28 - soleil ardent

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épilogue
quatre ans plus tard

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Sanemi avait rendu son dernier souffle dans la nuit fraîche de janvier. Il n'avait pas encore eu vingt-cinq ans mais vraisemblablement, il n'y avait aucune chance qu'il y survive.
Liang avait été très triste lors de sa mort, Giyû aussi. En quatre ans, les trois formaient un vrai groupe, un peu comme avec Sabito à l'époque.
Sanemi était un homme bon qui avait su rester humble toute sa vie. Malgré ses airs durs, Liang et Giyû savait que Sanemi était quelqu'un de très attentionné avec les gens qu'il chérissait même si ce n'était pas le cas au début avec Giyû.
Il avait finalement connu l'amour, lui qui disait s'en ficher, une belle demoiselle avait finalement fait fondre le balafré. Il était mort en ayant connu le meilleur sentiment du monde.

En parlant d'amour, Liang et Giyû, après leur fameux voyage en Asie, qui avait duré un an, étaient rentrés et profitaient de leur vie paisible là où leur amour était né, dans le dojo de Sakonji.
Ils avaient repris cette vieille maison et s'étaient finalement installés ici. Là où tout a commencé.
Sakonji était mort lui aussi, mais de vieillesse. Giyû et Liang garderaient toujours un souvenir chaleureux de leur maître aussi fou était-il.

Le printemps pointait le bout de son nez doucement.
Giyû avait dépassé les vingt-cinq ans, la mort pouvait surgir à tout moment et il le savait. Liang aussi le savait.
Elle ne voulait pas le perdre.

Pourtant, une nuit alors que les deux étaient assoupis, un faisait semblant de dormir. Il attendit que sa chérie soit bien endormie avant d'écrire une petite note qu'elle verrait le lendemain.
Il partit de la maison et retourna dans son domaine, situé au sud.
Après quelques heures de marche, il arriva enfin et monta à l'étage. Il s'assit sur le lit, dans la chambre où ils avaient échangé leur premier baiser.
Alors il s'assoupît, et ce fut la dernière fois qu'il ferma les yeux.

Le matin même, Liang se réveilla, le côté normalement chaud et réconfortant de son âme sœur était complètement vide et froid. Elle sursauta et ouvrit les yeux. Aucune trace de Giyû.
Elle se leva et enfila une tenue rapidement puis elle découvrit le mot de Giyû.

Elle écarquilla les yeux avant de courir jusqu'à l'endroit indiqué en prenant le mot.
Deux heures plus tard, deuxième étage, première chambre à gauche. Elle s'en rappelait comme si c'était hier.
Elle ouvrit la porte et le découvrit, allongé là, son teint était encore plus blême que d'habitude mais ses traits étaient toujours doux et son visage paisible. C'était comme s'il respirait encore.

Elle prit son visage dans ses mains chaudes, sa peau était glacée. Quelques larmes roulaient sur ses joues et tombèrent sur le visage figé de Giyû.
Alors elle approcha tout en douceur ses lèvres de celles de Giyû avant déposer un baiser sur celles-ci.
Le dernier.

Elle n'hésita pas une seule seconde, partit vers la cuisine, encore toute équipée et prit le premier couteau qu'elle trouva. Elle remonta les escaliers, de rendit dans la chambre de Giyû et s'assit sur la chaise en bois, à côté du sommier. Elle prit le couteau, le plaça sur son poignet gauche et appuya aussi fort qu'elle pouvait.
La douleur était immense, mais pas autant que sa peine. Giyû était mort, Sanemi l'était aussi. Sakonji, Shinobu, Kanroji, tous étaient morts et elle n'avait plus aucune raison de vivre.

Le sang coulait, lentement sur son bras avant qu'elle ne s'évanouisse dû à la quantité importante qu'elle avait perdu.
C'est là, avant de perdre connaissance, qu'elle s'allongea aux côtés de l'amour de sa vie, poussant elle aussi, son dernier soupir.










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Je suis retourné là où nous avons échangé notre premier baiser
J'ai toujours dit que tu sentais le printemps,
Alors dans cette nuit froide où je m'apprête à mourir,
Tu seras mon soleil ardent
Je t'aime Liang
Je t'attends.

Giyû

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soleil ardent [giyûxoc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant