Sentiments retranscrits

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POV Gabriel

Je me relevai tout doucement, me trouvant dans une chambre d'hôpital, totalement perdu et à moitié conscient.

- Monsieur est ce que ça va ?
Le médecin se plaça devant moi, pris une petite lumière et m'examina les yeux. Mon assistant va vous amenez un verre d'eau afin que vous puissiez vous hydrater. Il se leva, je pris la force qu'il me restait afin d'attraper la manche de sa blouse. Oui dites moi ?

- Jo-jordan, il est où ? dis - je avec tant de désespoir et de fatigue. Ma bouche était tellement sèche.
Il me prit les deux mains, je savais que quelque chose n'allait pas. Pitié expliquez moi ce qu'il se passe je suis perdu je me souviens de..rien...
Mes larmes montaient, commençaient déjà à se répendre sur mes joues, par peur qu'il soit arrivé quelque chose de grave sans que je ne le sache.
Il soupira.

- votre agresseur vous a poussé d'un toit, Jordan a sauté également pour être avec vous. Il a essayé de vous protéger coûte que coûte en se sacrifiant pour la chute. On l'a retrouvé par terre, vous au dessus, dans ses bras... Pendant votre chute, il vous enlaçait, certainement par peur que vous ne vous en sortiez pas. Il est en réanimation. On se fixait un long moment dans les yeux, sans que j'émette un dernier mot, avant qu'il ne parte, me laissant seul face mes pleurs. Jordan... pourquoi.. exclamai - je la voix tremblante, les pomettes humides.

J'ai pleuré toute la journée, en l'attente de nouvelles de Jordan. J'avais supplié le personnel de m'informer de son état peu importe l'heure, qu'il fasse nuit ou jour.
La nuit tomba, j'étais près de la fenêtre, contemplant la nuit étoilée, mon esprit embrouillé.
Pourquoi fallait il que ça arrive à nous ? Pourquoi mon agresseur nous détestait il tant ? Les questions dans ma tête défilaient, ne s'arrêtaient guère. Frappé par la fatigue, je m'endormis sur le rebord de la fenêtre, tout en sentant le vent caressé mon visage.

Durant ma nuit, je me réveillai plusieurs fois, pris par le chagrin. Je n'avais plus d'échappatoire pour fuir cette douleur envahissante. J'en avais marre de la combattre depuis petit, comme si cela allait me suivre toute la vie. La douleur m'empêchant de dormir, je pris un carnet posé sur ma table de chevet, et retranscrit tout ce que je ressentais. Pour la première fois je mis des mots sur ce que je ressentais vraiment malgré qu'il y avait encore des sentiments flous que je n'arrivais pas à décrypter. J'écrivais, encore et encore, sans m'arrêter, les pages humides, en espérant que personne ne tombe sur ces lignes écrites avec tant de désespoir. Le lever du soleil m'interrompit, frappant sur mon visage. Il était déjà 6h17. J'étais épuisé, fatigué, mais cette fatigue était différente, elle ne pouvait s'arranger avec du sommeil. J'avais beau dormir, ma fatigue n'était pas physique mais mentale. Le genre de fatigue qui ne partait jamais.

Peut être que dans une autre vie, je n'aurai jamais eu autant de blessures au cœur et je serai enfin heureux...

Pour chasser mes pensées, je scrollais sur tiktok, je vis de nombreuses vidéos parlant de mon accident avec Jordan ainsi que des messages avec beaucoup de soutien. Ça me faisait chaud au cœur, ma communauté était plus proche de moi que ma "famille". Je vis également les résultats du 7 juillet. J'avais battu le RN, tous les discours pour faire barrage au RN avaient enfin porter ses fruits, enfin de bonnes nouvelles. J'entendis la poignée grincée, c'était l'une des infirmières.

- Bonjour Monsieur, vous allez bien ?
Exténué, je répondis Oui merci, un peu fatigué mais ça ira.
- Monsieur Bardella s'est réveillé.

LA LUMIÈRE D'UNE VIE ( Attal X Bardella )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant