Chapitre VIII.

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PDV ANDREAS:

     Immédiatement après l'annonce de Lucian, mon ami s'effondra sur les genoux. Une onde de tristesse et de douleur nous frappa. Il se tint le cœur. Nous lâchâmes Lucian et tous, nous avançâmes vers Lestan. Une trouille bleue me tordait le ventre, j'avais peur pour sa vie. Le choc devait être indescriptible. Il tremblait comme une feuille et fixait le sol, abasourdi. J'espérais de tout mon cœur que la vérité n'allait pas lui être fatale. Cela faisait plusieurs années que sa mémoire avait été trafiquée, cela aurait des conséquences. Pourvu que ça ne soit pas la pire... Sa mère, en larmes, s'agenouilla face à lui et tendit la main. Il ne bougea pas. Le silence dans la pièce et les émotions de chacun étaient étouffants. Surtout celles de Lestan.

- J'ignore tout d'elle... De notre histoire. Même son visage je ne le connais pas... Murmura t-il d'une voix rauque.

     J'avais le sentiment qu'il ne s'adressait pas à nous mais à lui-même. Les morceaux du puzzle ne s'assemblaient pas naturellement. Tout devait se brouillait en lui. Il n'avait pas bougé depuis qu'il s'était effondré. Je m'insultais intérieurement de ne pas savoir comment agir. J'aimerais tellement trouver les mots justes ou le geste réconfortant pour pouvoir aider mon ami. Cependant, j'étais incapable de faire autre chose que de le regarder en espérant que ce moment finisse. Il était l'un des pires de ma vie. Désormais il venait rejoindre, la mort brutale de mes parents ou encore la fois où j'avais retrouvé Lestan dans les bras de Kalia. Lorsqu'il avait été transpercé par une épée. A cette époque, je n'avais pas compris son sacrifice. Depuis, ça avait changé car moi-aussi j'aimais. Moi-aussi, je donnerais ma vie pour la femme de ma vie. Je n'osais même pas imaginer la perdre. Contrairement à moi, Lestan avait perdu Kalia. Même si l'aura présente dans la chambre était immensément douloureuse, je ne pouvais imaginer à quel point il souffrait.

     Je jetai un coup d'œil inquiet autour de moi.  Le temps était comme suspendu. Je fus choqué de voir les larmes perler sur les joues de Darwell, mais rapidement je cherchais le regard de l'objet de mes désirs et de mon amour. Livia. Une main sur la bouche, assise sur une chaise, elle-aussi pleurait. Elle dut sentir que je la regardais car elle détourna les yeux pendant un instant de son frère. J'eus le temps d'y lire de la tristesse et de la peur. Une sorte de renonciation aussi. Cela me donna des frissons d'appréhension.

- Laisse-nous t'aider, ton père va te rendre tes souvenirs... Demanda Yris en avançant la main vers la joue de son fils. 

    Il bougea enfin mais ce fut pour s'éloigner d'elle. De nous.

- Non... Vous en avez assez fait. Laissez-moi seul, je veux être loin de vous. 

- Lestan, c'est toi qui nous a supplié de le faire. Argumenta Lucian.

    Lestan lança un regard noir à son père. J'en restais pétrifié. Puis, il disparut. Nous restâmes tous sous le choc pendant quelques secondes.

- Putain de bordel de merde. Dit Lucian en se frottant nerveusement le visage.

    Yris étouffa un cri et fondit en larmes. Le haut du corps sur le sol. Lucian s'abaissa et la prit dans ses bras. Il lui embrassa le front tout en lui caressant le bras.

-  Lucian... J'ai peur pour lui. Avoua t-elle entre deux sanglots.

   J'avais peur aussi. D'autant plus qu'il avait brouillé son odeur. On ne pouvait ni le suivre, ni le trouver. 

- Ne t'inquiètes pas, il est un adulte. Il faut lui laisser du temps. Il nous reviendra. 

- Je n'en suis pas si sûre. C'est la première fois que je vois de la haine dans son regard. Expliqua t-elle. 

Lestan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant