Chapitre 6: ultimatum

1.8K 50 26
                                    

Il passa la journée à jongler entre réunions et discussions stratégiques, mais ses pensées étaient ailleurs. À chaque pause, il vérifiait son téléphone, relisant le message de Jordan.

À la fin de la journée, Gabriel trouva un moment pour s'éclipser discrètement. Il savait que si Emmanuel le remarquait, il pourrait avoir des questions. Avec précaution, il se faufila hors du bureau, en évitant les couloirs les plus fréquentés.

Arrivé à l'endroit convenu, un petit café discret à l'abri des regards indiscrets, Gabriel repéra Jordan assis à une table dans le fond. L'ambiance était calme, la lumière tamisée ajoutant une atmosphère intime à leur rencontre.

Jordan leva les yeux et sourit en voyant Gabriel approcher. « Je suis content que tu sois venu, » dit-il doucement.

Ils passèrent commande, puis commencèrent à parler. D'abord de choses banales, des derniers développements de la campagne, mais rapidement, la conversation se dirigea vers des sujets plus personnels.

« Gabriel, » commença Jordan, ses yeux cherchant ceux de Gabriel, « j'ai beaucoup réfléchi à nous deux. À notre passé, à ce qui nous a séparés, et à ce que nous ressentons encore l'un pour l'autre. »

Gabriel hocha la tête. « Moi aussi, Jordan. Je regrette profondément mes erreurs, et je veux vraiment que nous puissions trouver une voie vers l'avant, ensemble. »

Ils continuèrent à parler, explorant leurs sentiments, leurs espoirs et leurs craintes. Chaque mot semblait rapprocher leurs cœurs, dissipant peu à peu les ombres du passé.

À la fin de la soirée, alors que le café commençait à se vider, Jordan posa sa main sur celle de Gabriel. « Merci d'être venu, Gabriel. Cette conversation était nécessaire, et je me sens plus clair sur ce que je veux. »

Gabriel serra doucement la main de Jordan. « Moi aussi, Jordan. Prenons les choses un jour à la fois. »

Ils se quittèrent avec une promesse silencieuse de se soutenir mutuellement, malgré les obstacles. De retour à son bureau, Gabriel sentit une nouvelle énergie l'envahir. Les élections européennes étaient importantes, mais il savait maintenant qu'il avait aussi une autre bataille à mener, celle de son cœur. Et pour la première fois depuis longtemps, il se sentait prêt à la combattre.

Gabriel rentra chez lui, trempé mais soulagé. La conversation avec Jordan avait été difficile mais nécessaire. Le temps dehors était exécrable, la pluie tombait à torrents, rendant la visibilité presque nulle. En retirant son manteau dégoulinant d'eau, Gabriel soupira de soulagement à l'idée de se reposer enfin. Il avait prévu de passer la soirée devant un film, enroulé dans une couverture chaude.

Cependant, son téléphone se mit à sonner, interrompant ses pensées. Sur l'écran, le nom d'Emmanuel Macron, son supérieur, s'affichait. Gabriel roula des yeux et laissa l'appel sonner. Trop fatigué pour discuter de politique ce soir, il laissa le téléphone vibrer sur la table.

Il se dirigea vers la cuisine, espérant se préparer une tasse de thé pour se détendre. Mais à peine avait-il ouvert le placard que le téléphone sonna de nouveau. Emmanuel insistait. Avec un soupir de résignation, Gabriel prit l'appel.

"Oui, Emmanuel ?" dit-il d'une voix lasse.

"Gabriel, j'ai besoin de te parler immédiatement. C'est urgent," répondit Emmanuel, son ton grave.

Gabriel sentit une pointe d'inquiétude monter en lui. "Qu'est-ce qui se passe ?"

"Il y a une crise que nous devons gérer tout de suite. Nous avons besoin de tes compétences."

Bien que fatigué, Gabriel savait qu'il n'avait pas le choix. Son sens du devoir l'emportait toujours. Il attrapa son manteau à nouveau et sortit dans la tempête, prêt à affronter ce nouvel obstacle.

Sur le chemin, Gabriel se demanda ce qui pouvait être si urgent pour nécessiter son intervention en pleine nuit. Les rues étaient désertes, l'averse incessante créant des rivières sur les trottoirs.

En arrivant dans la salle de réunion, complètement trempé, Gabriel remarqua que Macron était seul, assis autour de la table. La pièce était faiblement éclairée, créant une atmosphère presque sinistre. Gabriel se dirigea vers une chaise et s'assit, ses vêtements dégoulinant d'eau sur le sol.

Macron leva les yeux, son expression indéchiffrable. "Gabriel, merci d'être venu," dit-il d'une voix calme.

Gabriel croisa les bras, ses sourcils froncés. "Je suis là, Emmanuel. De quoi s'agit-il cette fois ?"

Il était évident pour Gabriel que c'était encore un coup de jalousie de Macron. Depuis quelque temps, Gabriel avait remarqué que Macron semblait jaloux de ses réussites et de la reconnaissance et surtout de sa proximité avec un autre que lui. Ces convocations en pleine nuit étaient devenues de plus en plus fréquentes, toujours sous prétexte d'une "crise urgente".

Macron sembla hésiter un instant, comme s'il cherchait ses mots. "Il y a une situation que je voulais discuter avec toi. En privé," commença-t-il.

Gabriel se retint de soupirer. "Qu'est-ce qui est si urgent que ça ne pouvait pas attendre demain matin ?"

Macron serra les poings sur la table, son visage se durcissant. "Je voulais te parler de ta dernière mission. Tu sais que tes résultats ont attiré beaucoup d'attention, et je commence à me demander si tu es vraiment loyal à l'équipe."

Gabriel le regarda, incrédule. "C'est pour ça que tu m'as fait venir ici ? Parce que tu es jaloux de mes succès ?"

Macron se leva brusquement, renversant sa chaise. "Ce n'est pas une question de jalousie ! C'est une question de loyauté et de confiance !"

Gabriel resta calme, bien qu'il sentît la colère monter en lui. "Emmanuel, je suis fatigué de ces jeux. Si tu as un problème avec moi, dis-le clairement. Sinon, laisse-moi faire mon travail."

Gabriel se leva et commence à se diriger vers la porte.

Mais avant qu'il puisse partir, Emmanuel le retint par le bras. "Attends, Gabriel," dit-il d'une voix tendue. "Il y a autre chose dont nous devons parler."

Gabriel se retourna, irrité. "Quoi encore ?"

Emmanuel prit une profonde inspiration. "Ta proximité avec Jordan. Tu sais qu'il est considéré comme un ennemi pour notre camp. Cette relation met en péril notre campagne pour les élections européennes."

Gabriel se figea, surpris par la tournure de la conversation. "Jordan et moi avons une relation professionnelle. Rien de plus. Il n'y a aucune raison de s'inquiéter."

"Ce n'est pas ce que pensent certains de nos alliés," répliqua Emmanuel. "Ils commencent à douter de ta loyauté. Ils pensent que tu pourrais divulguer des informations sensibles."

Gabriel sentit la colère monter en lui. "Tu ne peux pas être sérieux. Jordan ne me demande rien de compromettant, et je ne lui dis rien qui puisse nuire à notre campagne."

"Peut-être," admit Emmanuel, "mais les apparences comptent. Je te demande de couper tout contact avec lui. Pour le bien de notre campagne."

Gabriel serra les poings. "Tu ne peux pas me demander de renoncer à une amitié sous prétexte de politique. Ce n'est pas juste."

Emmanuel le regarda dans les yeux. "Je comprends que ce soit difficile, mais il en va de notre succès. Nous ne pouvons pas prendre de risques inutiles."

Gabriel prit une profonde respiration, essayant de calmer sa colère. "Très bien. Je vais réfléchir à ce que tu as dit. Mais je te préviens, Emmanuel, je ne suis pas d'accord avec cette approche."

Emmanuel hocha la tête. "Merci. C'est tout ce que je demande."

Gabriel quitta finalement la salle de réunion, son esprit tourmenté par les paroles de Macron. Tandis qu'il marchait sous la pluie battante, il se demanda comment il pourrait concilier son amitié avec Jordan et ses devoirs envers la campagne. Une chose était certaine, les jours à venir seraient pleins de défis.

Gabriel attal x Jordan bardella choisi moi!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant