Gabriel ouvrit lentement les yeux, l'aube filtrant à peine au travers des rideaux tirés. Il se redressa avec précaution, sentant chaque coup que Laurent lui avait infligé la nuit précédente résonner à travers son corps.
6h30, distingua-t-il sur son téléphone. Le brun se leva du lit avec précaution. Dans la salle de bain, il observa son reflet dans le miroir. Des ecchymoses violacées ornaient son cou en un collier hideux. Il passa doucement ses doigts sur les marques, grimaçant de douleur. La peau était encore sensible et cacher cette horreur ne serait pas une mince affaire. Pourtant, Gabriel savait qu'il ne pouvait pas se permettre de craquer ; il restait le Premier Ministre après tout.
Avec des gestes méthodiques, il appliqua du fond de teint sur les marques les plus visibles puis il ajusta une dernière fois sa chemise.
Laurent était déjà parti au travail. Il partait toujours très tôt. Et si, dans le passé, Gabriel était déçu de le voir quitter leur nid douillet, aujourd'hui il remerciait Dieu pour sa clémence. Comme toujours, il n'avait laissé aucune note, aucun signe de remords ou même d'affection. Juste un silence lourd de sens.
Le brun descendit lentement les escaliers. La journée allait être longue et éprouvante... Oui, Gabriel avait déjà hâte de retrouver son lit ou plutôt la tranquillité d'un sommeil sans cauchemar.
En arrivant à Matignon, il salua brièvement les collègues qu'il croisa, n'ayant aucune envie de parler avec qui que ce soit. Son assistante, Fanny, l'attendait devant son bureau, un sourire chaleureux aux lèvres et un sachet à la main.
- Bonjour Gaby, dit-elle en lui tendant des pains au chocolat. - Je me suis dit que tu aurais besoin d'un petit coup de pouce ce matin. La journée s'annonce longue...
Le concerné s'empara des viennoiseries avec reconnaissance, sentant l'odeur réconfortante du chocolat caresser ses narines.
- Merci, Fanny. Tu es un ange tombé du ciel.
- Mais je ne fais que mon travail, beau parleur, rigola la grande blonde en déposant une main tendre sur ses épaules tendues. - Juste pour te prévenir, il y a un changement dans ton emploi du temps.
- Un changement ? Qu'est-ce qui a encore été modifié ? soupira le Premier Ministre en dépassant l'embrasure de son bureau.
- Eh bien... ça ne va pas te plaire. Fanny hésita un instant, puis prit une grande inspiration avant de continuer : - Le Président a décidé qu'il était nécessaire de... discuter ou plutôt rediscuter du programme en vigueur. On sait tous qu'avec les résultats du RN en ces débuts d'Européennes, les Français en ont marre alors...
Gabriel sentit son cœur se serrer. Il voyait déjà le piège se refermer sur lui. Depuis quelque temps, Macron prenait des mesures de plus en plus folles... Qui sait quelles horreurs il pouvait bien préparer sous sa manche.
D'une main, il intima à son assistante d'en arriver au fait. Celle-ci ne se fit pas prier et conclut : - Monsieur Bardella est convié à un dîner ce soir. Mais bien sûr, c'est secret.
La perspective de devoir faire face à Bardella après la nuit que Gabriel venait de passer lui donnait envie de se jeter du balcon de Matignon.
- Et... c'est moi qui suis chargé de cette mission, c'est ça ?
Fanny acquiesça doucement, n'osant pas dire un mot de travers. Puis, dans une tentative pour rassurer son collègue, elle continua doucement : - Il a confiance en toi pour mener à bien cette tâche... délicate.
VOUS LISEZ
REQUIEM- Attal & Bardella
FanficAprès un débat houleux, Jordan Bardella sort fumer une cigarette. Dans l'obscurité du parking, il assiste à une scène terrible : Gabriel Attal, son rival politique, est violemment agressé. L'inconnu s'acharne sur l'homme à terre avec une haine que m...