𝐄𝐒𝐂𝐀𝐏𝐈𝐒𝐌

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑

♫ Boyfriend - Dove Cameron

ERINE

Je ne sais pas à quoi je m'attendais en faisant irruption dans la chambre de Edan, mais ce n'était pas ça.

Ce n'était certainement pas ce que j'avais prévu.

Sa poitrine est pressée contre moi, et c'est la première fois depuis plus de cinq mois qu'il me tient dans ses bras sans me pousser contre un mur. Non pas que cette partie me dérange, mais c'est en quelque sorte si réconfortant. Le souvenir du dernier câlin que j'ai reçu de mes grands-parents, rempli de tant d'amour et de chaleur, m'amène aux larmes.

Mais je ne peux pas pleurer, pas plus que ce que je fais déjà, et surtout pas dans ses bras. Je ne veux jamais qu'il me lâche, mais je sais aussi qu'il a tort. Nous sommes peut-être des monstres, et il mérite peut-être une fin heureuse, mais pour moi certainement pas. Pas après ce que j'ai fait. Après qui j'ai tué.

Chaque fois que j'y pense, ça fait mal, mais ça me fait encore plus mal de savoir que même si j'en ai honte, j'ai aussi honte de l'apprécier autant. Je me souviens avoir enfoncé un couteau dans le côté du corps de mon père dans la chambre d'hôtel qu'il avait réservé. Je me souviens de la peur et du choc qui ont envahi ses yeux lorsqu'il a vu que j'étais entrée par effraction dans sa chambre. C'était après qu'il ait supposé que Charlie Rosenhan's m'avait déjà récupérée après m'avoir laissée attachée sur ce putain de lit d'hôpital. C'est probablement l'un des moments où je me suis sentie le plus en paix, et j'en ai honte, mais je ne le regrette pas.

Enfin, Edan me libère de son étreinte et me regarde dans les yeux, provoquant une vague de papillons dans mon estomac. Il recule d'un pas, ne me laissant d'autre choix que d'avancer avec lui alors qu'il me pousse vers le mur.

— Eh bien, j'ai comme une impression de déjà-vu.

Il sourit à ma remarque, capturant mes mains dans les siennes au-dessus de ma tête. Ses yeux sont enflammés de lave en fusion, révélant son fervent besoin et son désir pour moi. Je sens son érection se presser contre mon ventre, mais en même temps, il a ce regard dans les yeux qui me dit qu'il a du mal à décider s'il va me baiser ou me laisser partir. Et pour être honnête, je ne sais pas non plus ce que je veux.

Mon corps a envie de lui, et je sais que ma culotte est trempée à cause de cette foutue érection qui dépasse de son pantalon de survêtement. Mon cerveau est la seule partie de mon être qui a de la logique, et mon cerveau me dit que s'il ne me laisse pas partir, je m'en sortirai. Mais mon cœur, il ne veut pas qu'il lâche prise. Il a soif de cette intimité. J'ai baisé des mecs pendant mon séjour à Rosenhan's, mais c'était seulement pour m'amuser, et il n'y a jamais eu de lien entre nous.

Comment pourrions-nous nous attacher en sachant que nos vies pourraient prendre fin à tout moment ?

Avec Edan dans les parages, les choses semblent différentes, mais je sais qu'il devra bientôt partir pour ce programme, même si je ne sais pas quand.

Il relâche mes bras, les laissant tomber sur mes côtés, mais j'ai d'autres idées. Pour l'instant, je ne pense pas aux conséquences possibles de cette situation et j'utilise mes mains pour tirer sur l'ourlet de son t-shirt. Avec un sourire narquois, il me permet de l'enlever. Ou essayer de l'enlever. Il est tellement plus grand que moi et j'ai du mal à l'atteindre par-dessus sa tête. Il m'aide à enlever sa chemise avant d'enlever rapidement la mienne, me laissant nue sur le haut de mon corps.

— Pas de soutien-gorge ? demande-t-il, l'amusement persistant dans son expression.

— Parfois, je me sens mal à l'aise avec, et je ne m'attendais pas à ce que nous fassions... ça.