Chapitre 7

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Chapitre Sept

Le matin suivant, après que je me sois péniblement sortie du lit, Harry me fit une nouvelle fois mon petit-déjeuner. Cette fois, il n'eut pas besoin de me demander comment je voulais mes œufs. Je mangeais machinalement et lui répondais par mono syllabe quand il me demandait comment je me sentais, si j'avais bien dormi, si je m'étais amusée hier soir. Je devinais qu'il voulait poser beaucoup plus de questions, mais il garda la bouche fermée.

Pendant un moment.

Alors que j'allais finir ma deuxième tasse de café, il dit :

« C'était une performance plutôt admirable ce que tu nous as fait hier. »

Ses yeux scrutaient mon visage. Il savait que ce n'était pas de la comédie - il voulait que je l'admette. Il voulait me réconforter, comme si nous étions réellement un couple. Ne comprenait-il pas que ça allait être pire ? On ne pouvait pas jouer à être amoureux en privé. C'était assez dur de faire ça en public, avec tout le monde qui regarde. Au moins là je pouvais me distraire avec le frisson douteux de décevoir les gens.

« Merci », dis-je platement, posant ma tasse si violemment sur le comptoir que j'étais sûre qu'elle allait se casser. Ce ne fut pas le cas, mais Harry sursauta légèrement.

« Je vais m'habiller. Peux-tu appeler John pour moi ? Je dois rentrer chez moi et m'occuper de quelques affaires.

- Absolument. Bien sûr. » Je sentais qu'il me regardait marcher alors que je m'éloignais dans le couloir et disparaissais dans ma chambre.

C'était probablement le mauvais moment pour moi de me séquestrer dans mon appartement et de ne pas lui parler ou le voir - ça paraitrait bizarre. Mais je devais apprécier le fait qu'il ne me mette pas la pression. Peut-être qu'il comprenait. En quelques sortes. Un peu.

Mon appartement me semblait froid et étranger quand j'arrivai. Bizarrement sans vie. Je n'étais jamais partie en vacances ou escapade depuis que j'avais emménagé ici, donc c'était une atmosphère étrange. Jusqu'à ce que Harry arrive, je n'avais même jamais passé la nuit chez quelqu'un d'autre. Je n'avais jamais été à l'aise - ce n'était pas tant l'intimité de la chose que d'essayer de dormir dans un lit avec quelqu'un d'autre. Bien sûr les gars que je choisissais en général avaient un lit double si j'étais chanceuse, et avoir une nuit de repos décente pendant que je me coltinais un être humain en sueur, ronflant, s'agitant à proximité était tout simplement impossible. Je ne savais pas comment les couples faisaient sur le long terme. J'avais besoin de mon propre espace, une grande et paisible place dans mon lit sur lequel j'étais libre de m'étendre comme il me plaisait. Je ne me sentais jamais seule quand je dormais. Loin de là.

La journée c'était différent, bien sûr. Quelques fois c'était trop calme, un petit peu trop immobile, même pour moi. Mais c'était le prix à payer pour l'indépendance.

Ça allait être un ajustement compliqué d'être une femme entretenue pendant un an.

Harry ne m'appela pas de tout le weekend. Mon téléphone sonna une fois, mais c'était le mécanicien me faisant savoir que ma voiture était prête et qu'il m'envoyait une navette gratuite pour me chercher dès que j'étais prête.

C'était drôle ; je ne savais pas qu'ils étaient ouverts le dimanche.

L'endroit était étrangement désert quand le chauffeur de la navette s'arrêta, et même quand j'étirais le cou pour regarder aux alentours du parking, ma voiture n'était nulle part en vue.

Le propriétaire du garage vint à ma rencontre.

« Et voila, Mademoiselle », dit-il en me tendant des clés inconnues.

J'ai épousé un millionnaire. H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant