Chapitre 13.

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                                          IVY

23h30, Maison de Lucian, Pennsylvanie

Après le départ de Lucian, je reste seule avec Alexander dans la pièce. L'air semble encore vibrer de l'adrénaline récente, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle. La tension est palpable, presque suffocante. Alexander s'avance vers moi, son regard sérieux adouci par une lueur de réconfort.

—  Ivy, je suis ici pour veiller sur toi, murmure-t-il d'une voix posée, une ancre dans la tourmente qui me submerge encore. Il faut rester vigilants et s'assurer que tout est sous contrôle.

Il se met à inspecter les lieux, ses mouvements précis et méthodiques, cherchant à effacer les traces des dangers qui nous ont menacés. Quant à moi, je suis encore secouée, mes mains tremblent légèrement tandis que je tente de retrouver un semblant de calme. Alexander remarque ma détresse, et sans un mot, il me tend une tasse d'eau.

Bois ça, dit-il avec une douceur inattendue.
Ça t'aidera à te sentir mieux.

Je prends la tasse, mes doigts frôlant les siens, et je bois lentement. Le liquide frais apaise ma gorge, mais mon esprit reste embrouillé. Je balaie la pièce du regard, essayant de saisir le sens de tout ce qui s'est passé, de comprendre les implications de ce chaos soudain. La peur continue de s'insinuer en moi, son ombre pesante toujours présente, mais la proximité d'Alexander, sa présence solide et rassurante, m'offre un répit. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens un peu moins seule, un peu plus en sécurité.

Alexander m'observe, la curiosité dans ses yeux me faisant presque sourire malgré le chaos qui vient de se dérouler.

Alors, Ivy, dis-moi tout, commence-t-il, son ton léger mais perspicace. Comment ça se passe avec Lucian ? Vous avez l'air d'avoir une connexion assez intense. Vous êtes proches ou c'est plus du genre 'je te garde à distance' ?

Je sens mes joues chauffer légèrement, trahissant un embarras que j'essaie de dissimuler.
On a une connexion, c'est sûr, mais c'est compliqué. On n'a pas encore vraiment eu l'occasion d'explorer ce qu'on ressent.

Alexander hausse un sourcil, un sourire amusé jouant sur ses lèvres.
Pas encore, hein ? Il y a donc un potentiel pour quelque chose de plus, peut-être ?

Je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour, secouant la tête.
Peut-être. Mais rien de concret pour l'instant.

Il se frotte le menton, prenant un air faussement sérieux, comme s'il jouait le détective dans une vieille série télé.
Ah, je vois. Donc, on est dans une phase de suspense. En attendant, Lucian doit être un vrai casse-tête pour toi. Il a toujours été du genre à jouer les mystérieux.

Je laisse échapper un petit rire, malgré la nervosité qui persiste.
Oui, exactement. Il est très... réservé.

Alexander hoche la tête, et pendant un instant, je me sens un peu plus légère, comme si parler de Lucian avec quelqu'un d'autre me permettait de démêler un peu de la confusion que je ressens. Mais au fond, l'incertitude reste. Lucian, avec ses ombres et son côté mystérieux qui continuent de hanter mes pensées.

Le silence s'installe, lourd et chargé de non-dits. Alexander se redresse lentement, ses yeux captant les miens une dernière fois avant de se détourner vers les corps. Un frisson me parcourt tandis que je le regarde, ses gestes précis et déterminés, contrastant avec la légèreté de notre conversation précédente.

Ivy, je dois m'occuper de ça avant que Lucian ne revienne, dit-il doucement, mais avec une fermeté qui ne laisse place à aucune objection.

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