𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖

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Elle l'a fixait avec dédain.

_ Je vous ai reconnue de loin. Mais je suis confuse n'étiez vous pas censé être notaire ? Demande Mathy.

_ Je suis beaucoup de chose Dame Siacko. Je pourrais devenir médecin ou même pilote si vous me le demandiez. Quoi que (elle la toisa de toute sa hauteur) , si la demande viens de vous je serai très tenter de la refuser.

_ Ah je comprend mieux. Votre manière de me regarder ou même de me répondre le jour où vous êtes venue chez nous. Encore une ennemie pour ma famille. Alors vous , devrais-je vous classez dans de ceux qui ne font que détester ou de ceux qui peuvent potentiellement créer des problèmes ?

La notaire ria et s'avance , jusqu'à être suffisamment proche de Mathy, puis s'abaissa à sa taille.

_ (Rire) Moi vous me mettrez dans la case de ceux qui ne laisseront pas une miette de votre beau-frère quand j'en aurai fini.

Elle se redressa en arrangeant sa robe.

_ Alors vous êtes vraiment de la partie adverse?

_ Je ne suis pas de la partie adverse. Je suis la parti adverse et si tu ne fais pas attention Mathy , tu risque d'exploser aujourd'hui tellement je vais te gonfler , attention t'es narines sont tellement dilaté que j'ai peur qu'elles éclatent ici.

_ Pourquoi ? Alors que nous vous connaissons assez bien. Vous avez commencez à détester ma famille comme ça ? Demande t-elle.

_ Rectification , nous ne nous connaissons pas. Mon mari a côtoyé votre famille car il est ami avec votre fils. Pour le reste je ne peux vraiment m'exprimer, nous n'avons jamais discuté plus de deux secondes. Comment savoir si je vous appréciais déjà ? Mais je vais répondre à votre question en disant que je ne déteste pas votre famille comme vous le dites. Vous avez tendance à pensez que tous ceux qui se dressent contre vous n'allant pas votre point de vue sont contre vous. Je ne vous déteste pas , je rend justice. On se revoit dans la salle d'audience. Au revoir.

Elle ne fit que montrer sa carte car elle était avocate et put rentrer. La voiture qui était garé , jusqu'à il y'a quelques minutes, auprès d'elles , fit soudainement demi-tour avant de s'en aller.

Quelques minutes plus tard , Hamid Siacko fut amené et la salle d'audience fut ouverte enfin. Les avocats et les témoins prirent place. Hamid, se tenait au banc des accusés, affichant une attitude arrogante. Ses yeux parcouraient la salle avec mépris. Fatima, son épouse, et d'autres membres de la famille Siacko.

Lorsque le juge arriva , le silence se fit dans la salle. Tout était calme. Personne n'osait parler ni bouger car ça se savait que le juge Kourouma était un homme très sévère et qu'il n'hériterai à te sortir de sa salle de procès.

_ Veuillez vous asseoir.

Ce qu'ils firent tous.

_ Le procès va maintenant de débuter.

Le juge commence par faire l'appel des causes , pour être sur que les deux parties sont bien présentes.

_ L'audience est ouverte. Nous allons commencé par entendre l'avocate et la victime. Madame , veuillez vous exprimé.

Ce qu'elle fait avec éloquence laissant tout le monde bouche-b. Mais ce qu'ils ignoraient tous c'est que ce que ce n'était que la partie émergée de l'ice Berg.

Ensuite viens au tour du défendant de s'exprimer. Il le fait également et lorsqu'il finit , il a de nouveau demander à l'avocate de parler.

_ Monsieur le juge, mesdames et messieurs de la cour, permettez-moi de remettre les faits dans leur contexte. Ma cliente ici présente, cette jeune femme brisée que vous voyez devant vous, a passé cinq années de sa vie, non pas à vivre mais à survivre, enfermée dans un lieu dont elle ignorait même l'existence. Cinq années où son quotidien n'était rythmé que par la peur, la manipulation, et l'attente douloureuse de la prochaine visite de cet homme.
Cet homme qui, avec la froideur d'un prédateur, venait la voir à des moments soigneusement orchestrés, quand elle était "préparée", comme si elle n'était qu'un objet. Un jouet à manipuler à sa guise. Et vous voulez oser parler de consentement ?
Le consentement, monsieur le juge, est un mot qui résonne lourdement ici, et c'est précisément ce que l'on vous demande d'examiner aujourd'hui. Comment peut-on parler de consentement quand on parle d'une adolescente de dix-sept ans, vulnérable, seule, face à un homme qui pourrait être son père, voire plus ? Est-ce cela la justice ? Est-ce cela ce que nous appelons égalité devant la loi ?
Ma cliente, au moment des faits, n'était qu'une jeune fille. Une adolescente, monsieur le juge, encore en train d'apprendre à comprendre le monde, à naviguer dans un univers qui, vous en conviendrez, n'est jamais clément envers les femmes. Elle n'avait pas la maturité ni l'expérience nécessaire pour comprendre pleinement ce qui lui arrivait. Comment aurait-elle pu se défendre contre les avances insistantes d'un homme trois fois plus âgé qu'elle, qui savait parfaitement exploiter sa vulnérabilité ?
Et que fait-elle, monsieur l'avocat, dans ce genre de situation ? Elle reste silencieuse. Parce que malheureusement, c'est ce que notre société lui apprend. Rester discrète, accepter l'inacceptable, parce que personne ne prend vraiment la peine d'écouter quand une femme, jeune ou moins jeune, dit non.
Celle-ci n'était qu'une enfant. Et aujourd'hui, cette enfant, qui a grandi avec ce traumatisme, se tient ici devant vous, dans l'espoir que justice soit rendue. Pas pour elle seule, mais pour toutes ces femmes et ces jeunes filles qui se retrouvent dans l'ombre, terrifiées à l'idée que leurs voix ne soient jamais entendues.
Monsieur le juge, ce procès n'est pas seulement celui de cet homme. C'est aussi celui d'un système qui permet encore que de telles horreurs se produisent, qui laisse croire que les femmes, et surtout les jeunes femmes, n'ont pas le droit de dire non, qu'elles ne seront jamais crues.
Aujourd'hui, je vous demande, monsieur le juge, de montrer que ce tribunal est capable d'entendre cette voix, et d'accorder à ma cliente la justice qu'elle mérite depuis cinq longues années. Parce qu'une femme ne devrait jamais avoir à justifier pourquoi elle n'a pas dit non plus fort. Parce qu'une femme ne devrait jamais être réduite à un silence que l'on interprète comme un consentement.

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