Chapitre 14

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Katsuki referma la porte derrière lui, encore profondément bouleversé par son échange avec sa mère, quelques heures plus tôt. Une fois de plus, ils n'avaient pas réussi à se parler calmement, sans se menacer un seul instant, et pour la première fois, Katsuki ressentit un sentiment de culpabilité. En effet, en provoquant sans cesse sa mère, il avait atteint un point de non-retour défavorable pour lui. Il était parfaitement conscient que sa mère avait un caractère sévère et glacial, qu'elle laissait souvent éclater. Cependant, elle ne proférait que rarement des menaces, et il savait que celles qu'elle lui avait adressées n'étaient pas à prendre à la légère.

Lors de leur première altercation, elle l'avait seulement contraint à se rendre à un rendez-vous, certes sous la menace, mais c'était relativement mineur. Cette fois-ci, la situation était différente. Dans sa tentative désespérée de changer les opinions de sa mère concernant la perspective de devenir grand-mère, il avait mis en danger Izuku et les enfants. Toutefois, il ne pouvait pas leur dire de tout arrêter et de revenir à leur vie antérieure. Ils commençaient à peine à s'adapter, et Izuku n'avait toujours pas suffisamment de ressources pour subvenir aux besoins de toute sa famille. Et lui, il ne pouvait tout simplement pas les abandonner. Ainsi, il se trouvait dans une impasse, sans savoir quels plans sa mère avait probablement déjà élaborés pour éloigner Izuku.

Soupirant profondément, plus perdu que jamais, il entreprit de se déchausser et de ranger ses chaussures à l'entrée. À peine eut-il le temps de le faire et de déposer son sac sur le sol qu'une voix s'écria :

- Katsuki !

Relevant la tête, intrigué, il ne put qu'apercevoir une frimousse blonde courant vers lui, les bras grands ouverts. Face à ce spectacle, il ne put que sourire et se mettre à genoux. À peine avait-il ouvert ses bras qu'un petit corps se jeta sur lui de tout son poids, l'enveloppant de ses bras avec force. À ce contact, une bouffée d'apaisement sembla déferler sur lui, et soufflant profondément, il ne put que resserrer doucement l'étreinte offerte par Aiko. De nature timide, elle n'initiait pas souvent le contact avec les autres, mais savoir qu'elle l'avait fait sans se sentir obligée réchauffa son cœur, déjà bien bouleversé. Il la serra encore un peu plus contre lui, en passant une main dans ses cheveux blonds, et se fit une nouvelle fois la promesse de les protéger coûte que coûte. Ils ne méritaient pas cela.

- Comment tu vas, ma grande ? demanda-t-il ensuite, en se détachant d'elle doucement, sans toutefois la lâcher, et en faisant face à ses yeux verts.

- Très bien ! Tu sais, papa m'a dit que Haru était un alpha de sang pur !

Katsuki releva alors un sourcil face à cette révélation. Ainsi, il avait vu juste. Souriant doucement à Aiko, qui semblait ravi de cette nouvelle, il se fit la réflexion qu'il devrait en discuter avec Izuku.

- Où sont les autres ?

Embrassant une dernière fois la petite sur le front, Katsuki la relâcha complètement et se redressa, tout en posant cette question. Il n'avait pas été accueilli par tout le monde, et il n'y avait aucun signe de leur présence aux alentours.

- Ils sont dehors, Haru ne se sentait pas bien.

Fronçant cette fois-ci les sourcils de manière plus marquée, Katsuki sentit une pointe de panique se réveiller en lui. Attrapant vivement la main d'Aiko dans la sienne, il se dirigea rapidement vers l'extérieur, ouvrant d'un geste rapide la baie vitrée qui entravait son accès. Immédiatement, deux têtes se tournèrent vers lui, et Yumi se jeta à son tour dans ses bras en criant son prénom. Il n'hésita pas à la serrer également dans ses bras, mais en percevant les phéromones inquiètes d'Izuku et les phéromones douloureuses de Haru dans l'air, il ne prolongea pas l'étreinte et lui offrit une dernière caresse sur le haut de la tête avant de se précipiter vers eux. En passant, il embrassa Riku, qui se tenait debout, semblant confus face à la situation, tenant son doudou fétiche dans ses bras.

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