Chapitre 15

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"Si l'amour est un crime alors fais de moi ta victime."

Quand Harry passa la porte, il ne m'adressa pas un mot - il ne laissa même pas son ordinateur et son manteau à l'entrée. Il marcha directement vers moi avec la main tendue, et je lui tendais la lettre obéissante. Ses yeux scannaient tout, rapidement, de haut en bas et encore une fois.

« Hé bien, dit-il, la posant sur la table basse.

- Hé bien », acquiesçais-je.

Il passa finalement la bandoulière du sac de son ordinateur par-dessus sa tête, le posant au sol, et se délaissa de son manteau. Il s'assit à côté de moi et fixa ses mains pendant un moment.

« J'ai consulté quelques personnes, dit-il. Mon nouvel avocat - choisi avec beaucoup de précaution, je te le promets. Je ne pense pas qu'elle ait un faible pour Flo comme l'a eu Wegman. Et j'ai parlé avec quelques personnes de l'intérieur qui font bouger les choses pour moi. Ils ont tous dit que nous étions tirés d'affaire à présent. Il n'y aura plus d'entretiens ou de visites surprises. La décision a été prise, le dossier est clos. Donc vraiment - il n'y a plus de raison de continuer ça. »

Je le fixais. « Pardon ?

- Je sais ce que dit le contrat. » Il rencontra mon regard, finalement. Je ne pouvais pas vraiment lire son expression. « Six mois de plus. Mais je suis prêt à le rompre, si tu l'es. Je peux réunir l'argent pour demain. »

Je rentrais mes doigts avec force dans mes genoux. « Je pense que c'est un peu prématuré. Je promets que j'arrêterai de te jeter des choses à la tête. »

Il pouffa de rire. « Quand même, dit-il. Je pense que ce serait mieux pour tous les deux. Tu ne trouves pas ? »

Je me mordis la lèvre. « J'ai toujours... je crois que j'ai juste pensé qu'on se tiendrait aux termes du contrat.

- Moi aussi. Mais tu ne préfèrerais pas rentrer chez toi ?

- Je ne suis pas sûre de ce que tu veux que je dise.

- Je suis désolé, dit-il après un moment d'hésitation. Je pensais que ce serait une décision facile pour toi. Je n'aurais pas mis ça sur le tapis sinon.

- Je pense juste que ce n'est pas une bonne idée d'assumer que nous sommes tirés d'affaire, dis-je. Toi oui ? »

Il martelait un rythme abstrait sur ses genoux, ses doigts semblaient bouger presque sans son accord. « S'il te plait, ne le prends pas mal, dit-il finalement. Mais je pense réellement que ce serait mieux si on n'avait pas à se voir. »

Ma gorge était très sèche. « Mieux pour qui ? » Dis-je.

Il ne répondit pas - il se leva simplement et s'éloigna, dans les escaliers menant à la chambre, fermant la porte derrière lui. Il semblerait que notre dispute n'était pas finie.

Il avait raison. Je devais me le rappeler, vivement, car j'avais l'impression de m'être pris un coup de poing dans l'estomac. Nous nous étions empêtrés dans une histoire qui était trop compliquée. La proximité nous a leurrés dans le fait que nous étions... si ce n'est amoureux, au moins quelque chose d'approchant.

Assise là seule sur le canapé, je me rappelais les débuts d'un cours de psychologie que j'avais pris à l'université, parce que ça semblait le moyen le plus facile de remplir les besoins d'une science. Le professeur faisait le tour de la classe et demandait à tout le monde de nommer l'endroit où ils avaient eu leur dernière relation amoureuse - un chœur d'école, travail, école, travail, école, école et travails'ensuivit. Le professeur expliqua que les gens ressentaient plus d'affection et d'investissement émotionnel avec les personnes dont ils étaient proches littéralement parlant. On ne sort pas avec des camarades de classe et des collègues de travail uniquement parce que c'est plus pratique, on le fait parce que nous sommes, au sens propre, proches d'eux.

J'ai épousé un millionnaire. H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant