Chapitre 3

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- Merci Ochaco, je te revaudrai ça. 

Izuku serrait chaleureusement son amie contre lui dans une grande étreinte. La raison en était qu'elle avait gentiment accepté de garder ses enfants pendant quelques heures, tandis qu'il devait se rendre à son travail. Habituellement, ses horaires étaient différentes, mais aujourd'hui constituait apparemment une exception. Il se devait donc de s'y rendre et de faire le nécessaire pour éviter une baisse de salaire. Le retard était comptabilisé comme une raison valable. Il ne pouvait donc pas emmener ses enfants chez sa mère, et avait donc appelé sa meilleure amie en urgence. Il avait été étonné de la voir arriver si rapidement. C'est pourquoi elle se trouvait là devant lui, et il la remerciait chaleureusement. Bien qu'elle lui assurât que cela n'était rien, et qu'il aurait fait la même chose pour elle, et ce qui était vrai. Puis il la relâcha doucement et lui offrit un doux sourire, plus reconnaissant que jamais envers elle.

Puis, il se retourna vers ses enfants, qu'il ne reverrait sûrement pas avant le lendemain matin, et souhaitait leur dire au revoir comme il se devait. Ainsi, il se pencha vers sa plus jeune fille, Yumi, en premier, pour la serrer dans ses bras et l'embrasser sur la joue, avant de lui dire :

- N'oublie pas de te brosser les dents ce soir, et ton doudou est sur le canapé, ne l'oublie pas.

Quand elle lui répondit par un hochement de tête et un sourire qui fit remonter ses pommettes tachetées de rousseurs, il ne put que la reprendre dans ses bras, son cœur de papa tressaillant devant cette scène emplie de douceur. Puis, il fit de même avec son fils Haru, le deuxième de la fratrie, tout en lui rappelant d'écouter ce que sa tante lui dirait, sinon il serait puni à son retour. Il eut également comme réponse un hochement de tête et un câlin en prime de sa part, qu'il ne repoussa évidemment pas. Puis, il fit face à sa plus grande fille, sa première, Aiko, pour lui dire :

- Mange bien tout ce que tu as dans ton assiette ce soir, et si tu as du mal à dormir, les étoiles sont dans un des tiroirs du salon.

Il lui disait cela car elle avait souvent peur du noir. Depuis qu'elle était enfant, elle venait souvent se plaindre à lui, en disant qu'elle avait vu des formes noires qui lui faisaient peur. Il avait donc dû la réconforter à chaque fois, et avait également économisé pour pouvoir lui acheter des étoiles lumineuses à coller au plafond. Celles-ci avaient été accueillies joyeusement par sa fille, même si elle ne voulait pas les mettre tout de suite. C'est pourquoi il lui avait rappelé leur emplacement, en cas de besoin. Puis, il la prit dans ses bras et l'embrassa tout autant qu'il l'avait fait avec son frère et sa sœur.

Il se dirigea alors vers l'entrée, ne pouvant pas embrasser son dernier, car celui-ci était déjà au lit. Prenant son sac contenant toutes ses affaires, il fit un dernier signe de la main à sa famille et sortit définitivement de son appartement, en refermant la porte derrière lui.

Il se dirigea alors rapidement vers son lieu de travail, essayant de chasser de ses pensées ses enfants, alors qu'il atteignait ce lieu-dit. Il n'était pas fier de ce qu'il faisait, mais c'était le seul travail que les oméga pouvaient exercer sans recevoir de coups, assurant ainsi leur sécurité. Et c'était également le seul endroit qui avait bien voulu le payer un peu plus que les autres, même si son salaire restait très bas. Alors oui, en quelque sorte, il avait honte de ce qu'il faisait et de la manière dont il devait s'habiller, mais cela lui permettait de survivre et de pouvoir élever correctement ses enfants. En apercevant l'ancienne de la boîte, il passa par la porte arrière pour entrer dans les coulisses, tout en essayant de prendre son courage à deux mains et de rentrer dans son personnage.

Quand les premières notes d'une musique forte parvinrent à ses oreilles, il sut rapidement que ses amies, qu'il s'était faites ici, étaient déjà sur scène, aguichant sans doute plus d'un client pour obtenir quelques billets supplémentaires. Alors, il ne réfléchit pas davantage et posa ses affaires devant le miroir qui lui était attitré. Il en sortit un collant noir qu'il enfila rapidement, mettant par-dessus un short en cuir noir, beaucoup trop moulant à son goût et beaucoup trop court, ressemblant à une jupe, ainsi qu'un T-shirt noir, légèrement transparent, dévoilant faiblement son torse. En un sens, il aimait bien la manière dont les vêtements le mettaient en valeur, mais d'un autre côté, il se sentait comme une bête de foire, devant se montrer séduisant devant des hommes en manque, prêts à tout pour prendre possession de lui. C'est pourquoi Izuku vérifia d'une main si son collier anti-marquage était toujours bien autour de son cou.

Coeurs en accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant