soleil ardent [giyûxoc]

18 - paisible

- Bonjour à tous. Je prendrai la place de Kagaya pour cette réunion puisqu'il n'est pas en forme.

Liang lança un coup d'œil à Sanemi qui la regarda d'un air inquiet. Elle lui administra un regard plus doux pour tenter de le réconforter mais celui-ci baissa la tête en serrant les poings.

Le sujet tourna vite vers les marques que Muichiro et Kanroji avaient obtenues.
Selon eux, il faudrait avoir une température corporelle supérieure à trente-neuf degrés et un pouls à deux-cents battements par minute. Il faudrait aussi avoir survécu à des conditions potentiellement mortelles pour obtenir ces marques.

Puis, Muzan. Kibutsuji Muzan, le démon originel, la source de tous les problèmes des Piliers et la majorité des problèmes des humains en général faisait son grand retour. Cela n'était plus qu'une question de temps.
Après réflexion, la femme de Kagaya laissa aux Piliers le choix de décider de la manière dont ils pourraient s'entraîner pour développer leur marque. Gyomei proposa une solution qui était :

Tous les Piliers feraient faire des exercices spécifiques aux pourfendeurs pour les faire progresser et améliorer leurs capacités au combat tout en s'entraînant aussi - en combattant les uns contre les autres - , pour développer leurs marques.

- Je ne le ferai pas, affirma Giyû en prenant la porte.

Liang écarquilla un peu les yeux avant de reprendre un air sérieux alors que Sanemi se leva à son tour pour contredire les paroles de Giyû, soutenu par Iguro.

Shinobu prit elle aussi la parole, demandant des explications à Giyû, celui-ci leur répondit :

- Je ne suis pas comme vous.

- Pour qui tu te prends ? s'exclama-t-il en haussant vivement le ton. Tu es...

Le Pilier du Vent fut coupé par Gyomei qui entrechoqua ses mains. Comme un électrochoc se répandit dans la pièce et dans le corps de chacun des Piliers.

Après ce bref ressenti étrange, le silence plana et Giyû quitta la pièce. Liang décida de ne pas le suivre pour l'instant, pensant qu'il avait besoin de temps pour réfléchir un peu. Elle adressa un bref regard à Sanemi qui se rassit, toujours énervé.

La réunion se finit sans Giyû donc Gyomei décida qu'il ne participerait pas s'il n'en avait pas l'envie, il devait sûrement avoir ses raisons. Liang avait décidé de ne pas participer non plus, n'étant pas douée pour enseigner et n'appartenant pas non plus aux Piliers. Sanemi ne dit rien pour Liang, qui selon lui avait des arguments valables.
Ils sortirent tous de la salle et Sanemi murmura à Liang :

- Il a quoi ton amoureux ? chuchota-t-il.

- Je ne sais pas, mais j'irai lui demander plus tard, assura la noiraude. Laisse-le tranquille pour l'instant.

- Nan mais il se prend pour qui ? "Je suis pas comme vous", monsieur est trop supérieur pour nous, nan mais tu l'ent...

- Je ne pense pas que ce soit par rapport à vous, coupa Liang en réfléchissant. Je vais lui en parler plus tard, la réunion est close et tout a été décidé alors calme toi.

Il repartit bougon en lâchant un bref signe de main à Liang. Elle sourit discrètement avant de partir à la recherche de Giyû, juste par curiosité.
Elle fit le tour de la demeure des Ubuyashiki, il n'y était pas. Peut-être était-il rentré dans son domaine ? Il n'était pas si loin que ça alors c'était probable.

La noiraude se devait de vérifier pour le bien de son mental. Elle partit vers le sud, là où se trouvait le domaine de Giyû. Il y vivait seul mais n'y restait que rarement étant toujours en déplacement. Cependant, il lui avait confié qu'il aimait être là-bas, c'était un havre de paix pour le noiraud.
Une paix que Liang était en droit de déranger.

Il fallut une bonne heure pour l'atteindre, s'étant perdue au moins deux fois et égarée çà et là. Le soleil commençait à décliner.
Elle arriva devant le grand jardin qui entourait une très jolie maison blanche à deux étages. C'était une maison traditionnelle japonaise, très en longueur avec des dojos, des portes coulissantes en bois et diverses pièces du même acabit.

Tant pis pour son temps de répit, elle se dirigea vers la bâtisse et ouvrit une des portes coulissantes. Elle constata rapidement que la pièce était vide et entra, parcourant alors les couloirs étroits de la demeure de Giyû.
Elle pencha le cou à droite et à gauche, ouvrant à la va vite quelques portes puis se dirigea au second étage en voyant que personne n'était présent au premier.

Elle arriva à l'étage et refit le tour. Elle s'arrêta devant une porte d'où émanait un bruit de respiration.
La noiraude entra et vit Giyû allongé sur un lit, torse nu, les yeux clos. Il somnolait mais n'était pas encore tout à fait endormi. Une de ses grandes mains veineuses résidait sur son abdomen et l'autre était positionnée sous sa tête.
Il avait l'air paisible.

Liang s'aventura un peu plus dans ce qui avait l'air d'être sa chambre. La décoration était très délicate mais impersonnelle. Seulement quelques fleurs jaunes et bleues ornaient le sol et étaient suspendues. C'était joli. Elle passa sa main sur le bureau vide, poussiéreux.

- On t'a jamais dit que c'était mal de fouiller dans les affaires des autres ?

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