Chapitre 8

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Le passé de Linuki était marqué par des épreuves douloureuses et des moments de survie intense. Après avoir connu le terrible secret de ce que voulaient les humains, Linuki et les autres captifs elfes avaient été emmenés de force au pays de Westchester, situé sur une île plus grande et éloignée. Leur destination : la capitale, une cité imposante et intimidante nommée Eldoria.

Les jours de voyage furent longs et éprouvants. Les captifs étaient entassés dans de grandes cages de métal, transportés par des navires aux voiles sombres. Linuki, bien qu'encore jeune, ressentait chaque instant de ce voyage comme une éternité. Elle observait les autres elfes autour d'elle, leurs visages marqués par la fatigue, la peur et la résignation.

Lorsqu'ils atteignirent enfin les côtes de Westchester, les captifs furent conduits à travers des paysages inconnus. La terre était aride et les montagnes abruptes semblaient des sentinelles gardant jalousement l'entrée du royaume. Les rivières serpentaient comme des rubans d'argent, mais rien de cela n'avait la beauté sauvage et sereine de la forêt d'Ixali.

À leur arrivée à Eldoria, la capitale se révéla être une cité gigantesque, aux murs imposants et aux tours élancées perçant le ciel. Les rues étaient bondées d'humains, de marchands criant leurs marchandises, de soldats en patrouille et d'enfants jouant dans la poussière. Les regards des citadins se posaient avec méfiance et curiosité sur le convoi de captifs elfes.

Linuki ressentait un mélange de peur et de colère. Elle était résolue à ne pas se laisser abattre, à trouver un moyen de s'échapper et de protéger les siens. Mais pour l'instant, elle était prisonnière dans un monde étranger, entourée d'ennemis.

Les captifs furent emmenés dans un grand bâtiment au cœur de la ville, une sorte de forteresse où ils seraient détenus et étudiés. Les murs de pierre froide semblaient absorber toute chaleur, toute espoir. Linuki se retrouva dans une cellule sombre avec plusieurs autres elfes, tous aussi terrifiés qu'elle.

Les jours suivants furent une succession d'interrogations et d'examens cruels. Les humains cherchaient désespérément à comprendre et à s'approprier la capacité des elfes à voir les morts. Linuki se rappela des regards avides des scientifiques, des mages humains qui tentaient de percer le mystère de leurs yeux.

Elle se souvint particulièrement d'un mage, un homme à la robe noire et aux yeux perçants. Il s'appelait Malgor, et il semblait avoir une obsession malsaine pour le pouvoir des elfes. « Montre-moi ce que tu vois, » ordonnait-il souvent, ses doigts griffus agrippant le menton de Linuki avec une force brutale.

Mais Linuki résistait, refusant de révéler le moindre indice. Elle savait que céder signifierait trahir les siens et donner aux humains un pouvoir qu'ils n'auraient jamais dû posséder. Sa détermination et son silence étaient ses seules armes dans cette prison glaciale.

Les autres captifs n'avaient pas tous sa force de volonté. Certains, épuisés par les tortures et la peur, finissaient par céder, racontant aux humains ce qu'ils savaient, espérant peut-être une fin à leur souffrance. Linuki voyait leurs regards vides après avoir parlé, comme si une partie de leur âme avait été arrachée.

Malgré les épreuves, Linuki refusait de perdre espoir. Elle observait chaque détail de leur prison, chaque garde, chaque routine, cherchant une faiblesse, une opportunité de s'échapper. Elle se lia d'amitié avec quelques autres captifs, partageant ses pensées et ses plans, renforçant leur détermination collective à survivre et à s'enfuir.

Les jours se transformaient en semaines, les semaines en mois. La vie à Eldoria était un enfer constant, mais Linuki savait qu'elle devait continuer à se battre, à protéger le secret de son peuple et à chercher un moyen de retourner un jour à la forêt d'Ixali.

Ainsi, dans les ombres froides de la capitale de Westchester, Linuki et les autres captifs elfes luttaient pour leur survie, leur liberté et l'avenir de leur peuple.

Les mois s'écoulèrent lentement à Eldoria, chaque jour apportant son lot de souffrances et de défis. Linuki et les autres captifs elfes enduraient les interrogations incessantes et les expériences cruelles menées par les humains, toujours à la recherche du secret de leur vision des morts.

Linuki, malgré sa jeunesse, avait développé une résilience impressionnante. Elle observait, écoutait et apprenait. Chaque détail, chaque faiblesse apparente dans la routine des gardes, était noté et analysé. Elle savait qu'un jour, une opportunité d'évasion se présenterait. Mais pour l'instant, elle devait endurer.

Parmi les tortionnaires, Malgor était le pire. Son obsession pour les pouvoirs des elfes dépassait l'entendement. Il était persuadé que le secret résidait dans les pupilles des elfes et qu'il pourrait les forcer à révéler ce pouvoir par des moyens brutaux.

Un soir, après une journée particulièrement éprouvante, Linuki fut emmenée une fois de plus devant Malgor. La salle d'interrogation était froide, éclairée par des torches vacillantes qui projetaient des ombres inquiétantes sur les murs de pierre.

Malgor se tenait là, ses yeux perçants fixés sur elle. « Nous avons essayé la patience et la persuasion, » dit-il d'une voix glaciale. « Mais tu continues à résister. Il est temps de prendre des mesures plus... drastiques. »

Linuki serra les poings, son cœur battant la chamade. Elle savait que Malgor ne plaisantait pas. Il s'approcha, tenant dans ses mains un petit coffret en métal qu'il ouvrit lentement. À l'intérieur, des pointes métalliques étincelaient sinistrement à la lueur des torches.

« Ces pointes sont imprégnées de magie ancienne, » expliqua Malgor, ses yeux brillant de malveillance. « Elles sont conçues pour révéler les secrets les plus profondément enfouis dans l'esprit et l'âme. Si tu refuses de parler, nous verrons si tes pupilles peuvent être persuadées. »

Linuki sentit une terreur glaciale l'envahir, mais elle ne montra rien. Elle se contenta de fixer Malgor avec un mélange de défi et de mépris. « Tu n'obtiendras rien de moi, » murmura-t-elle, sa voix tremblante légèrement.

Malgor sourit, un sourire cruel et sans joie. « Nous verrons bien. »
Il fit signe à deux gardes, qui s'avancèrent pour maintenir Linuki immobile. Elle se débattit, mais leurs prises étaient fermes et Linuki n’était qu’une enfant, incapable de rivaliser contre deux soldats. Malgor s'approcha lentement, tenant les pointes entre ses doigts, et les levèrent vers les yeux de Linuki.

« Dernière chance, » dit-il doucement. « Révèle-moi ton secret. »

Linuki resta silencieuse, son regard fixé sur celui de Malgor, une détermination farouche brûlant dans ses yeux. Alors, sans un mot de plus, Malgor enfonça les pointes dans les yeux de Linuki.

Chronique D'Avaloria : LinukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant