Chapitre 9 : Sauver le malheur

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Philo ne pensait pas que les gardes le prendrait à revers. Ils semblaient vouloir l'aider, il était désespéré. À ses côtés, Nita et Ayemeric. Basile, Justinien et Mathéo les ont pris de revers sans qu'il ne puisse contrôler ce qui arrivait. Et il déteste ça. Mais il n'a pas peur pour lui. C'est Romane qui est en danger à ses yeux.

Les gardes les emmènent tous les trois dans le hall de la Tour, par là où ils étaient tous entrés et où les deux prisonniers avaient eu la première démonstration de la force de la violence de la Maîtresse. Ils sont mis à genoux parmi les traces de sang qui nappent le sol. Leurs menottes sont fixées au sol par des crochets cadenassés.

Toujours dans ce silence de mort, la maîtresse apparaît, sortant de l'ascenseur. À sa suite un garde portant la jeune femme qui devait faire l'objet de la protection des trois hommes désormais hors d'action. Romane, le corps abîmé, le visage livide et la peau déchirée de toute part n'est plus que l'ombre d'elle-même. Arrivée devant les trois camarades, la maîtresse claque des doigts à l'intention du garde dans son dos. Celui-ci laisse alors lourdement tomber la prisonnière de toute sa hauteur. Le gémissement étouffé de la jeune femme parvient aux trois hommes agenouillés.

Libérez-la ! ordonne Ayemeric.

Basile, dans son dos, lui décroche un coup de pommeau dans la nuque, emmenant le jeune homme au sol dans un grognement douloureux. Philo tente de tirer sur ses chaînes mais rien n'y fait, elles sont bloquées dans une enclume immergée dans le sol. Nita semble d'apparence plus calme mais bouge lentement les poignets dans ses menottes pour essayer de s'en défaire.

Je lui avais promis de ne plus la châtier, mais par vos actes, je suis dans le devoir de rompre ce serment

À cette annonce, des pleurs discrets commencent. Les menottes de la prisonnière sont accrochées au-dessus de sa tête, ce qui la force à se tenir sur la pointe des pieds. Les trois prisonniers ont alors sous les yeux les longues zébrures provoquées par le fouet tout le long du corps de la jeune femme. La Maîtresse déroule lentement son fouet qu'elle avait jusqu'à maintenant attaché dans sa ceinture.

Sans que la maîtresse ne l'ait demandé, Romane se met automatiquement à compter les claquement sur sa peau en hurlant de douleur. Des perles de sang glissent grossièrement de son dos. À la fin de ce calvaire, la prisonnière est en transe et son dos est sanglant.

Voyez ce qu'elle subit par votre faute messieurs !

Elle détache les poignets de la jeune femme qui tombe de tout son poids au sol. Romane lève ses yeux à demi clos vers les trois hommes à genoux. Son regard est embué mais elle semble être heureuse de les voir.

Pendant ce temps, Nita a réussi à se défaire de ses chaînes discrètement. Ayemeric a la tête qui bourdonne mais est toujours conscient. Et Philo tire de plus belle sur ses menottes, sentant que le fer de celles-ci commence à céder.

La maîtresse vient se placer devant Nita, posant le canon de son arme entre les deux yeux du rebelle.

Voilà quelque chose de bien malheureux. Je t'apprécie beaucoup Nita. Ton corps de jeune homme vigoureux était à mon goût.

Je le sais, mais il a fallu que cette jeune femme débarque ici pour tout chambouler dans mon cœur.

Nita soutien le regard de la femme face à lui. Il est hors de question de lui appartenir à nouveau. Au moment où la femme arme son revolver, Nita lève les bras et d'un geste habile retourne l'arme face à sa tortionnaire. Les trois gardes dans son dos lèvent alors leur propres armes sur la nuque de Nita. Profitant de ce mouvement de panique général, Philo et Ayemeric saisissent les revolver de secours de leur gardes pour les pointer avec. Ceux-ci réorientent donc leurs armes vers leurs prisonniers.

Le Silence - La Tour de l'AiguilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant