SHADOWED HEARTS

Chapitre 4.

Lucian

23h, Fête à Philadelphie

La fête continuait autour de moi, mais mon esprit était ailleurs. Ivy avait quitté la pièce avec une assurance qui m'avait surpris. Je l'avais sous-estimée. Je la revois encore dans cette robe rouge éclatante, une vision que mon cerveau n'est pas prêt à oublier. Ses cheveux long et bruns, ondulant en cascades soyeuses, encadraient son visage avec une perfection déconcertante.

Mon verre de whisky à la main, je m'éloignai du bruit et de la foule, cherchant un endroit où je pourrais réfléchir.

Je sortis sur le balcon, laissant la brise nocturne me rafraîchir. Le murmure de la ville en contrebas était apaisant comparé au chaos de la fête. Ma rencontre avec Ivy tournait en boucle dans ma tête. Je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi elle m'intriguait autant. Ce n'était pas seulement son allure ou son esprit vif, il y avait quelque chose de plus profond, quelque chose de caché derrière ses yeux déterminés.

Je repensais à ses questions sur Elowen. La situation avec elle était effectivement complexe, mais ce n'était pas le moment d'y penser. Ivy avait touché un point sensible, et je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi j'avais ressenti le besoin de lui parler de notre relation.

Elowen et moi, c'était une histoire de hauts et de bas. Elle était et est une artiste dans l'âme, passionnée et créative, avec son regard bleu perçant qui semblait voir à travers moi. Malgré son allure gracieuse et son sourire énigmatique, il y avait des cicatrices émotionnelles qu'elle cachait bien, des blessures du passé qui la rendaient à la fois forte et vulnérable. Elle était complexe comme un labyrinthe, fascinante et déroutante à la fois, et c'était en partie ce qui m'avait attiré chez elle au départ. Mais notre relation était devenue un champ de mines, chaque pas pouvant déclencher une explosion.

Alors que je me perdais dans mes pensées, je sentis une présence à côté de moi. Je tournai la tête et vis Elowen. Elle avait ce sourire qu'elle réservait pour les moments où elle était prête à me défier.

— Tu t'es bien amusé avec cette fille, Ivy ?
lança-t-elle, le ton mordant.

Je soupirai, sentant venir une confrontation inévitable.

— On a échangé quelques mots, rien de plus, répondis-je calmement.

Elle se tourna vers moi, ses yeux bleus étincelants de jalousie et d'inquiétude.

— Rien de plus ? Tu crois que je n'ai pas vu comment tu la regardais ? Il y avait quelque chose de différent dans tes yeux, Lucian. Tu vas me dire que je me fais des idées ?

Je soupirai de nouveau, tentant de garder mon calme face à son insistance.

— Elowen, tu te fais des idées. Elle m'a juste demandé où étaient les toilettes. C'est tout.
Elle plissa les yeux, sceptique.

— Tu ne me mens pas, Lucian ? Parce que si tu commences à t'intéresser à d'autres filles, je veux le savoir. J'ai besoin de savoir où on en est.

Je me retournai pour lui faire face, essayant de la rassurer.

— Écoute, il n'y a rien entre lvy et moi. Tu es ma copine, et je ne veux pas te perdre.

Elle détourna le regard, semblant plus vulnérable qu'à l'accoutumée.

— J'ai peur de te perdre, Lucian. Je ne veux pas que tu t'éloignes de moi. Cette fille... elle me donne l'impression que tu pourrais trouver quelque chose que je ne peux pas t'offrir.

Je pris une profonde inspiration, cherchant les mots justes.

— Elowen, toi et moi, on a une histoire. Ce n'est pas parce que je parle à quelqu'un d'autre que je vais te quitter. J'ai des conversations avec beaucoup de gens, mais ça ne change rien à ce que je ressens pour toi.