Le Croc de Sobek (MxM)

11. Clair de Lune

"La soif ne se contrôle pas chez les vampires juvéniles. Après un certain stade, on pourrait même dire que la morsure tient de l'instinct."

𝕵𝖔𝖚𝖗𝖓𝖆𝖑 𝖉𝖊 𝕵𝖆𝖈𝖊 𝕳𝖆𝖙𝖔𝖗𝖞𝖘

︵‿୨⛧୧‿︵

Charly avait déjà eu de nombreux amants, l'état de sa chambre pouvait en attester. Il avait connu dès ses jeunes années les premières fièvres du désir, camarades étudiants et collègues de travail défilant dans sa couche pour la quitter parfois le lendemain, ou y passer le week-end.

Il avait connu les lèvres hésitantes des premières fois. Les mains parfois rustres des hommes n'osant pas assumer de se trouver là, nu, avec lui, découvrant des plaisirs inédits. Il avait encaissé les ruptures, ses oreillers comme témoins silencieux de ses peines de cœur.

Oui, Charly pensait tout savoir de tout. Il avait eu assez de relations pour pouvoir se targuer d'être un expert. Mais jamais on ne l'avait embrassé comme Dan.

Après sa dernière pique, ses lèvres avaient fondu sur les siennes, brûlantes, le pointu de ses crocs plongeant dans la peau fragile sans pourtant le blesser.

Le dhampire embrassait comme un prédateur.

De chacun de ses mouvements, des doigts agaçant ses mamelons aux hanches qui roulaient contre les siennes, se dégageait une aura féline subjuguante, du genre à faire perdre la tête. Puis, il y avait cette tiédeur. Loin de la flamme douloureuse des corps de Safya et Selim, la peau douce et veloutée de Dan possédait une chaleur réconfortante, l'engloutissant tout entier dans son parfum apaisant d'encens et d'épices.

Si ses premiers baisers avaient été froids et emplis de haine, cette nouvelle étreinte était étrangement tendre. Pas une tendresse amoureuse, non, loin de là ; cela tenait plus du désespoir.

Alors, Charly se laissa engloutir, couler contre les lèvres de Dan, attrapant le piercing qu'il portait au téton, importunant le grain de chair à la teinte brune qui s'érigea sous sa caresse.

Était-ce toujours si bon de se fourvoyer avec un homme pour qui l'on avait aucune sympathie ?

Le cliquetis de la ceinture de Dan ne lui laissa pas davantage le temps de réfléchir à cette question hautement philosophique ; il venait d'ôter tout simplement son pantalon cargo et son sous-vêtement dans le même temps, se révélant dans son plus simple appareil.

Et oh my god. Le fait que son corps méritait plus d'égards que tous les dieux ayant eu droit à un temple dans l'histoire de l'humanité fut la première pensée qui traversa l'esprit de Charly. Il avait été bien idiot de penser qu'Azur était un modèle de perfection.

Au-dessus de lui se dessinait un corps aux muscles fins et fermes, se profilant sous la lumière des petites guirlandes lumineuses qui habillaient la tête de lit. Tout n'était que perfection, de ses cuisses fines et galbées à l'arrondi divin de son fessier.

Et là, à la naissance de ses cuisses...

Un mât de chair imposant se dessinait, une peau parfaitement épilée soulignant un gland circoncis à la teinte sombre, gorgé de sang et d'envie. A chacune de ses respirations, il se balançait doucement de gauche à droite, lourd et épais.

Dan était à tomber par terre.

— Faut que je m'en occupe ou t'es capable d'enlever ton froc tout seul ? Il grogna à l'adresse de Charly, plus comme on demandait de retirer ses chaussures que comme un amant passionné.