ELOWEN
20h20, Maison d'Elowen, Harrisburg
Le silence s'était installé depuis plusieurs jours, un silence pesant que je n'avais jamais connu auparavant. Lucian était parti pour un voyage dont la nature m'était restée floue, et les jours s'étaient transformés en une épreuve de patience et d'inquiétude croissante. J'avais essayé de me convaincre que tout était en ordre, que ses affaires nécessitaient simplement un peu plus de temps, mais la réalité était différente. Son absence persistante et l'absence de toute forme de communication de sa part avaient créé un tourbillon de questions sans réponse dans mon esprit.
Au début, j'avais essayé de rester calme. Je m'étais dit que c'était probablement lié à un emploi du temps chargé ou à des imprévus professionnels. Mais au fil des jours, ce semblant de justification avait commencé à s'effriter. Les heures s'étaient étirées, et mon anxiété n'avait cessé de croître. Le manque de nouvelles de Lucian était devenu une constante source de stress. Mon esprit se perdait dans des scénarios catastrophiques, des pensées sur ce qui pouvait mal se passer et des doutes sur son bien-être.
Il y avait eu ce moment de vérité, un soir particulier où la tension était devenue insupportable. L'inquiétude avait pris le pas sur la raison, et j'avais décidé d'agir. Je n'avais pas pu rester passive face à ce silence déstabilisant. Avec une détermination imprégnée de peur et d'espoir, j'avais pris les doubles de clés que j'avais en ma possession, celles que Lucian m'avait confiées pour des cas d'urgence ou pour que je me sente plus chez moi. Aujourd'hui, elles représentaient une clé vers des réponses que je cherchais désespérément.
Le trajet jusqu'à sa maison avait été un calvaire. La route semblait interminable, chaque kilomètre se dérobant sous le poids de mes pensées tourmentées. La voiture était en proie à un silence oppressant, seulement interrompu par le bruit de mon souffle irrégulier. Chaque feu rouge, chaque ralentissement semblait se jouer de mon impatience. Les images de ce que je pourrais découvrir et de ce que cela signifierait pour nous deux m'envahissaient.
12h21, Maison de Lucian, Philadelphie
En arrivant à sa grande maison, j'avais pris un moment pour respirer profondément avant de monter. Les escaliers semblaient interminables, chaque pas résonnant comme une note discordante dans le silence du foyer de Lucian. Une fois arrivée devant la porte, j'avais hésité. Le cœur battant fort, j'avais inséré la clé dans la serrure. Le cliquetis de la clé tournant dans la serrure était à la fois rassurant et angoissant, un prélude à ce que j'allais trouver à l'intérieur.
En entrant dans la maison de Lucian, j'ai de nouveau été frappée par son élégance minimaliste. Le hall d'entrée spacieux, avec son sol en marbre blanc et ses murs neutres, donnait immédiatement le ton. Le salon, épuré et moderne, était meublé d'un canapé blanc et d'une table basse en verre, le tout entouré de lignes géométriques et de décorations sobres.
La cuisine, ouverte sur le salon, combinait des armoires blanches laquées avec des comptoirs en quartz noir. Le contraste était chic et intemporel. Dans la chambre, le lit king-size était drapé de draps blancs immaculés, et les tables de chevet minimalistes complétaient le décor serein.
Malgré la beauté et l'ordre apparents de la maison, le silence et l'absence de Lucian ajoutaient une note de froideur et de désolation à l'atmosphère.
Je sentais mon anxiété se transformer en une inquiétude plus tangible alors que je traversais les pièces. Le silence était lourd, oppressant.
Pour m'occuper l'esprit, j'avais trouvé un album photo sur une étagère dans le salon et, en feuilletant les pages, j'avais revécu nos moments passés ensemble. Les sourires capturés sur les photos, les voyages et les événements heureux semblaient offrir un répit à mon esprit tourmenté. Chaque image était une bouffée d'air frais, même si elle ne faisait qu'accentuer le vide créé par son absence ainsi que ces images semblaient être un rappel cruel de ce que je perdais et de la trahison que je commettais. Mon esprit tourmenté se perdait dans un tourbillon de pensées confuses.
Pourquoi fais-je cela ? Lucian est tellement beau... Chaque fois que je le vois, je ne peux m'empêcher d'admirer son charme et son élégance naturelle. Il est l'incarnation de tout ce que je pourrais souhaiter. Alors, pourquoi suis-je en train de le tromper ? Je me rappelais nos moments ensemble, les heures passées à découvrir chaque aspect de notre relation, les rires et les plaisirs partagés. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Il est incroyable au lit... Chaque toucher, chaque baiser, chaque caresse, tout est un mélange parfait de passion et de tendresse. Comment puis-je avoir le courage de chercher ailleurs ce que je trouve déjà avec lui ?
VOUS LISEZ
SHADOWED HEARTS
Gizem / GerilimDans les rues tranquilles de Washington, Ivy mène une vie en apparence banale jusqu'à ce qu'un secret familial éclate au grand jour. Elle plonge dans un monde d'espionnage et de mystère. Tandis qu'elle poursuit son enquête, les dangers se multiplien...