18. Le Chasseur

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***Laboratoire de Singed***

Les yeux de la bête s'ouvrèrent pour la première fois depuis ce qui pouvait lui sembler une décennie... Des yeux rouge, triste exprimant une souffrance inexplicable et incommensurable.

C'est dans l'environnement aquatique, opaque, verdâtre ou la bête résidait depuis bien trop longtemps, qu'il se mit à bouger lentement ses membres avec un sentiment de morcellement profond. La créature reprenait conscience dans un corps qu'il lui apparaissait étranger.

Sous sa fourrure, se cachait l'esprit d'un homme, enfin ce qu'il pouvait en rester probablement. Il se retrouvait seul avec l'écho de sa voix dans ses pensées qui le martelaient...

-"Qui suis-je", se répétait en boucle

"Ou suis-je ?",

"Pourquoi j'ai si mal ?"... Mais rien ne pouvait répondre à ses sombres interrogations.

Il voulait se souvenir de son nom, de cette époque de sa vie qui lui revenait par images saccadées avant de disparaître irrévocablement, cédant la place aux reflets douloureux des jours qu'il a passés attachés à une table d'opération dans le laboratoire de Singed, à observer le visage du chimiste fou qui se penchait sur lui.

Il était peut-être inerte durant les temps d'expériences, le regard livide, mais il avait toujours eu pleinement conscience de ce qu'il se passait, de ce qu'il avait enduré et avait observé ce que "l'homme", son créateur, avait fait de lui. La non-conscience ne l'avait pas préservé des dommages et des douleurs des expériences de son bourreau.

Il n'avait jamais pu se défendre, son corps ne lui avait jamais permis de répondre...

La créature était depuis des années spectatrice de ses supplices.

Le son des bulles assourdissantes qu'il avait entendu toutes ses années durant ce calvaire, lui semblait enfin s'atténuer.

Son corps était en train de se faire extraire du liquide, il aperçut la lumière qui lui faisait plisser les yeux, l'aveuglant. Puis des voix d'hommes...

Singed
- "Il est prêt... Il s'est enfin réveillé". Dit-il avec excitation

Viktor était là, il avait apporté sa petite touche personnelle à la créature. Il lui sectionna une main pour l'optimiser avec de puissantes griffes pneumatiques.

-"Comment s'appelle-t-il ?" demanda Viktor

-"Je le nomme WARWICK et il sera la fureur déchainée de Zaun" cria-t-il exalter

Le monstre fut déposé au sol par un énorme bras mécanique. Il essaya de se relever, mais ses membres étaient fébriles et n'avait pas encore la coordination nécessaire pour qu'il puisse se déplacer. Les hommes l'attrapèrent pour le placer sur une table d'opération.

Les scientifiques avaient creusé ses os, lui greffa des pompes et des tuyaux qui injectèrent divers produits chimiques dans ses veines et divers autres mécanismes étranges. L'objet de leurs quêtes était le même que celui de tous les alchimistes ou autres savants fous : la transmutation.

Singed
-" De sa vie à sa mort jusqu'à sa renaissance, il n'aura été qu'une bête qui tentait de se dissimuler en homme bon. Je n'ai fait que ressortir son véritable identité, son évolution ultime !"

L'homme s'afférait à retirer les tuyaux qui parcouraient le corps de la bête. Warwick souffrait encore et encore... Les produits chimiques infusés dans ses veines accéléraient sa guérison, son corps avait été peu à peu sûr des années entièrement remodeler dans la douleur des expériences du scientifique. La créature ne connaissait que l'odeur du sang, une odeur devenue obsessionnel... La douleur ne tarda pas à submerger toute autre pensée dans son esprit. Tout ce qui restait, c'était le sang.

Son corps et son esprit étaient brisés sur cette table d'opération, mais Warwick résista obstinément aux agents chimiques qui continuaient de le transformer. Il se mit à pleurer, non des larmes, mais des toxines.

Il toussa et cracha des glaires caustiques qui lui brûlèrent la peau, avant de creuser de légers trous dans le sol du laboratoire. Singed le Ligota contre l'acier froid de la table d'opération, Viktor le maintenait alors qu'il commençait à convulser de douleur.

Warwick se débattit pendant des heures, en proie à une douleur insoutenable, avant que son corps ne finisse par succomber. Une dernière pensée, un dernier souffle "C'est enfin terminé ?"

Le corps demeura inerte...

-"Il est mort" dit Viktor agacé

Singed
- "Quel gâchis, encore une expérience ratée, passons à la prochaine...". Sans état d'âme.

Suite à la mort prématurée de son cobaye, Singed se débarrassa du corps dans un charnier, au plus profond du Puisard de Zaun.

Mais la mort s'avéra être le véritable catalyseur de la transformation de Warwick. Alors que son corps refroidissait sur une pile de cadavres, les agents chimiques purent finalement accomplir leur grand œuvre. La chambre sur son dos se mit à pomper.

Son corps se contorsionna, ses os se plièrent et se brisèrent, ses dents poussèrent, ses tendons se déchirèrent, puis tous ses tissus se mirent à guérir et durcir. Il atteignait sa forme finale.

Son cœur se remit à battre...

Il reprit conscience et ressentit la morsure de la faim. Tout son corps lui faisait mal. Une seule chose importait à présent, il lui fallait du sang, il devait chasser.

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Arcane - Une Nouvelle ÈreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant