𝚇𝙸𝙸𝙸 | 𝙲𝚞𝚙𝚒𝚍𝚎

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"La détester ne le fera pas t'aimer."



Allongée dans mon lit, je tourne encore et encore, comme une feuille portée par le vent. Le matelas est devenu un terrain de jeu insatisfaisant, chaque mouvement me conduisant un peu plus loin dans l'insomnie. Je retire la couette, la laisse tomber en un tas désordonné sur le sol, puis je la ramasse avec des gestes impatients, la réajuste sur moi dans l'espoir vain d'une chaleur réconfortante.

Mon esprit est un tourbillon de pensées chaotiques, chacune se heurtant aux autres comme des vagues déchaînées. J'essaie de me concentrer sur ma respiration, de trouver un rythme apaisant, mais même cela semble m'échapper. Je me retourne une nouvelle fois, le tissu frais contre ma peau, puis je la retire à nouveau, sentant le froid mordant de la chambre qui me rappelle la réalité brutale de mon insomnie.

Je scrute les ombres qui dansent sur les murs, les éclats de lumière de la rue filtrant à travers les rideaux. Chaque détail de la pièce devient un obstacle à mon sommeil. La couette, maintenant enroulée autour de moi comme une prison inconfortable, est brusquement jetée de côté. Je me retrouve un instant sous les draps, cherchant une position, un geste qui pourrait enfin apporter le soulagement dont j'ai besoin.

Le plafond est mon complice silencieux dans cette nuit interminable. Les heures passent, chaque minute se dilate en une éternité, et je me débat dans cette mer d'inconfort, la couette m'accompagnant dans ce ballet désespéré. La fatigue commence à se faire sentir, mais elle se heurte à une anxiété persistante, m'empêchant de trouver un répit.

Je soupire, un son entre frustration et désespoir, en espérant que le sommeil viendra enfin me trouver, que les heures passées à manipuler ma couette ne seront pas vaines. Mais pour l'instant, je continue à tourner, à retirer et remettre la couette, en quête d'un apaisement qui semble aussi insaisissable que les rêves que je désire tant.

Je ferme les yeux, tentant de chasser les pensées tourmentées qui alimentent cette insomnie. Le froid et la chaleur alternent, comme un jeu cruel qui ne fait qu'exacerber mon malaise.

Mon esprit me ramène à cette soirée au café, où le regard d'Elliot, lorsque je lui ai annoncé que les Callysther partaient à New York avec nous, me revient en mémoire. Je me souviens de la manière dont il s'est figé comme s'il avait eu le déclic de ne plus me regarder mais me voir à l'entente de ce nom.

Mais, alors que je me retourne une énième fois sous ma couette, des cris commencent à percer le silence depuis le salon. Mon cœur bat la chamade alors que je me redresse brusquement. En proie à une panique croissante, je sors du lit, mes pieds se posant à peine sur le sol froid. Le bruit des éclats de voix résonne dans ma tête, chaque mot aiguisé comme une lame.

Je me glisse hors de ma chambre, m'efforçant de rester silencieuse, et je descends doucement les escaliers. Chaque marche semble une épreuve en soi, craquant sous mon poids léger comme si chaque pas pouvait trahir ma présence. J'essaie de respirer profondément pour calmer les tremblements de mes mains.

Lorsque j'atteins le bas des escaliers, je m'asseois lentement sur l'une des marches, dissimulée dans l'ombre. La scène qui se déroule devant moi est chaotique : mes parents se disputent avec une intensité que je n'ai jamais vue. Les mots sont hachés, lourds de colère et de désespoir.

Ma mère tient fermement le téléphone de mon père dans ses mains, le brandissant comme un objet de confrontation alors que les larmes dévalent sur ses joues. La lumière de la lampe du salon éclaire leur visage, projetant des ombres violentes sur les murs. Mon père, de l'autre côté de la pièce, semble frustré et bien plus contrarié que ma mère.

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