21 I L'Art de mener la danse

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Si vous avez du temps devant vous, je vous partage une petite playlist pour ce chapitre - ça a son importance, vous allez voir. (à écouter en deuxième partie de chapitre)

https://open.spotify.com/playlist/210LYhcocQyNjJW9nTPmXx?si=7ee56b22582c4457

Si vous n'arrivez pas à ouvrir le lien :

titre de la playlist : PlaygroundLove
Pseudo : marie

Num d'utilisateur : 11154852316

...



- On va frapper là où ça fait mal.

Claire, les bras croisés, fixait le mur comme si elle y projetait un scénario invisible. Son partenaire l'observait à la dérobée, attendant qu'elle poursuive sa tirade.

Sébastien savait pertinemment qu'il ne fallait surtout pas l'interrompre dans cet état de méditation intense, non, il valait mieux la laisser tirer ses propres conclusions.

Le garçon farfouilla ses poches à la recherche d'un bonbon, d'un chewing-gum, n'importe quoi pour occuper ses nerfs à vif. Il devait bientôt être minuit - et même les trois cafés qu'il s'était enfilés de force ne suffisaient plus.

Ses doigts heurtèrent enfin un emballage en plastique. Victoire ! Une sucette : goût pomme. Sébastien grimaça, mais se résigna - c'était toujours mieux que rien. Dans un soupir las, il déballa la sucrerie avant de la fourrer dans sa bouche.

Les minutes s'étirèrent - interminables, et n'y tenant plus, le policier se décida enfin à ouvrir la bouche pour briser ce silence oppressant.

- Tu parles de leur relation cachée ?

Moreau hocha distraitement la tête - sans même prendre la peine de le regarder, pour changer. Ses doigts étaient bien trop occupés sur son clavier d'ordinateur de toute façon - glissant, tapant comme une vraie machine de guerre. Parfois, son ballet incessant s'interrompait pour une gorgée de café, redresser ses lunettes sur son nez ou recoiffer son chignon déjà parfait...

- Je veux des sensations, souffla finalement la blonde d'une voix basse. - Du choc ! Quelque chose qui va captiver les gens, les faire rêver... ou cauchemarder.

Sébastien hocha lentement la tête, perplexe. Il fallait croire que les lettres de Laurent lui étaient montées à la tête, car depuis quelques heures, l'inspectrice ne parlait plus que sous forme d'énigmes.

 -  Et on a de quoi la prouver, leur relation ? demanda-t-il, faisant tourner sa sucette entre ses dents.

Le petit sourire carnassier qui étira les lèvres de Moreau lui glaça le sang autant qu'il le réchauffa. Oh, Claire qui sourit ! Ça ne présage rien de bon... pensa silencieusement le policier en se rapprochant de sa supérieure.

- C'est là que ça devient intéressant, commença cette dernière en tournant son écran d'ordinateur vers son partenaire. - Une voisine de Bardella a appelé le commissariat des Hauts-de-Seine il y a deux jours. Elle affirme avoir entendu une altercation violente entre les deux hommes - en pleine nuit, sur son palier.

- Sérieusement, ce sont des hommes politiques ou des gosses ? Regarde - elle pointa les déclarations d'un doigt moqueur avant de les lire, sa voix s'abaissant dans une imitation grotesque des deux politiciens : - Apparemment, Bardella aurait hurlé : "J'ai hâte qu'ils te coffrent !" Et Attal, pas en reste, le petit gars, se serait jeté sur lui en criant : "Si je tombe, tu sais très bien que tu tomberas aussi !"

REQUIEM- Attal & BardellaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant