Chapitre XXVI.

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    Nous nous regardions silencieusement depuis quelques secondes. Chacun devant certainement se demander s'il avait bien entendu cette phrase. Moi-même j'étais le premier à être suspris. L'amour m'avait submergé et cette phrase avait franchi mes lèvres avant que je ne m'en rende compte. Par ailleurs, je ne la regrettais pas. Je la pensais. J'aimais Kalia et je voulais qu'elle devienne ma femme, même s'il ne nous restait que des petites heures devant nous. Elle le resterait à jamais.

- Quoi?

    Bon, ça n'était pas la réponse à laquelle je m'attendais. Elle n'avait toujours pas compris. C'était elle et personne d'autre. Si je devais être plus explicite, alors j'allais le faire. Je la déposai délicatement sur le banc et m'agenouillai devant elle. Je lui pris la main et encra mes yeux dans les siens. Quant à elle, elle avait suivi chacun de mes gestes, les yeux ronds. Je me raclai la gorge. Cette fille arrivait à me déboussoler. Même quand elle ne faisait rien ou restait silencieuse, elle me fascinait.

- Kalia... Est-ce que tu veux m'épouser? 

     Elle fronça les sourcils et porta la main à sa bouche.

- Pourquoi?

     Cette fois, ce fut moi qui n'y comprenait rien. Et en toute honnêteté, je me sentais légèrement vexé. Pourquoi ne sautait-elle pas de joie en criant "Oui". C'était simple, non? Je roulai des yeux. 

- Est-ce que tu vas me répondre? Car là je vais finir par devenir une statue.

- Mais pourquoi Lestan? Pourquoi voudrais-tu te destiner à être veuf? 

     Je réalisai enfin ce qu'elle voulait dire. Je me relevai et la forçai à faire de même. De mes bras, je lui enlaçai la taille et posai le front contre le sien. 

- Tu te trompes sur le sens de ce symbole... Je veux que tu deviennes officiellement mon grand amour. Mon seul et unique. Ma reine. Et ce, jusqu'à temps que je vivrai. 

    Les larmes voilèrent son regard, elle posa la tête contre mon torse et me serra contre elle.

- Je t'aime Lestan, et c'est pour ça, je ne peux pas te laisser faire ça. Je ne peux pas t'enfermer dans cette histoire. Je veux que tu vives. Que tu aimes à nouveau. Que tu aies un héritier. Moi, je ne peux pas t'offrir tout ça...

    Je fermai les yeux et me pinçai les lèvres. Ce qu'elle venait de m'avouer, me brisait de l'intérieur. C'était difficile d'entendre la vérité mais ce qui l'était bien plus, c'était qu'elle se rabaisse à ce point. Comme si elle ne pouvait rien m'apporter. Comme si elle n'était... Personne. Elle m'avait déjà exprimé son désir d'être Maman. Avec la maladie, c'était devenu un rêve. Puis, une chose impossible. Je lui relevai le menton. Les larmes perlaient sur ses joues. Du bout des doigts, je les lui retirai. Puis, de mes mains, j'encerclai son visage.

- Tu m'as appris à aimer, tu m'as appris à vivre. Nous n'avions qu'une âme sœur et moi je l'ai trouvée... Je la tiens dans mes bras. Je veux le crier au monde entier... J'ai toujours été apeuré par l'amour mais je n'ai plus peur... A cet instant et pour le reste de ma vie, je suis certain d'une chose... Je veux que tu sois ma femme. 

   Elle se hissa sur la pointe des pieds, s'agrippa à mon cou et se jeta sur mes lèvres. J'aimais encore plus l'embrasser quand ses larmes de bonheur se mêlaient au baiser. Je passai les mains dans sa chevelure et lui maintins la tête. Nos langues trouvèrent rapidement un rythme endiablée. Finalement, inutile de répondre "Oui", ce baiser était la plus belle des réponses. Mon cœur était inondé d'amour. J'avais l'impression de flotter. J'avais tellement hâte qu'elle devienne ma femme que je mis fin au baiser et l'attrapai par la main. Je voulais partager cette grande nouvelle. J'étais totalement euphorique et la traînai dans le jardin en riant. Elle me rejoint rapidement dans mon hilarité. Nous arrivâmes rapidement devant une porte bien précise. J'avais directement pensé à cette personne. En fixant Kalia et en lui souriant, je donnai des coups énergiques à la porte. Je sautillais sur place, trépignant d'impatience. N'attendant qu'une seule chose, qu'elle s'ouvre. Lucian y passa la tête. Il avait les yeux à demis-clos. Et lorsqu'il nous remarqua, il leva les yeux au ciel de manière désespéré et tira sur les pans de son peignoir en soie noir.

Lestan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant