi... Murmura-t-il en s'asseyant correctement sur le canapé en velours, tapotant l'autre place avec la paume de sa main.

- Près de toi je sais pas... à côté c'est déjà bien.

Fred sourit, la fille devant lui essayait de cacher son sourire, il le savait. Mona tentait tant bien que mal de réfréner ses sentiments pour ce rouquin assis nonchalamment en face d'elle, qui la regardait avec de grands yeux marrons remplis de malice mais aussi de désir, elle pensait même y détecter une pointe de sentiments.
Les deux adolescents commencèrent alors à parler, de tout et de rien, de la vie de l'école, des professeurs, de ce qu'ils aimaient. C'était Fred qui entretenait la conversation, Mona étant habituée à rester sur ses gardes, pourtant elle répondait à toutes ses questions, en posant même parfois quelques unes.

Il avait les yeux rieurs, elle contenait son sourire.

Il avait grandit dans une grande famille, aimante et agitée, elle avait passé la plupart de sa vie seule ou surveillée.

Il avait toujours rêvé d'une vie de liberté, elle avait toujours été captive.

Il ne croyait pas en l'amour, elle avait promis de s'y refuser à tout jamais.

Ils se dévoraient littéralement du regard, n'importe qui qui aurait observé la scène aurait deviné à la seconde que ces deux-là s'aimaient, que seuls eux s'empêchaient de le voir, que même après tous ces regards, ces baisers cachés dans le cou et ses mains qui avaient parcourus leurs corps, c'étaient leurs bouches qui ne s'étaient pas encore rencontrées l'unes et l'autres qui s'attiraient irrémédiablement.
La lune avait presque fait tout son chemin sans que les deux adolescents ne s'en rendent compte, ils étaient absorbés et le monde autour n'existait plus en cet instant.
C'est la brune qui finit par se résoudre à jeter un regard à l'horloge de la salle commune dans le fond de la pièce :

- Merde ! Il est déjà 5h du matin !

- Hein ?! Fred regarda l'heure à son tour. On se lève déjà dans deux heures ??

- Rogue va vraiment me tuer si je m'endors pendant son cours, il faut que j'y aille. Expliqua la brune, une pointe de regret dans la voie.

En se levant elle sortit un petit pot de sa poche, Fred se leva en même temps.
Elle ouvrit la petite boîte et appliqua le baume qui se trouvait dedans sur ses lèvres, desséchées après avoir tant parlé.
Le Gryffondor observa les doigts de la jolie brune passer sur ses lèvres dont il rêvait tant.

- Quoi ? Demandât-elle.

- Il a quel goût ton baume à lèvres ?

- Euh... je sais pas. L'absurdité de cette question étonna la Serpentard. Vanille je crois, pourquoi ?

- Je peux goûter ?

- Euh oui, bien s-

Les lèvres de Fred Weasley l'empêchent de finir sa phrase, se posant sur les siennes accompagnées de ses larges mains dont l'une se déposa sur la joue de la jeune fille tandis que l'autre se plaçait sur sa hanche. L'esprit de la Serpentard ne pensant même pas à refuser ce baiser, fatigué par la nuit et la longue discussion qu'elle venait d'avoir avec le rouquin qui l'embrassait maintenant.

Leurs deux corps s'étaient enfin trouvés, après de si longs mois à se chercher, il avait suffit d'une simple lettre, d'une simple discussion pour que leurs âmes se joignent.
Parce que c'était tout le monde qui s'écroulait autour d'eux tandis que les lèvres de la fille du Seigneur des Ténèbres et celles du frère de l'ami d'Harry Potter lui-même se rejoignaient, le monde s'écroulait oui, mais pour en reconstruire un nouveau.

Il n'y avait plus aucun bruit, plus aucun mouvement, plus de lumière, plus de guerres ni de mission, il n'y avait plus rien. Simplement ces deux adolescents amoureux qui avaient finis par se trouver naturellement au milieu d'un silence assourdissant.

Fred eu finalement la réponse de Mona sans qu'elle ai besoin de le lui dire, sa main posée sur le cou de la jeune fille où pendait un collier en forme de serpent...