Arcane - Une Nouvelle Ère

38. Bal des champions

La femme aux cheveux long rouge les conduisit au temple du Placidium de Navori.

Le Placidium est l'un des endroits les plus sacrés d'Ionia. À travers les siècles, de nombreux Ioniens s'y sont rendus pour suivre des cours dans des écoles renommées ou méditer dans ses jardins sauvages saturés de magie. Il n'est donc pas surprenant qu'il soit devenu une cible si attrayante pour les armées d'invasion de Noxus. Il représentait la nation tout entière et était l'emblème de la conquête du pouvoir et de la domination pour Noxus.

À l'entrée, Ambessa Medarda et le général Darius les attendaient avec une ligne de soldats se tenant au garde-à-vous sous un soleil de plomb. Vous pouviez voir la sueur couler de leur front, mais aucun soldat ne bougeait ni n'osait même respirer trop fort. La discipline de Noxus était impitoyable. Les jeunes gens étaient accompagnés de Katarina en tête de file. Celle-ci rendit également le salut militaire à ses supérieurs.

La législatrice accueillit ses hôtes en ces termes : "Soyez les bienvenus sur cette terre de conquête". Pendant ce temps, Darius les observait avec un regard impitoyable, scrutant le moindre de leurs gestes comme un détecteur de faiblesse. Ambessa donna à Katarina l'ordre de leur faire visiter le temple et leurs quartiers en compagnie de la prêtresse.

Ils disposaient du temps nécessaire pour se mettre à l'aise et ce soir se déroulerait la célèbre cérémonie des champions, suivie d'un bal, d'un dîner pour tous, ainsi que de la révélation des futurs combattants qui s'affronteraient dans deux jours, conformément à la tradition.

Katarina soupira d'exaspération. Après tout, elle n'était pas une guide touristique. Cependant, elle recevait un ordre direct de son supérieur et elle n'avait pas le choix, elle le savait. Sur les marches du temple se trouvaient Draven Altore et Leandro, les futurs champions.

Aucun de nos champions ne se sentait à l'aise, observés, analysés sous une tension palpable. Vi remarqua au loin le sourcil levé interrogateur, qu'ils avaient été suivis par une personne en cape noire, laquelle disparut aussitôt qu'elle l'aperçut. Vi trouva cela très étrange.

La femme aux longs cheveux roux leur fit signe de la suivre. Le commandant n'était pas particulièrement patient. Elle les emmena visiter le palais, ou le temple pour certains. Il était immense, d'une beauté naturelle façonnée dans la pierre taillée d'une époque lointaine, se fondant naturellement dans l'environnement verdoyant au milieu de cascades d'eau rafraîchissantes.

La salle de buffet était dotée d'une grande table et de bancs le long des murs, tandis qu'une estrade se dressait à l'arrière de la pièce. De grands chandeliers en bois incrustés de pierres bleues éclairaient la pièce.

Lors de leur visite, ils se frayaient un chemin à travers un dédale de couloirs où se trouvaient de magnifiques fresques représentant les mythes et légendes de la région. C'était d'une beauté magnifique et reflétait la riche culture ionienne.

Elle attribua successivement une chambre à chacun. Caitlyn saisit l'opportunité pour marquer son territoire sur sa compagne lorsque Katarina annonça qu'elles partageraient la même chambre, car elles formaient un couple. Le commandant n'était pas dupe et avait bien compris l'intention de la femme aux cheveux bleus, qui prit un malin plaisir à s'approcher de sa partenaire pour l'embrasser devant la femme aux cheveux rouges.

Katarina eut un petit rictus d'agacement face à la provocation et se permit une remarque cinglante : "Je comprends mieux ta remarque sur le genre... En effet, tu as des goûts particuliers," en examinant la jeune femme aux cheveux bleus de haut en bas. Caitlyn serra le poing, prête à s'engager dans une altercation avec elle, mais sa compagne saisit fermement sa main pour répondre : "Oui, j'ai la chance d'avoir été choisie par la plus merveilleuse des femmes." À ces mots, Caitlyn s'apaisa, le rouge furieux de ses joues laissant place à un rougissement timidement ému. En refermant vivement la porte sur le commandant exaspéré, celui-ci dut poursuivre son chemin.