𝐄𝐒𝐂𝐀𝐏𝐈𝐒𝐌

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒

♫ Toxic - 2WEI

ERINE

Des sueurs froides me montent au front alors que je regarde autour de moi.

Je n'ai pas encore repéré le maître, mon angoisse monte qu'il puisse me trouver ici et me confronte à propos de mon absence.

Tôt ou tard, ma chance tournera. Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter d'être punie pour cela ; peut-être qu'il me jettera dans ce sous-sol où il punit ses poupées les plus désobéissantes.

C'est un endroit horrible où tous les mauvais enfants sont emmenés pour améliorer leur comportement, ce qui ne fait que les laisser encore plus brisés qu'avant, raison pour laquelle chacun essaie d'adopter son meilleur comportement.

Les ombres qui se cachent dans le manoir sont un répit de bienvenu face à la mort à laquelle le maître nous expose.

Ma respiration est superficielle alors que je contemple ce destin. Je ne peux pas y retourner.

Je dois me cacher avant qu'il ne pose les yeux sur moi.

La peur est une douleur ardente qui menace de déchirer mon cœur.

Ce n'était pas une bonne idée de désobéir à ses ordres, alors pourquoi ai-je fait ça ?

Je suis foutue, tellement foutue, et il n'y a plus aucun moyen de s'en sortir maintenant. Un jour, mes instincts de survie seront la cause de ma mort, peut-être le jour où il me trouvera et me jugera inutile à son divertissement. Mes jours ici sont comptés.

Je perds la tête ici, étant trop paranoïaque et effrayée.

J'attends actuellement le moment qui, je le sais, viendra le plus tôt possible, où le maître me punira pour ne pas avoir assisté à son dernier jeu.

Cette attente interminable me met les nerfs à rude épreuve et je décide d'aller voir Semira, qui lit ses livres. J'ai besoin d'occuper mon esprit avant que l'obscurité ne reprenne le dessus.

Avec un profond soupir, je me lève et je me dirige vers elle. Mais avant que je puisse l'atteindre, quelqu'un d'autre le fait, et je suis surprise lorsque j'entends le son inconnu de la voix de l'étranger devant moi.

Dans le hall se tient un autre homme, une personne que je n'ai jamais vue auparavant, et mon cœur s'emballe lorsque je réalise que le premier maître de poupées est venu récupérer sa possession.

L'homme a une silhouette imposante, encore plus grande que mes un mètre soixante-sept, et ses cheveux brun chocolat pendent devant ses yeux, mais ils sont dirigés vers Semira.

De cette distance, je remarque la lueur dorée dans ses yeux ambrés, la lumière qui les fait briller vivement, l'intensité de son regard qui me met mal à l'aise, même s'il n'est pas dirigé vers moi.

Ses yeux profonds et émouvants me racontent une histoire de secrets et de péchés, et je peux sentir les miens en eux. Les miens sont les mêmes que les siens, pleins de cicatrices et de troubles, avec peu ou plus rien pour quoi vivre.

Je recule de quelques pas vers la table et observe tranquillement, remarquant comment son expression change lorsqu'il la regarde, le sentiment d'oppression de ses démons intérieurs se dissipe et je peux presque les sentir se taire.

— C'est elle dont personne ne veut. À dix-neuf ans, elle est trop vieille pour que les gens la désirent. Je peux vous le promettre, vous ne voudrez jamais d'elle. Elle est trop vieille pour apprendre à obéir à un autre maître. Choisissez une autre fille, M. Johnson.