Chapitre XX.

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PDV LESTAN:

« Poto de coeur. Ici Bite d'acier. Le petit con est dans le nid. Je répète le petit con est dans le nid. À vous »

« Bien reçu Bite d'acier »

Putin je détestais quand mon père était en « planque » avec son pote Illias. Contrairement aux deux qui s'éclataient. Si seulement je pouvais bloquer les pensées qu'ils m'envoyaient. Cette planque durait depuis un peu plus de deux semaines, nous étions passés par Londres, Berlin et nous étions désormais à Florence. Toujours le même scénario, je jouais le touriste, pendant que deux guerriers de l'équipe me surveillaient de près et trois autres se trouvaient plus loin en cas d'attaque. Et cela n'avait rien donné. Pas l'ombre d'une mèche brune à l'horizon. En soufflant je reposais ma fourchette dans mon assiette de pâtes à la carbonara et laissai mon regard se poser sur le Ponte Vecchio à droite du restaurant. Un couple de personnes âgées se baladaient main dans la main, d'un rythme tranquille. Ils avaient tous les deux un petit sourire sur les lèvres. Ils se suffisaient l'un à l'autre. Le temps s'était suspendu pour eux. Cela me replongea dans un souvenir, celui d'un séjour où j'étais à la place de ce petit vieux. Ma main dans celle de Kalia. Sauf que nous, ne serions jamais des petits vieux amoureux. Et puis lors de ce séjour, je m'étais sacrifié pour elle. La mini cicatrice sur mon cœur me brûla doucement, comme un rappel. La douleur ressentie quand la lame s'était enfoncée dans mon cœur, désormais je m'en souvenais parfaitement. Si seulement, nous étions des humains. De simples humains. Nous aurions au moins eu une chance de vieillir ensemble. Kalia n'aurait peut-être pas eu de cancer et moi, je n'aurais pas eu d'ennemis. Des « si », ça servait juste à torturer. La réalité était bien différente et bien plus douloureuse.

Je n'étais même pas sûr de retomber sur elle un jour. Qu'est-ce que je lui dirais si c'était ça? « Euh salut. Je me souviens de tout et j'ai récupéré mes émotions. Donc approche que je t'embrasse? Au fait, comment ça se fait que tu as une forme réelle et que tu n'es pas une âme. Est-ce que ça va? Est-ce qu'ils t'ont fait du mal? Pourquoi...»

« Ici bite d'acier. Petit con, t'as fait un AVC ou quoi? T'es bloqué! »

Je secouais la tête pour reprendre mes esprits. Remis en place ma cravate rouge, me levai et fermai le bouton de ma veste de costume noir.

« Ras-le-bol » envoyais-je par la pensée à l'équipe.

À peine étais-je sorti du restaurant qu'une Porsche Panamera noire s'arrêta bruyamment devant moi. Lucian en sortie, lunettes de soleil et costume noirs. Sourcils froncés.

- Qu'est-ce que tu fous?

- Mon « ras-le-bol » n'était pas assez clair?

- Non.

Je levai les yeux au ciel, la colère allait bientôt exploser.

- Tout ça ne sert à rien!

- Ça fait à peine trois semaines. Faut être patient. Et puis jouer les touristes, il y a pire hein!

- C'est toi qui t'éclates à jouer le touriste! (Criais-je en le pointant du doigt. Je me rendis compte qu'un attroupement de curieux s'était formé autour de nous. Je baissai le ton et décidai de continuer en latin. En espérant qu'aucun ne le parlait là-dedans). Cette situation est absurde... T'aurais accepté toi de te balader pendant que maman se faisait torturer?

Un voile passa dans les yeux de mon père.

- Non. Répondit-il dans la même langue, en serrant la mâchoire.

- Donc voilà, je rentre et je vais réfléchir à un plan pour débarquer là-haut.

Il soutint longtemps mon regard.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 16 ⏰

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