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Disfruto - Carla Morrison

Cela fait maintenant plusieurs heures que je suis dans ce bus. Une annonce a été faite au micro nous devrions arriver dans dix minutes. La prochaine ville est Windsor. Je n'ai pas cessé de pleurer pendant tout le trajet en pensant à Hayden.

Je suis certaine qu'ils ont essayé de me contacter de nombreuses fois et qu'ils doivent être inquiets de mon départ. Je n'ose pas rallumer mon téléphone, car il doit être saturé d'appels et de messages.

Je me retrouve alors seule, à des milliers de kilomètres des personnes qui comptent vraiment pour moi, mais ce tortionnaire me poursuit. J'ai si peur.

Après ces longues minutes, le bus s'arrête et tout le monde en descend. Il pleut et l'orage menace de gronder. Un motel est situé à quelques mètres de moi et je m'y dirige pour trouver une chambre. 

Au pas de course, j'entre à l'accueil et souffle en époussetant la pluie de mes vêtements. Mais personne n'est présent. Je patiente encore et encore, mais toujours personne. Épuisée par cette journée, je m'impatiente.

- Excusez-moi, y a-t-il quelqu'un par hasard ?

Je pose mon sac au sol, regarde autour de moi et aperçois une petite sonnette. J'appuie dessus plusieurs fois, espérant attirer l'attention de quelqu'un. Après un long moment, une porte grinçante s'ouvre lentement derrière le comptoir, laissant apparaître une silhouette sombre.

Un homme grand et maigre, aux traits anguleux et aux yeux perçants, s'avance lentement. Sa peau est pâle, presque cadavérique, et un sourire sinistre se dessine sur ses lèvres fines. Une odeur de renfermé émane de lui, rendant l'air encore plus oppressant.

- Que voulez-vous ? grogne-t-il d'une voix rauque et menaçante.

Je prends une profonde inspiration, essayant de ne pas montrer ma peur.

- Bonjour, je voudrais une chambre, s'il vous plaît, dis-je d'une voix tremblante.

L'homme me fixe intensément, ses yeux semblant scruter mon âme. Il ne répond pas immédiatement, se contentant de me dévisager. Finalement, il émet un ricanement sec et sinistre.

- Une chambre, hein ? Très bien, suit-moi.

Il se retourne brusquement et commence à marcher dans un couloir sombre et étroit, me faisant signe de le suivre. Mon cœur bat la chamade alors que je récupère mon sac et emboîte le pas. Chaque pas résonne étrangement, amplifiant mon malaise.

Nous arrivons devant une porte en bois massif, marquée par des griffures profondes. L'homme sort une clé rouillée de sa poche et déverrouille la porte avec un grincement sinistre.

- Voilà votre chambre, dit-il en me jetant un regard perçant. Bonne nuit.

Sans attendre ma réponse, il tourne les talons et disparaît dans l'obscurité du couloir. Je reste là, pétrifiée, avant de finalement entrer dans la chambre. L'intérieur est sombre et austère, avec des meubles anciens et poussiéreux. Une sensation de malaise persiste, mais je n'ai pas d'autre choix que de m'installer.

Je ferme la porte à clé derrière moi, priant pour que la nuit passe rapidement. Pourquoi suis-je partie soudainement comme cela ? Je regrette maintenant. Dans un excès d'angoisse et de mal-être, j'allume mon téléphone. L'écran s'illumine, révélant une avalanche de notifications : des appels manqués, des messages inquiets de mes proches. Mon cœur se serre en voyant les noms de ceux qui se sont manifestés, cherchant désespérément à savoir où je suis et si je vais bien.

MIDDLE OF THE NIGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant