Chapitre 32

761 47 3
                                    


(Vous pouvez écouter le chapitre avec la musique que j'ai mis juste au dessus :), swipez à gauche pour y accéder)
Musique: I love you- Riopy

Chapitre 32

Mona Jedusor, sortant de sa classe de potion, se dirigeait seule vers les escaliers menant à son dortoir, ayant pour projets de se reposer pendant l'heure qui la séparait de son prochain cours.
Alors qu'elle parcourait le couloir désert, la porte d'une des salles de classe s'ouvrît soudainement, laissant apparaître un bras, suivit d'une main qui l'attrapa par le poignet, la tirant à l'intérieur de cette salle sombre à l'abris des regards.
Instinctivement la jeune fille chercha sa baguette, qu'elle trouva, prête à être utilisée pour sa survie ou simplement sa défense. Mais avant qu'elle ne puisse prononcer un sort, une voix masculine murmura:

- "Lumos"

Un minuscule éclat apparu alors au bout de la baguette de Fred Weasley, qui dévorait la jolie brune de son regard remplie de questions, mais aussi d'une envie dévorante de l'embrasser, ici, maintenant, au milieu de ces chaises vides et sur ses pavés gris et froids sur lesquels ils marchaient, il rêvait de l'embrasser, de la prendre dans ses bras, de passer sa main dans ses cheveux, de lui enlever sa chemise et de...

- Qu'est-ce que tu me veux ?
Le questionna la Serpentard, mettant fin à ses pensées.

Le rouquin mît quelques secondes à se rappeler la raison première qui l'avait poussé à kidnapper Mona Jedusor dans une salle de classe éloignée de tous.

- Je... Commença-t-il. Je dois savoir.

La jeune fille ne se donna pas la peine de demander ce qu'il voulait savoir puisqu'elle était parfaitement au courant que le rouquin tentait depuis deux jours d'apercevoir son cou par tous les moyens, dans l'espoir qu'elle porte son « collier de pardon ».
À cette pensée la brune plaça instinctivement sa main sur son col de chemise fermé jusqu'au dernier bouton, hésitant à lui montrer cette partie d'elle.

Les deux adolescents se tenaient proches l'un de l'autre; dans le silence de cette salle, seules leurs deux respirations laissaient entrevoir la vie dans cette pénombre pesante.
Le Gryffondor, poussé par la force d'attraction qui l'attirait irrésistiblement vers cette fille, avançât d'un pas, brisant alors un peu plus cette distance entre leurs deux corps.
Mona Jedusor recula, se heurtant sur le mur dans son dos, le regard rivés sur les yeux noisettes devant elle qui ne l'avaient pas quitté depuis son entrée, et toujours la main placée sur son cou.
Fred leva doucement la main, conscient que le moindre geste brusque la mettrait sur ses gardes; la fille du seigneur des ténèbres, bien que forte et courageuse, craignait vraisemblablement les contacts physiques dont elle n'était pas l'auteur, elle se méfiait de tout, et le Gryffondor ne comprit pas directement pourquoi.
Mais lorsque sa main parvînt au niveau du cou de la jeune fille, et qu'il la déposa sur sa mâchoire, caressant sa joue avec son pouce, leurs deux bouches n'étant alors qu'à quelques centimètres l'une de l'autre, le contact de leurs deux peaux fit frissonner Mona qui se raidit légèrement sous la douce pression de la main du Weasley.

Mais la jeune fille pris lentement conscience que les doigts de cet homme étaient doux, que cette main sur son cou ne l'étranglerait pas, que les yeux de Fred, devant elle, ne dégageaient aucune haine ni aucun désir de vengeance, mais simplement du désir et de l'affection. Sa respiration ralentit alors,
elle le laisserait s'approcher si il le voulait...

Le Gryffondor fit doucement descendre sa main vers le col de la jeune fille qu'il regardait toujours dans les yeux, ses doigts se faufilèrent sur le premier bouton blanc qu'il trouva, le détachant à l'aide de ses deux mains, Mona Jedusor toujours adossée contre le mur en pierre de cette salle de classe dans laquelle elle n'avait encore jamais mis les pieds.
Trouvant ensuite le deuxième bouton, qu'il détacha aussi, il décida de s'arrêter là puisque sa seule volonté était bel et bien de voir son collier autour du cou de la fille du seigneur des ténèbres et non de la déshabiller entièrement, bien que cette pensée lui traversa l'esprit.

Mais alors que ses yeux se détachèrent enfin de ceux de la jolie brune pour regarder sa gorge, la première chose qu'il vit ne fût pas de collier, mais une marque, une marque dont la couleur oscillait entre le rouge et le violet, provenant certainement d'un sort puissant, visant à découper la chair d'un homme sans le tuer, mais pour le faire parler ou pour le punir.
Le sentiment de désir de Fred se changea en une émotion emplie à la fois de tristesse et d'horreur, la chemise ouverte laissant percevoir de nombreuses cicatrices sur la peau de la jeune fille, si nombreuses et étendues qu'il n'aurait pu les compter. L'observation de ces traces de tortures et de punitions sur lesquelles il passait doucement ses doigts, comme pour les sentir, fut interrompue par une goutte qui s'effondra sur la clavicule de la jeune fille.
Fred releva soudain les yeux, détachant sa vision de ce cou détruit par les années, et découvrant les joues pleines de larmes de Mona Jedusor qui ne les avait même pas senti couler tant elle se forçait à ne pas imaginer à quel point Fred devait la trouver répugnante maintenant qu'il avait vu une partie de son corps meurtri par les punitions de son père.
Le rouquin plaça une main sous le menton de la jeune fille, lui relevant tendrement la tête, les yeux embués de cette dernière se posant sur les siens, rassurants, et toujours remplis d'autant d'admiration et d'affection.

- Mona Jedusor... murmura-t-il avec un léger sourire. Parfaite.

Et à ces mots, elle sourit, baissant les yeux sur la chaîne dorée qu'elle tenait autour de son cou et auquel était accroché un pendentif en forme de serpent, cadeau de celui qui voulait se faire pardonner et qui, malgré tout, la trouvait parfaite.

JedusorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant