𝙸𝙸𝙸 | 𝙲𝚞𝚙𝚒𝚍𝚎

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"Veux-tu réellement une relation,
ou désires-tu simplement la preuve que tu es
capable d'aimer quelqu'un ?"





   Je m'assois à table avec mes parents, mais l'atmosphère est lourde de ce silence glacial qui semble être devenu notre lot quotidien. Mon père est absorbé par son téléphone, plongé dans un monde virtuel qui le distancie encore plus de la réalité qui nous entoure. Ma mère, avec son aura froide habituelle, semble distante, perdue dans ses propres pensées.

   Je pousse un soupir discret, laissant mon regard errer autour de la pièce dans une tentative vaine de trouver une échappatoire à cette atmosphère étouffante. Les murs semblent se rapprocher de moi, emprisonnant chacun de mes soupirs, chacun de mes espoirs d'un avenir meilleur pour notre famille.

   Je me retrouve coincée entre les deux, comme une île solitaire au milieu d'un océan de silence. Les mots restent coincés dans ma gorge, étouffés par la tension palpable qui règne autour de la table. Je voudrais tellement briser ce silence, engager une conversation qui pourrait dissiper cette atmosphère pesante, mais je crains de rompre l'équilibre fragile qui maintient notre famille à flot.

   Les secondes s'étirent en une éternité, chacune chargée de non-dits et de regrets. Je m'accroche à l'espoir ténu qu'un jour, nous pourrons retrouver la chaleur et la complicité qui nous unissaient autrefois. Mais pour l'instant, je suis simplement là, prisonnière de ce silence glacial, cherchant désespérément un moyen de trouver ma place dans ce monde silencieux qui m'entoure.

   Je me sens comme une étrangère dans ma propre maison, une spectatrice impuissante de cette tragédie domestique qui se déroule sous mes yeux. Mon cœur se serre douloureusement, sachant que cette distance grandissante entre nous ne fait que renforcer le fossé qui nous sépare.

   Je sens la frustration monter en moi, mais je la réprime aussitôt, consciente que la moindre étincelle pourrait enflammer davantage cette atmosphère glaciale. Alors, je détourne le regard de mes parents et fixe mon assiette, espérant que ma présence discrète apaise quelque peu la tension.

   Pourtant, même en concentrant toute mon attention sur mon repas, je ne peux empêcher la tristesse de s'infiltrer dans mon cœur. C'est une sensation familière, cette douleur sourde qui accompagne les moments de solitude au sein de ma propre famille.

   Je me sens écartelée entre le désir de rompre ce silence oppressant et la peur de faire exploser une situation déjà fragile. Dans cet entre-deux, je me sens perdue, cherchant désespérément un moyen de trouver un peu de réconfort, un peu de chaleur dans ce froid qui nous sépare.

   Dans ce silence oppressant, je me replie sur moi-même, laissant mes pensées vagabonder vers des temps qui semblent lointains, où les sourires étaient moins rares et les éclats de rire plus réguliers. Je cherche désespérément dans les méandres de ma mémoire des souvenirs qui pourraient atténuer cette atmosphère glaciale, mais ils sont rares et éphémères.

   Je me rappelle les vacances d'été à la plage, mais même là, les disputes étaient présentes en filigrane, prêtes à éclater à tout moment. Les fêtes d'anniversaire étaient animées, mais derrière les sourires forcés, se cachait souvent une tension palpable. Les soirées où nous partagions nos rêves et nos espoirs semblent bien loin à présent, mais en y repensant, je réalise que nos confidences étaient souvent limitées à ce que nous pouvions montrer aux yeux des autres.

   Au final, je me rends compte que nos malheurs étaient simplement plus discrets, dissimulés derrière des façades soigneusement entretenues. Les moments de bonheur étaient éphémères, noyés dans un océan d'insatisfaction et de frustration. Et maintenant, confrontée à ce silence étouffant, je réalise que notre famille n'était peut-être jamais aussi unie qu'elle le paraissait.

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