𝙸 | 𝙲𝚞𝚙𝚒𝚍𝚎

165 8 35
                                    


( N'hésitez pas à utiliser la playlist qui se trouve dans les ressources !)




"𝐔𝐧 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐢 𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐝'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐯𝐢𝐥𝐥𝐚𝐠𝐞 

𝐥𝐞 𝐛𝐫𝐮𝐥𝐞𝐫𝐚 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫 𝐬𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫."




Chicago, 16h52

Rendez-vous chez la psychologue n°148




   Je me tient assise dans le fauteuil en cuir noir, les genoux repliés contre ma poitrine et les yeux fixés sur le tapis vert du cabinet de ma psychologue. Le silence pèse, lourd comme une chaîne qui entrave nos pensées. Plus d'un an et demi sont passés depuis le premier jour où j'ai franchi la porte de ce bureau, quasiment 2 ans de séances, de questions, de tentatives pour crever la bulle de mon mutisme. Et pourtant, ce matin, je me sens toujours prisonnière de mon propre silence.

   Mademoiselle Johnson, une femme douce aux cheveux blonds et aux lunettes fines, me fixe avec un regard empreint de patience et d'inquiétude. Elle prend une inspiration profonde, puis prend la parole d'une voix calme et apaisante.

   – Cupide, je ne peux pas t'aider si tu ne me parles pas..

   Je baisse les yeux, sentant un nœud se former dans mon ventre. J'espère, à chaque séance, trouver la force de raconter ce qui me tourmente, mais à chaque fois, les mots semblent rester prisonniers dans ma gorge. Le silence est devenu mon refuge, mais aussi ma prison. Chaque fois que je m'assois dans ce fauteuil, face à elle, je ressens ce conflit intérieur qui me déchire.

   Je me sens comme un naufragé, perdu dans les méandres de mes propres pensées tourmentées. Pourtant, une petite voix au fond de moi murmure que je dois briser ce silence, que c'est le seul moyen de guérir.

   Mais comment exprimer l'inexprimable, comment dévoiler les cicatrices invisibles qui marquent mon âme?

   Elle a connaissance des raisons pour lesquelles je suis en face d'elle seulement parce que j'ai autorisé Alex à les lui dire, je m'en sentais incapable. Elle a écouté attentivement chaque fragment de mon histoire, ses yeux exprimant une compassion profonde et une volonté sincère d'aider. Sauf que son objectif est de comprendre mes émotions passées et présentes, de saisir la manière dont mon esprit a été affecté par ces traumatismes et comment il tente de les gérer. Mais je me trouve dans l'incapacité totale de répondre à ces questions, car cela signifierait affronter ce que je lutte désespérément pour oublier.

   Mademoiselle Johnson soupire doucement, mais son regard demeure compatissant.

   – Est-ce que tu as refais des crises d'angoisses dernièrement ?

   Je détourne le regard, sentant la honte m'envahir. Les mots restent coincés dans ma gorge, refusant de sortir. Parler de mes récentes crises d'angoisse, c'est admettre que je suis faible, que je n'ai pas réussi à surmonter mes démons intérieurs malgré tous mes efforts. C'est avouer que parfois, même respirer semble être un défi insurmontable, que chaque battement de mon cœur est accompagné d'une anxiété suffocante.

UNSTABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant