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Les vagues s'écrasent à mes pieds. Elles foulent le sable et frappent mes mollets à chaque va et vient. Elles sont plus violentes, aujourd'hui, comme témoins de la tempête qui se joue au fond de ma poitrine.

Ça me fait un bien fou, de retrouver l'odeur de l'écume, le chant des mouettes, le toucher de la brise, aussi calme que confiante.

J'ai apporté mon carnet. Il repose quelques pas derrière moi, contre un rocher.

C'est peut-être idiot, mais je l'attends.

Il est tôt. Et j'ai l'obligation de rentrer avant la tombée de la nuit. Alors je ne suis pas certain de le croiser.

Et s'il avait abandonné, après mes quelques jours d'absence ? Mon cœur se désagrège à cette idée.

Je me détourne de la mer, mes chaussures à la main. Je m'écroule dans le sable. Mes muscles me tiennent un peu plus qu'avant mon séjour à l'hôpital, mais ce n'est pas pour cela qu'ils ne tremblent pas.

Je saisis mon carnet, mon crayon, penche ma tête sur le côté, et commence à gratter sur le papier.

Je me demande s'il va venir. Je repense tous les jours à ses traits, au goût de melon sur ses lèvres, à l'étreinte qui m'a réchauffée au plus profond de mon être, comme on dégèle un cœur. Je me dis que ça doit avoir ce genre de pouvoir de décongélation, ces choses là. Ça doit s'apparenter aux propriétés d'une étincelle, bouillante, prête à tout embraser.

Mais je ne le verrai peut-être plus. Tout ça à cause de ma santé pourrie qui me fait disparaître de temps en temps. J'aurais dû le prévenir, prendre un numéro de téléphone, ou n'importe quoi. Je crois que je m'attachais. C'est idiot, mais il me manque. J'ai emporté des groseilles, dans mes poches. J'ai espéré pouvoir les manger avec lui. Mais il va bientôt faire nuit, et il va falloir que je rentre.

Peut-être qu'il ne reviendra plus. Peut-être qu'il n'était qu'un mirage. Je ne peux être sûr de rien.
Mais si, Taehyung, tu étais un mirage, alors je serais prêt à vivre dans l'imaginaire pour toujours, quitte à abandonner ce monde. Je voudrais connaître ton secret, avant que tu ne disparaisses. Comprendre ce qui te pousse à avoir ce regard aux profonds abysses.

Alors je reviendrai. Demain. Après demain. Et j'attendrai que tu me reviennes à ton tour. Mais fais vite. Il ne reste plus beaucoup de temps, et je vais devoir partir, moi aussi. Retrouver la ville. La ville et le souvenir indélébile d'Arin. Ce souvenir qui me tue. Mais sans le savoir, tu étais en train de le sauver, ce souvenir. De le repêcher pour en faire quelque chose de sublime, digne d'une renaissance. À travers toi, je crois que je recommençais à peindre ma meilleure amie de ses couleurs.

Je fais claquer les pages l'une contre l'autre en fermant mon carnet. J'empêche une unique larme de rouler le long de ma joue, et remonte les escaliers au bord de la plage, penaud. Arrivé en haut, essoufflé par l'effort, j'attends que les vertiges me passent, puis reprends mon chemin.

Ce soir, je ne l'aurais pas vu.

༄༄༄

Merci pour les 1k wtf déjà kggfhjdhjkj, je suis trop contente que cette histoire puisse vous plaire

Je pense que le prochain chapitre sera le dernier à paraître dans l'optique du "un chapitre par jour", je préviens :'). À partir du prochain chapitre, les updates seront plus espacés (pas trop espacés non plus), et je vais surtout me concentrer sur SDTM avant tout 🕺 (je suis en train de travailler sur le prochain chapitre :) ) Voilà !

À demain, encore merci pour toutes ces lectures, votes et commentaires, c'est tellement précieux pour moi <3

-Elise-

NOYADE [Taekook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant