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Fire on fire - Sam Smith

Après avoir attendu quelques jours, je me suis enfin décidée à aller au commissariat pour porter plainte contre l'homme qui a tué mes parents. Johanna, ma meilleure amie, a insisté pour m'accompagner, et je suis tellement reconnaissante de l'avoir à mes côtés. Nous avons passé la matinée à rassembler toutes les preuves : les messages menaçants, les photos, tout ce qui pourrait aider les autorités à comprendre ce que je vis.

Arrivées au commissariat, je me suis sentie nerveuse, mais Johanna m'a tenu la main et m'a offert un sourire rassurant. Montrer chaque preuve, raconter chaque détail de ma traque, c'était comme revivre un cauchemar. Mais à chaque mot, je sentais le poids sur mes épaules diminuer légèrement. Lorsque j'ai enfin terminé, le policier nous a assuré qu'ils prendraient cette affaire au sérieux. Un immense soulagement m'a envahie. Je pouvais enfin respirer un peu plus librement.

Hayden et Jayden travaillaient à la caserne ce jour-là. Hayden et moi avions passé la nuit ensemble, sa présence m'apportant un peu de paix dans cette tempête. Après le commissariat, Johanna m'a proposé de passer l'après-midi chez elle pour me changer les idées. J'ai accepté, espérant que la normalité de notre amitié pourrait m'aider à me sentir mieux.

Nous étions chez Johanna depuis quelques heures, riant et discutant, tellement concentrées sur ce que nous faisions que nous n'avons pas remarqué l'odeur de brûlé qui commençait à envahir la maison. C'est seulement lorsque quelque chose a éclaté bruyamment dans la cuisine que nous avons réalisé ce qui se passait. La panique s'est immédiatement installée. Les flammes avaient déjà pris possession de la cuisine et se propageaient rapidement vers le salon où nous nous trouvions.

La fumée noire envahissait déjà la pièce, rendant chaque respiration plus difficile. L'air devenait irrespirable, et une chaleur intense nous entourait. Le crépitement du feu était assourdissant, et l'odeur âcre de la fumée me brûlait les poumons.

Nous avons tenté de sortir par la porte d'entrée, mais la fumée et la chaleur nous ont repoussées. Les flammes progressaient à une vitesse terrifiante, dévorant tout sur leur passage. Johanna et moi nous sommes précipitées vers l'arrière de la maison, essayant de trouver une issue. Mais la situation devenait désespérée. Les poutres du plafond commençaient à craquer et à tomber sous les flammes.

Une poutre enflammée s'est écrasée devant moi, me blessant à l'épaule et m'envoyant au sol. La douleur était atroce, et j'avais du mal à respirer à cause de la fumée. Johanna criait mon nom, essayant de me tirer vers un endroit plus sûr, mais je sentais mes forces m'abandonner. Chaque seconde semblait une éternité, et les pompiers mettaient une éternité à arriver.

Alors que je commençais à perdre espoir, le bruit des sirènes a retenti au loin. Les minutes suivantes ont semblé durer une éternité. La chaleur était insupportable, la fumée m'aveuglait et m'étouffait. J'entendais Johanna crier, mais ses voix devenaient de plus en plus lointaines.

Enfin, dans un brouillard de douleur et de confusion, la porte s'est ouverte avec fracas. Des pompiers sont apparus, leurs visages masqués mais leurs yeux déterminés. Ils se sont précipités vers nous, un d'eux me prenant dans ses bras malgré ma blessure. La douleur était intense, mais le soulagement de voir enfin quelqu'un m'a donné la force de m'accrocher.

Cependant, alors qu'il me portait vers la sortie, une autre poutre enflammée s'est effondrée devant nous. Le pompier a réussi à me protéger en nous poussant à l'écart, mais il a été touché par des débris brûlants. Il a crié de douleur, et nous sommes tombés au sol, coincés par les flammes et les débris. La situation devenait de plus en plus désespérée.

"Non !" ai-je crié, essayant de bouger, mais la douleur de ma blessure et la fumée rendaient chaque mouvement difficile. Celui-ci, blessé et visiblement en souffrance, a essayé de me rassurer, mais je pouvais voir la peur dans ses yeux.

Un autre pompier, réalisant que nous étions en danger imminent, s'est précipité à notre secours. Avec une force incroyable, il a dégagé les débris et a aidé son collègue à se relever. Malgré ses propres blessures, il m'a encore une fois prise dans ses bras, déterminé à nous sortir de cet enfer.

Nous avons enfin réussi à atteindre la sortie, quelqu'un nous ouvrant un passage à travers les flammes. Une fois dehors, l'air frais a envahi mes poumons, et des larmes de soulagement ont coulé sur mes joues. J'ai serré Johanna dans mes bras, tremblante mais reconnaissante. Johanna, également en sécurité, a remercié les pompiers avec une émotion palpable.

Les pompiers ont rapidement maîtrisé l'incendie, empêchant une catastrophe plus grande. Je suis restée près de Johanna, réalisant à quel point elle comptait pour moi, et à quel point j'avais de la chance d'avoir des amis comme elle. Nous avons été transportées à l'hôpital pour soigner nos blessures, mais ce qui comptait vraiment, c'était que nous étions en vie.

Cependant, malgré notre sortie en sécurité, je me suis rapidement effondrée, ayant inhalé une quantité énorme de fumée toxique. Les pompiers ont immédiatement appelé une ambulance. Je sentais mes poumons brûler, chaque respiration devenant un effort insurmontable. Johanna, malgré sa propre douleur, restait à mes côtés, refusant de me laisser seule.

Nous avons été transportées à l'hôpital. Les médecins ont rapidement mis Johanna et moi sous oxygène, et ils ont surveillé de près ma blessure à l'épaule ainsi que les effets de l'inhalation de fumée. Les heures suivantes étaient floues, ponctuées par des flashes de lumière et des voix indistinctes.

Lorsqu'enfin j'ai repris conscience, j'étais dans une chambre d'hôpital, un masque à oxygène sur le visage. Johanna était allongée dans le lit à côté du mien, le bras en écharpe, mais vivante. Hayden et Jayden sont rapidement arrivés, leurs visages marqués par l'inquiétude mais soulagés de nous voir en sécurité.

Johanna s'en est sortie avec quelques blessures, mais elle aussi avait besoin d'oxygène. Hayden et Jayden, toujours à nos côtés, veillaient sur nous avec une dévotion touchante.

Nous savions tous que nous étions là les uns pour les autres, même à distance.

MIDDLE OF THE NIGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant