Déception tranchante

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Une fois sortie de cette minuscule pièce, Gabriel mit un doigt sur la bouche de Jordan.
- Ce sera notre petit secret.. dit Gabriel avec un ton enjoueur.
Jordan profita de ses paroles afin de lui offrir un dernier baiser, malheureusement trop rapide.

La fin de journée arriva, quel soulagement pour Gabriel, il était en ce moment débordé avec les législatives qui l'occupaient tant. Avant de partir il découvrit un petit papier portant comme écriture " Pour M.Attal". Intrigué, il prit le papier et commençait à le lire. Son cœur loupa un battement.

"Je vois que tu as rencontré l'amour n'est ce pas ? Je vais te refaire souffrir comme cette nuit là, entendre tes cris perçant de douleur me manquaient. Prêt à me revoir ?"

Il savait pertinemment de qui venait cette lettre. Mais comment avait elle pu arriver jusqu'à son bureau ?
Gabriel avait peur pour Jordan, que quelqu'un lui fasse du mal, le fasse souffrir, par sa faute.

Peut-être qu'il n'aurait jamais dû arriver dans la vie de Jordan.

Une fois rentré dans son appartement, totalement dévasté il prit une gorgée d'eau mais cela ne changeait rien, il n'allait pas mieux qu'avant. Il se posa un tas de question sur ce qu'il devait faire avec Jordan, partir et le laisser ? Ou bien affronter ensemble. Perdu entre ses deux dilemmes cornéliens, il prit des somnifères et se plongea dans un sommeil, en espérant ne jamais se réveiller.

Malheureusement, son coup n'a pas fonctionné. Il se réveilla le matin, totalement dévasté et perdu. Ce matin il devait aller à l'assemblée nationale afin de voter de nouvelles lois et faire avancer le pays. Il verrait Jordan et lui dirait tout à ce moment là.
Arrivé devant l'assemblée, il ne le vit pas arrivé tout de suite, ça l'embêtait car il souhaitait lui parler avant, afin d'être plus concentré pour cette matinée bien chargé. Il vit enfin arriver Jordan, entouré de Marine Le Pen, et d'autres membres du RN. Il fit un pas en avant pour le rejoindre mais se souvint de ce que Marine pensait de lui. Il se contenta d'un regard timide, rempli d'appel à l'aide.

Une fois tous les députés installés, la séance commença. Il s'en suivi plusieurs confrontations entre le RN et Renaissance. M.Attal essayait de convaincre que son parti avait raison, mais le RN ne cessait de crier et de prononcer des injures, notamment une en particulier, qui mit un grand silence dans la salle.

- Ton agression ça t'as pas suffit ? Il t'en faudrait une deuxième pour te remettre les idées en place ?!

Aïe.


Gabriel sentit une nouvelle déchirure dans son cœur.

Des murmures commençaient à s'installer, des regards insistants à l'égard de Gabriel. Il détestait se sentir observé et regarder. Depuis son agression, il avait honte de lui même et ressentait un profond d'égout. Il culpabilisait à l'idée de n'avoir rien fait, de ne pas avoir réussi à le repousser. Gabriel regarda Jordan dans les yeux, remplis de haine. Gabriel ne s'était confié qu'à une personne : Jordan.
Bizarrement, un membre de son parti le savait. Il était tellement en colère et tellement déçu. Déçu de s'être confié, d'avoir eu confiance à un homme comme lui, un homme sans aucune valeur.

- La séance est suspendue. dit la présidente de l'assemblée nationale.

Gabriel prit ses affaires et partit en courant devant tout le monde. Il en avait marre de ne pas montrer qui il était vraiment, il en avait marre de toujours devoir se cacher pour pleurer, il en avait marre de camoufler toutes ses émotions par peur d'être jugé. Il en avait marre de tout. 

- Gabriel ! Attend moi je dois t'expliquer !! Ce n'est pas ce que tu crois !! dit Jordan, tout en courant après lui.

Gabriel ne se retourna pas, il courait, sans savoir où il allait. Juste courir pour fuir quelque chose qu'il ne pouvait fuir :


Son passé.



Il prit le premier taxi. Tout en voyant la personne qu'il aimait s'éloigné petit à petit.

Pourquoi la vie devait-elle être si dure ? Savez vous ce que ça fait d'aimer quelqu'un, de l'aimer tellement à se confier, pour qu'au final tout éclate au grand public. Tous ses traumatismes confiés à Jordan, était sa manière de lui dire "je t'aime".

Il perdit la tête, entre un mélange de tristesse excessive et folie il ne savait plus ce qu'il faisait. Dépassé par tout, tout. C'était le moment de dire au revoir à cette misérable vie, rempli de chagrin incessant. Il prit une corde et un tabouret, qu'il avait caché depuis bien longtemps. Oui, il y songeait depuis plusieurs mois, finalement, une seule nuit, le 6 avril, a gâché l'entièreté de sa vie. Il savait que si il partait maintenant, il ne souffrirait plus, il ne serait plus en danger, de toute façon qui viendrait le voir à sa tombe ? Seulement ses proches, tous des hypocrites, ses faux "alliés", ceux qui n'avaient aucune idée à quel point Gabriel se sentait mal, sauf un, qui avait décider de le trahir. De détruire tout ce qu'ils commençaient à construire.

Une fois accroché, il se laissa tomber pour enfin laisser le passé derrière lui. Savez vous que lorsque vous êtes sur le point de mourir, 7minutes se passent ou votre vie résume vos meilleurs moments passés dans votre vie ?
Les 7 minutes allaient certainement être Jordan. Les seuls meilleurs moments passés dans sa vie était d'être à ces côtés, même si ce n'était que pendant un court instant.

LA LUMIÈRE D'UNE VIE ( Attal X Bardella )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant