Souvenirs maladifs

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Une lumière blanche traversait les pensées de Gabriel. Il se sentait si léger, perdu dans ses pensées. Où était il? Il n'en avait aucune idée mais peu importe, il se sentait si bien là où il se trouvait. Dans cette lumière, il vit lui jeune, se rapprochant petit à petit. Cette présence lui rappela plein de bons souvenirs tel que les randonnées avec sa maman et ses sœurs, les bons repas de famille, ses cours de théâtre qu'il appréciait tant.

Mais aussi de mauvais souvenirs, son harcèlement lorsqu'il était jeune, juste parce qu'il était différent, pas comme les autres. À cause de ses différences, il n'était pas aimé, oublié, délaissé. Tellement délaissé par les autres qu'il se délaissait lui même ainsi que sa propre vie. En effet Gabriel n'avait jamais eu une vie facile, et ça depuis son plus jeune âge. Après son harcèlement, s'en est suivi son coming out, son agression, sa tentative de suicide, la pression de son travail, son auto destruction, ses pensées destructives qui l'envahissait, son manque de confiance en lui et cet homme dont il était tombé éperdument amoureux, au premier regard, dans l'impossibilité d'effacer de sa mémoire tous les moments passés avec lui, d'effacer de sa mémoire ses lèvres touchés les siennes, ses yeux plongés et perdus dans les siens, ses mains parcourirent son corps y laissant un toucher si doux, ses doigts glissant le long de ses joues, ses larmes essuyés par ses mains, sa vie sauvée par sa présence.
Sa vie sauvée par l'amour.

L'amour, quel beau sentiment. Mais parfois le plus cruel pour l'humain. L'amour est aussi féroce que doux, aussi mauvais que bon.
L'amour n'est beau que quand il est partagé. L'amour à sens unique tuait plus qu'autre chose. C'était sans doute la chose la plus redouté de Gabriel : tombé éperdument amoureux d'un garçon qui ne l'aimait pas en retour. Pour lui, c'était signe de souffrance, attendre désespérément quelqu'un qui n'allait jamais venir.

L'amour pouvait être la plus belle sur Terre, mais également la plus toxique. Être sous l'emprise de quelqu'un, dépendre de quelqu'un, vouloir s'enfuir de cette relation sans issus, ou encore pire, faire des choses seulement par amour. C'était l'une des choses qui brisait le plus Gabriel rien que d'y penser : être tellement amoureux au point d'accepter des choses non par envie mais par amour. L'amour rend aveugle était la parfaite définition. Il avait peur de cela, mais avec Jordan, il savait qu'il n'avait rien à craindre.

L'amour était parfois source de bonheur mais aussi de tristesse, être amoureux c'est savoir osciller entre deux émotions distinctes. Parfois être amoureux pouvait nous rendre tellement heureux, heureux de sentir son cœur battre, sentir les papillons dans son ventre, sentir l'envie d'être tout le temps proche de la personne qu'on aime.

Mais parfois l'amour pouvait nous laisser dans une tristesse profonde, un énorme trou, sans échelle pour remonter à la surface. L'amour avait deux facettes totalement contraires : le bonheur et la tristesse. Être amoureux n'est pas un choix , on le devient sans le vouloir, ce qui est un choix c'est de l'accepter ou non. Être amoureux c'est devoir accepter de souffrir et d'être heureux. Souffrir pour le bien être de l'autre, et heureux pour la relation bâtie ensemble.

Et puis, lorsque la personne n'est plus là, vous tombez éperdument amoureux des souvenirs.
Certainement l'une des plus grosses douleurs, la personne que vous aimez n'est plus là, alors vous ne vous contentez uniquement de souvenirs gravés dans votre mémoire, que vous pouvez oublié à n'importe quel moment.

Après tout, Gabriel pensait toujours que l'amour était beau. L'amour dans toute sa complexité. L'amour était beau à ses yeux car il avait Jordan, son monde tournait autour de lui. Le plus important dans sa vie c'était lui. Il était unique. Avec lui il se sentait aimé, écouté, respecté, tout ce qu'il avait souhaité.

Coincé dans cette lumière blanche, il avait enfin pris le temps de rassembler toutes ses pensées en désordre. Il réalisa que toutes ses pensées revenait à Jordan. Il voulait le revoir. Gabriel ne savait pas où il se trouvait lui même, mais voulait à tout prix revoir Jordan, voir si il se portait bien. Il se rappelait de ce fameux rendez vous avec lui, dans son restaurant, ayant savouré tous les deux une belle entrecôte. Jordan devait certainement être rentrer chez lui, entrain de dormir paisiblement, pensait il.

Il vit quelque chose d'ovale, s'ouvrant et se fermant. Il venait d'ouvrir ses yeux, il vit un plafond, avec quelques lumières.

- Docteur, il s'est enfin réveillé !
Quel était cette voix ? Il n'en avait aucune idée. Il se sentait paralysé, seulement ses yeux qui clignaient.
- Monsieur Attal vous m'entendez ?
- Où su-suis je ? Jo-Jordan tu es là?

LA LUMIÈRE D'UNE VIE ( Attal X Bardella )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant