chapitre 5

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Paris ; 26 juin 2023
8h30 

Voilà maintenant une semaine qu'Elio et moi avons pris connaissance des termes du contrat de mariage. Voilà maintenant une semaine qu'on se détestait de plus en plus chaque jours. Le travail était devenu une source de stress, les réunions ? Un Enfer. Je ne pouvais plus le supporter lui et sa gueule d'ange. 

Le lundi, il déclare mes tissus perdus, je ne peux donc pas avancer sur mon projet ; le mardi, il ne me laisse aucunement la parole en réunion ; le mercredi il faisait en sorte que je travaille jusque tard pour que je ne puisse pas manger et boire un café avec Elizabeth ; le jeudi il ne répond pas à mes mails URGENT que je lui envoie,  et le vendredi il ne m'adresse pas la parole de la journée, si ce n'est pour critiquer mon travail ou me rabaisser devant les collègues. 

Aujourd'hui j'appréhendais ma venue au travail, je me demandais ce qu'il me réservait. A croire que c'est de ma faute si l'on doit se marier et se supporter pendant 20 ans. 

Qu'est-ce que 20 ans finalement, quand on est enfermée dans une cage dorée et qu'on ne peut s'en sortir ? Qu'est-ce 20 ans quand nous sommes promises à un inconnu durant ce temps ?

J'étais à mon bureau, entrain de réfléchir à une création pour Homme. J'avais pensé à un costume noir avec les revers argenté. Le mannequin porterait des chaussettes de la même couleur que le revers et des mocassins noirs. Mais plus j'y réfléchissais, plus je trouvais cette idée banale. J'arrachais le dessin de mon carnet et le mettait en boule avant de le jeter près de la poubelle. 

Qu'est-ce que je pourrais faire ? Comment est-ce que je pourrais faire pour rendre un costume qui sort de l'ordinaire ? Je soufflais en fermant mes yeux et je pris ma tête dans mes mains. 

Toc, toc, toc

Je levais ma tête et souris en voyant le visage radieux de Betty. Elle est devenue le rayon de Soleil de ma vie. Je lui ai fais confidence que je me mariais bientôt, mais que ce n'était pas un mariage heureux et consentant. Elle m'a écouté et conseillé, je lui ai, de toutes évidences, épargner l'identité de mon "mari". 

Elle m'a conseillé d'écouter mon cœur, et quitte à mettre ma famille à dos, je suis une femme libre de droit et qui a la liberté de faire ce qu'elle veut. Et elle a raison, mais je n'ai pas totalement mon mot à dire sur ça. Mon père est menacé constamment par les huissiers et les autorités, ma mère en est malheureuse. Je ne peux pas rester là, à ne rien faire pour eux. C'est ma famille, je suis prête à tout pour eux. 

-- Est-ce qu'on va au restaurant ce midi ?, me demanda-t-elle, accompagnée de son sourire habituel. 

Je m'apprêtais à répondre quand Elio apparût derrière Betty et dit d'une voix glaciale: 

-- Elle déjeune déjà avec quelqu'un ce midi. 

J'étais sur le point de répliquer, mais Elio disparût dans son bureau. Il n'a pas le droit de prendre les décisions à ma place, j'ai le droit de dire avec qui je souhaite manger ce midi non ? 
Je regardais Betty d'un regard désolé et je vis dans son regard un soupçon de quelque chose mais je ne saurai dire quoi. Elle sourit avant de s'échapper dans son bureau. 

Ouais, cette journée va être longue... 

~

12h00 

Midi sonne, je prend mon sac et me lève pour sortir de mon bureau. Elio m'attendait déjà au tournant et il leva les yeux de son téléphone pour me regarder. 

-- J'espère que tu m'as prévu un bon resto. Dis-je d'un ton énervé. 

-- Bien sûr, sinon tu ne serai pas là avec moi. Il répondait du même ton. On doit parler de notre contrat, c'est pour ça que je t'invite au restaurant ce midi. 

Run after my loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant