Chapitre 19

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La nuit était tombée depuis de nombreuses heures désormais, enveloppant la maison dans une douce obscurité apaisante. Cela faisait quelques minutes qu'ils étaient rentrés de l'hôpital, ayant reçu l'autorisation de regagner leur foyer après un long séjour dans l'édifice, qui les avait bien épuisés. Ils avaient pu revenir avec Aiko, encore affaiblie, qui bénéficiait d'un masque à oxygène pour cette nuit, ainsi que pour les jours à venir, en cas de difficultés respiratoires, en attendant de pouvoir récupérer son traitement.

Pour l'heure, elle était donc endormie dans les bras de Katsuki, ses mains s'accrochant à son T-shirt, et Izuku ne pouvait que constater la douceur du moment, mais également la tristesse qui l'accompagnait, en voyant Katsuki porter l'appareil qui aidait sa fille à respirer. Son inquiétude pour elle demeurait intacte, et au fond de lui, il espérait sincèrement que son état s'améliorerait avec le temps, afin qu'elle ne soit pas entravée dans ses activités en grandissant. Il ne souhaitait pas qu'elle soit privée de certaines expériences à cause de sa condition, même s'il savait que les espoirs étaient minces.

Ainsi, de son côté, il portait Yumi et Riku, tous deux profondément endormis également, tandis qu'Haru, qui s'était réveillé entre-temps, avait clairement exprimé qu'il souhaitait aller se coucher seul, sans avoir besoin d'être porté. Izuku avait alors esquissé un fin sourire, touché par toutes ces émotions, et l'avait donc laissé faire. C'est pourquoi il avait pu le border calmement et coucher le reste de ses enfants.

Après quelques instants, il aperçut Katsuki refermer doucement la porte de la chambre d'Aiko derrière eux, après l'avoir aidée à s'allonger dans son lit, trouvant une position confortable afin qu'elle ne soit pas gênée par son masque d'oxygène. Ne s'étant pas concertés au préalable sur le fait qu'ils allaient tous deux l'accompagner, cela leur semblait évident. Au vu des faibles respirations d'Aiko, Izuku n'avait pas pu résister à l'envie de mettre un baby-phone qu'il avait conservé au fil des années, au cas où elle rencontrerait un problème durant la nuit qui pourrait le réveiller immédiatement.

Ainsi, lorsque la porte se ferma complètement, il ressentit tout son stress s'évanouir d'un coup. La fatigue le submergea également, et il éprouva la sensation de lourdeur dans ses jambes, tandis que ses yeux réclamaient le sommeil.

- Tu devrais dormir toi aussi, murmura alors une voix familière derrière lui.

Izuku quitta la porte de la chambre des yeux et se retourna légèrement pour apercevoir Katsuki. Ses traits étaient adoucis par la pénombre, et il hocha la tête, tentant de lui offrir un semblant de sourire, même s'il était à peu près certain que celui-ci ressemblait davantage à une grimace.

- Viens, on devrait se reposer nous aussi, enchaîna le blond.

Izuku ne pouvait pas le contredire. Tout son corps le suppliait de se coucher et de s'abandonner enfin au sommeil, même si une pointe de peur persistait en lui pour Aiko. Cette inquiétude ne s'éteindrait sûrement jamais lorsqu'il y réfléchissait, même avec le temps, bien qu'il en ait l'envie. Ainsi, il suivit le blond en silence, qui avait déjà commencé sa marche vers leur chambre, cette pointe d'angoisse logée dans son estomac, tandis que la pénombre les enveloppait doucement. C'est avec lassitude qu'il s'assit sur le bord du lit, après avoir finalement atteint son objectif.

En fermant les yeux, il put ressentir le malaise qui se diffusait dans la pièce. Bien qu'un mal de crâne se profilât dans son esprit, il sut qu'il convenait de dire quelque chose, et que c'était Katsuki qui allait entamer la conversation. Ce qui ne tarda pas :

- Je souhaitais te parler de quelque chose.

Izuku hocha alors la tête, comprenant que ce n'était peut-être pas le moment le plus propice, mais que le blond ne pourrait peut-être pas lui en faire part plus tard. Et bien qu'il fût fatigué, il était disposé à faire un effort pour l'écouter et échanger avec lui. Il se prépara donc à entendre ce que Katsuki avait à dire, ouvrant les yeux et plongeant les siens dans ceux, plus rouges, de son compagnon. Il appréciait la sincérité qui s'en dégageait, ainsi que la franchise qui semblait y être en débordement, et il ne réalisa presque pas l'apaisement que cela lui procurait. Ainsi, il attendit ce qui ne tarda pas à suivre, un peu plus détendu :

Coeurs en accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant