Chapitre 10

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''Je vous déclare en couple, unis par les liens de l'amour, jusqu'à qu'une pute vous sépare. ''     

Le matin du mariage se leva chaud et clair, un lever de soleil rose colorant le ciel. Je m'étais réveillée trop tôt et je n'avais pas pu me rendormir. Bien sûr.

Les seules choses que j'avais laissées dans mon appartement étaient quelques vêtements et d'autres accessoires, que j'avais déjà emballés pour la lune de miel mystère. J'aurais voulu qu'il me dise au moins où on allait. Tous ces secrets rendaient ça presque... romantique. Comme si nous étions un vrai couple. Clairement, nous n'avions besoin de personne pour rendre la situation confuse entre nous.

J'avais passé toute la journée d'avant à nettoyer chaque centimètre carré de l'appartement, en accordance avec la liste de demandes de trois pages que mon propriétaire m'avait envoyée. Apparemment, je n'allais pas récupérer mes 300 dollars de caution si je ne sortais pas les gants blancs. Bien sûr je ne me souciais plus de l'argent, mais j'avais besoin de faire quelque chose. Tout pour garder mon esprit occuper et ne pas penser au futur.

Donc il n'y avait rien à faire le jour de mon mariage à part m'asseoir et penser.

Mon estomac faisait des nœuds. Je me fis une tasse de thé à la menthe et m'assis près de la fenêtre, regardant le trottoir vide se remplir peu à peu par la foule. J'avais un rendez-vous au salon de coiffure dans quelques heures, et j'allais rejoindre Lindsey là-bas. Elle allait se tenir aux côtés de Harry comme son témoin. Je n'en avais pas. Même pas mon père pour me conduire jusqu'à l'autel.

Mais ça allait. Je remonterai l'allée moi-même. J'avais deux millions de dollars qui m'attendaient à l'autre bout.

Je devais arrêter de me laisser avoir par des sentimentalités stupides et sans but. C'était un faux mariage, bon sang. Il n'y avait absolument aucune raison d'être émotive pour ça. Les mariages étaient tout d’abord une duperie, clairement. L’essor du pourcentage de divorce en disait long. J'aidais simplement Harry à prendre avantage sur une faille dans la loi sur l'immigration des États-Unis qui autorise les couples à rester ensemble, s'ils étaient prêts à signer un bout de papier. C'était aussi simple que ça. Les gens font ça tout le temps.

Ma détermination ainsi renforcée, je conduisis jusqu'au salon la tête haute. Si je semblais distante, les gens pourraient simplement mettre ça sur le compte des nerfs. Je n'avais à m'inquiéter de rien. Je devais juste passer la journée, et après ça, les choses s'installeraient dans une sorte de normalité que je n'ai pas encore réussi à définir. Mais je sais que j'y arriverai.

D'une certaine manière.

Lindsey me parlait tout le temps pendant lequel nous nous faisions coiffer. J'acquiesçais et je souriais, mais je n'écoutais pas un mot. Rien de tout cela n'avait de sens. Rien qui fut important.

Passant sous l'arche de marbre de la galerie d'art, j'étais une fois de plus frappée par ce décor à couper le souffle. Ils avaient installé des sortes de bancs et déroulé un long tapis rouge pour que je marche dessus.

J'errais sans but à travers la galerie jusqu'à ce que Lindsey me chasse, insistant sur le fait qu'il était temps pour moi d'enfiler ma robe. J'avais complètement perdu la notion du temps. Je réalisais que je n'avais pas vu Harry de toute la journée, et je lui dis.

« Ne t'inquiète pas, dit-elle. Il vient. »

Comme s'il changerait d'avis.

J'étais séquestrée après ça - que Dieu nous garde que quelqu'un voit LA ROBE - mais Lindsey ne me laissait pas tranquille tant que je n’avais pas pris quelque chose. Eau ? Champagne ? À manger ? Jus de fruit ? Plus de nourriture ? Je détestais lui dire non à chaque fois, mais j'avais vraiment l'impression que j'allais vomir si je mangeais quelque chose.

J'ai épousé un millionnaire. H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant