Le Croc de Sobek (MxM)

19. Sacrifices

𝗧𝗪 : 𝘀𝗮𝗻𝗴

"Si tous le connaissent de nom, le seigneur des vampires reste plutôt discret. Son secret le mieux gardé ? L'existence de son fils illégitime qui vit à présent sous mon toit."

𝕵𝖔𝖚𝖗𝖓𝖆𝖑 𝖉𝖊 𝕵𝖆𝖈𝖊 𝕳𝖆𝖙𝖔𝖗𝖞𝖘

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A la lueur des événements de sa courte vie vampirique, jamais Charly n'avait envisagé qu'il rencontrerait pire personnage que Lust. Libidineux, sadique et détestable, le vampire aux yeux dorés avait tout du kit du parfait connard - et ce qu'il avait fait subir à Dan n'avait fait qu'entériner ce statut.

Mais lorsqu'on cherchait un peu, on trouvait toujours pire.

Et notre archéologue n'avait pas eu besoin de chercher bien loin, puisque celui qui se présentait comme le père vampire de Dan semblait être une menace bien plus conséquente que tout ce à quoi il avait eu affaire jusqu'ici.

En même temps, on pouvait dire qu'il y avait de quoi. Au-delà de sa stature colossale qui n'avait rien à voir avec la petite taille de son fils, le vampire avait des crocs si imposants qu'ils reposaient à même sa lèvre inférieure, perles blanches luisantes dans l'obscurité du cachot. Pis encore étaient ses mains aux doigts longs et épais, terminés par des ongles à la taille impressionnante, peints de poussière d'or et ornés de bijoux à l'éclat précieux.

Si Charly avait bien suivi ce que lui avait raconté Safya dans la bibliothèque de Jace, c'était ce colosse qui avait mordu la mère de Dan juste avant sa naissance, scellant son destin en tant que dhampire. Il l'avait ensuite élevé dans le secret de la bourgeoisie vampirique, jusqu'à ce qu'il ne rencontre le vieux conservateur du British au début de son adolescence - à la suite d'une fugue sans nul doute.

Le fait qu'il l'appelle "fils" donnait un aperçu clair de la façon dont il considérait sa progéniture dhampire. Et le regard terrifié de Dan, ramassé en boule contre le mur de la geôle, laissait deviner la nature de leur relation.

Les histoires de famille, ça n'était jamais bon.

Comme lorsque Lust avait fait son apparition sur la scène de la salle de bal, Charly sentit son instinct prendre le dessus. Dans un réflexe protecteur, il s'interposa entre eux, tendant un bras pour empêcher le vampire de s'approcher davantage.

— Qu'est-ce que vous lui voulez ? il lança d'une voix étranglée par la terreur, plongeant son regard vert dans les prunelles insondables qui le foudroyaient. Autour de lui, l'air saturé de ses phéromones rendait parfaitement lisible toute la rage qui l'habitait.

Face à lui, le père de Dan eut un petit rire bas, méprisant :

— Ysatis avait donc raison. Mon fils, la chair de ma chair s'acoquine maintenant avec la racaille contaminée. La faiblesse de sa mère humaine court dans son sang.

Malgré lui, Charly sentit ses jambes flancher sous les deux orbes noires du seigneur vampire, si semblables à celles de celui qui avait été par deux fois son amant. Cependant, muselant sa terreur, il releva la tête, se refusant à le laisser accéder à Dan qui n'avait pas bougé, comme paralysé par la vision de son géniteur.

— V-Vous ne lui ferez pas de mal. Il grogna entre ses crocs - de taille dérisoire si on les comparait aux deux couteaux qui reposaient sur la lèvre de son interlocuteur.

Ce dernier eut un nouveau rire, son guttural et effrayant qui résonna dans la petite cellule :

— C'est que le petit crocodile sait montrer les dents. Tu penses vraiment pouvoir t'opposer à moi, Majid Miebies Senef, descendant direct des fils de la Dévoreuse ?