Fuis moi

Chapitre 1

Elle est mon obsession, la voir se déhancher sur cette piste de danse me donnent les idées les plus sombres qui soient.

Tomber sur son chemin à été une révélation dans ma vie, elle ne le sait pas encore mais elle m'appartient déjà. D'ici peu, elle m'aimera et ne pourra plus se passer de moi.

Quelques jours plus tôt...

OLIVIA

Le moteur de la vieille voiture grince faiblement alors que je conduis sur la route qui s'étire devant nous. Gabrielle, ma sœur, est assise à côté de moi, ses longs cheveux blonds tombant sur ses épaules. Ses yeux bleus pétillent de vie, une lueur d'excitation dans le regard.

— On y est presque, dit-elle d'un ton enjoué, le sourire éclatant.

Je jette un regard furtif sur elle, un soupir silencieux. La plage, l'horizon à perte de vue, le bruit apaisant des vagues... C'est ce dont j'ai besoin. Un moment de répit, loin de tout.

— Oui, presque, murmurai-je, gardant la voix lasse.

Gabrielle pose sa main sur mon épaule, comme pour me rassurer. Elle ne sait pas, elle ne peut pas savoir. Les choses qui ont marqué mon passé, les cicatrices que je porte sans le vouloir, elles restent enfouies, bien au fond.

— Ne fais pas cette tête, tu mérites de te détendre, insiste-t-elle, comme si elle devinait mes pensées.

Je détourne les yeux, incapable de lui répondre. Gabrielle a toujours été ce rayon de soleil dans ma vie, celle qui aime rire, qui vit chaque instant avec intensité. Elle est la partie légère de moi, la seule à qui je me suis toujours accrochée.

— Et puis, c'est pas tous les jours qu'on se tape un road-trip à deux, ajoute-t-elle, le sourire malicieux au bord des lèvres.

Je ne peux m'empêcher de sourire, mais une ombre plane au fond de mon esprit. Cette vie, celle qu'on m'a imposée... tout cela semble si loin de ce que je suis devenue.

— Et puis, tu sais que t'as besoin de sortir de chez toi, avoue-t-elle avec un petit rire. Tu passes ton temps à regarder par la fenêtre comme si tu attendais quelque chose.

— Peut-être, répondis-je, la voix blanche.

Gabrielle pose sa main sur ma cuisse, insistante.

— Dis-moi, t'as pas un mec planqué quelque part que tu fais semblant de ne pas voir ?

Je lève un regard surpris vers elle, mon cœur fait un bond.

— Un mec ? Non.

Elle éclate de rire, se penchant en avant.

— Oh non, ça m'étonne pas ! Depuis que j'te connais, t'as un radar pour les mecs qui te prennent pour une princesse.

Je détourne les yeux, souriante mais légèrement mal à l'aise. Gabrielle ne peut pas comprendre. Elle ne sait rien de ce que j'ai vécu.

— Je ne suis pas à la recherche d'un prince charmant, lui répliquai-je avec une légère moquerie.

— Non, ça je le sais. T'as pas besoin de charmant quand t'as un égo aussi grand que le mien, s'amuse-t-elle.

Je ris doucement, mais la tension sous-jacente reste. Elle pense que c'est de l'humour, mais ce n'est pas que ça. J'ai eu ma part d'hommes toxiques, de relations où la violence s'inscrivait en silence. Des blessures que je porte encore. Mais je n'ai jamais su les nommer, même à moi-même.

— C'est vrai que t'es plutôt fan des bad boys, continue Gabrielle, appuyée contre le dossier.

— Et toi des beaux gosses, je parie, répliquai-je.