Seule à Seuls [TOME 3]

Une histoire de cocktails

C’est alors que l’homme est revenu vers moi avec une boisson qui m’a immédiatement semble douteuse.

Il l’a posé devant moi et s’est assis sur le tabouret voisin, le rapprochant au plus près du mien.

- C’est pour toi, bois!

- Non merci, j’ai dit que je n’avais pas soif.

- C’est bon pour le moral. Bois. a-t-il rétorqué.

- J’ai dit non. Je ne compte vraiment pas toucher à cette boisson.

- Bois. C’est un ordre.

Devant mon refus catégorique, l’homme a commencé à s’énerver.
Il s’est levé, m’a regardé de haut, l’air menaçant et dangereux et d’une main, il m’a pris le poignet et m’a retourné le bras dans le dos et de l’autre, il a tenu ma tête pour me forcer à boire. Malgré tout, je gardais les lèvres obstinément pincées pour ne rien avaler.

- Bois imbécile! Sinon s’en est fini de ton petit minois d’ange.

J’avais la boule à la gorge. Je repensais encore une fois à ma mère, à ma sœur, et puis à mon père.
L’image de celui-ci me fit ressentir une douleur vive et une rage croissante. J’en avais marre de me faire marcher sur les pieds et de toujours avoir besoin de l’aide et la protection des autres.

J’ai basculé soudainement ma tête en arrière afin de la dégager de l’emprise de l’homme puis je lui ai mis un coup de façon complètement incertaine dans l’entre-jambe.
Il ne m’a pas lâché le bras pour autant et n’a fait que se mettre d’autant plus en colère.

- Alors toi...

Il a voulu m’attraper le cou mais je me suis jetée sur la table, non sans quelques grognement dû à mes côtes blessées, récupérant le gobelet de la boisson douteuse que je lui ai renversée sur la tête.
Là, il a relâché son emprise, me permettant de m’échapper.

Je suis sortie de la boutique au plus vite, mais, alors que je n’avais qu’à peine quelques mètres d’avance, l’homme s’est lancé à ma poursuite.

C’est alors que deux silhouettes, toutes vêtues de noir, casquettes sur la tête et masque sur le nez se sont interposées devant l’homme.

- Excusez-nous monsieur, vous savez où se trouve le centre-commercial le plus proche ? demanda l’un des hommes en noir.

- Laissez-moi passer bande d’idiots! s’écria le japonais en tentant de forcer le passage.

- Ah, c’est la jeune femme que vous coursez ? Elle vous a mis un beau râteau je crois! Un conseil, attendez un peu avant de retenter subtilement votre chance! lui conseilla l’une des silhouettes.

Ensuite, ils ont laissé l’homme plein de cocktail douteux repartir.
Heureusement pour moi, j’étais déjà cachée dans une petite impasse sombre derrière une poubelle.

Je n’ai pas vu le japonais passé, j’ai donc supposé qu’il était parti de l’autre côté qu'à d j’ai vu les deux hommes en noir passer.

En les voyant, je suis sortie de ma cachette pour les rejoindre.

- Excusez-moi, je voudrais vous remercier de m’avoir...Hyunjin ? Jeongin ? me suis-je étonnée en les reconnaissant.

- Siwoo, ça va ? Il ne t’a rien fait ce type ? s’inquiéta I.N.

- Oui, je vais bien, je m’en suis sortie grâce à vous. Qu’est-ce que vous faites là ?

- Hyunjin faisait une insomnie et j’étais trop tracassé par toi pour dormir. J’ai vu que Hyunjin était en ligne sur KakaoTalk alors on a décidé de prendre un peu l’air ensemble. Et toi, je suppose que tu es complètement dévastée, non ?

Les larmes ont recommencé à couler sans que je ne puisse les retenir.

- Je ne peux pas dormir dans ses conditions. Je...Je m’en veux terriblement. Et puis elle me manque déjà.

- Ne pleurs plus Siwoo, tout ira bien. C’est normal d’être dans tout tes états dans ces conditions. Le temps va guérir toutes tes blessures sans que tu n’oublies ce qui c’est passé.

Hyunjin m’a laissé pleurer un instant sur son épaule avant de m’étreindre délicatement.

- En tout cas, on a été impressionnés en te voyant te défendre du mec du SevenEleven. Toi, mieux vaut ne pas t’embêter! Tu aurais vu sa tête quand tu lui as versé le gobelet dessus! s’exclama I.N.

- Je suis partie au plus vite, mais j’imagine que c’était drôle à voir.

- Ça t’arrive souvent ce genre de chose ? me questionna Hyunjin comme si cette question le tracassait depuis longtemps.

- À vrai dire, presque toutes les filles subissent ce genre de chose en sortant seule, surtout le soir. En particulier les jolies filles. Ça m’arrive régulièrement. Parfois même quand je ne suis pas seule. C’est pour ça que Jungkook et Bangchan ne veulent pas que je sorte seule.

- C’est sûr que tu ne devrais pas! Tu t’en sors toujours ? interrogea I.N.

- Pas toujours. Mais il est rare que je ne m’en sorte pas, ne vous en faites pas pour moi!

- Tu je nous rassure pas vraiment.

- Désolée. Ce serait bien que les hommes soient tous comme vous. À prendre soins de nous et nos sentiments plutôt que de s’occuper de notre physique. ai-je expliqué.

Nous avons marché un peu tous les trois et les garçons m’ont bien changé les idées. Je me sentais déjà un peu mieux lorsque nous sommes rentrés à l’hôtel aux alentours de huit heures du matins.

- Siwoo! Je me suis fait un sang d’encre quand j’ai vu que tu n’étais plus là à mon réveil! s’écria Félix en me voyant.

Il m’a pris dans ses bras comme si ça faisait vingt ans qu’on ne s’était plus vu.

- Je vais bien. Ne t’inquiète pas.

Ensuite, le groupe dans son entièreté est allé pré dre son dernier petit-déjeuner à Tokyo avant de retourner une nuit à Séoul avant de repartir pour l’Australie.

Pendant le repas, Hyunjin et I.N n’ont pas pu s’empêcher de raconter comment je m’étais débarrassée de l’homme du SevenEleven et comment ils sont intervenus "très discrètement" d’après eux.

- Non! C’est pas vrai! Dans un SevenEleven ?

- Elle nous a dit que c’était pas rare que ce genre de chose lui arrive. répéta Jeongin.

- Évidemment que ça arrive souvent! Vous êtes bêtes ou bien ? Depuis qu’elle est dans le groupe, combien de fois elle est rentrée à la maison apeurée après une agression! Siwoo, pourquoi tu sors encore seule ? Et pourquoi vous n’êtes pas intervenus avant ? se fâcha le leader du groupe, s’adressant d’abord à moi puis à Hyunjin et I.N.

- Pas la peine de t’énerver! Moi, je ne vais pas me privé de sortir à cause de quelques imbéciles! Et puis San Hyunjin et I.N je ne m’en serais pas sortie aussi facilement. Alors évite de nous engueuler, tu veux ? nous ai-je défendue, plutôt agacée.

Après ça, un léger malaise s’est installé puis nous avons changé de sujet.