Chapitre 9

125 20 9
                                    

Izuku attendait patiemment dans le salon de son appartement, en compagnie de ses filles. Celles-ci étaient concentrées sur l'histoire qu'elles avaient inventée de toutes pièces avec leurs jouets, et Izuku ne pouvait que les observer d'un œil bienheureux et bienveillant. Les voir si complices ainsi, malgré leur salle de jeux qui se trouvait maintenant dans un salon dépouillé de tout meuble ou de quelconque affaire, lui réchauffait le cœur. Surtout en voyant leurs mines concentrées, y mettant tout leur cœur dans ce jeu qu'elles avaient construit.

Lui, pourtant, de son côté, n'avait pas vraiment l'envie de jouer. Il s'inquiétait plus de ce qui se passait dans la salle de bain. Il ignorait ce qui s'y tramait, mais Katsuki et Haru y étaient depuis quelques minutes, et cela l'inquiétait légèrement parce qu'il avait perçu des phéromones de réconfort, et également de bien-être, voire même de bonheur. Il faisait pleinement confiance à Katsuki, mais prendre autant de temps pour un simple pansement l'inquiétait plus qu'à l'ordinaire. Alors, il ne pouvait s'empêcher de jeter plusieurs coups d'œil à la porte de cette salle de bain, en espérant qu'elle s'ouvre dans quelques instants.

Et son souhait fut exaucé lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir et que deux personnes s'approchèrent d'eux. Immédiatement, il se releva, porta le regard sur eux, et croisa celui de Katsuki, qui lui envoyait un message silencieux pour lui montrer que tout allait bien. Alors Izuku s'approcha d'eux avec soulagement, prit Haru dans ses bras, et ne manqua pas de constater qu'il n'y avait pas une trace de pansement sur son genou, ni de trace de blessure. Alors, fronçant les sourcils et enlaçant le petit corps de son fils, il jeta un regard interrogateur au plus grand des blonds, qui lui répondit :

- Je pense que bientôt, il faudra qu'il fasse un test de genre. 

Interloqué, Izuku ouvrit les yeux de surprise et reporta immédiatement son regard sur son fils, qui s'était caché contre son cou pour ne pas le regarder dans les yeux. Ainsi, il comprit que celui-ci lui cachait quelque chose et qu'il n'en était pas fier non plus. Il semblait plutôt triste, en plein doute, voire même stressé. Alors, recroisant une nouvelle fois ces yeux rubis, il comprit que Katsuki ne mentait pas et que son fils allait se révéler. Alors il hocha la tête, le remerciant silencieusement d'un sourire, et entreprit de réconforter son fils, pour le rassurer. Car il voyait très bien que quelque chose n'allait pas, et cela avait un rapport avec lui. Car s'il en avait parlé à Katsuki, c'était qu'il avait peur de la réaction d'Izuku. Alors, passant une main dans les cheveux blonds de son enfant, tandis que Katsuki s'éloignait pour leur donner un peu d'espace, il lui demanda :

- Tu as ressenti quelques changements ces derniers jours ?

- Hum. 

Ne recevant pas plus de réponse que cela, Izuku entreprit alors de marcher quelque peu dans l'appartement, désormais entièrement vide, pour bercer doucement son fils aîné, tout en continuant ses caresses dans ses cheveux. Puis, il lui redemanda doucement :

- Et pourquoi n'as-tu rien dit à papa ?

- Je ne sais pas. 

Cette phrase, il l'avait marmonnée, mais Izuku l'avait très bien comprise, et savait qu'il lui mentait. Haru faisait toujours cela. Quand il mentait, sa voix baissait en intensité sans même qu'il ne s'en rende compte, et cela, Izuku l'avait très bien compris. Alors, voulant que son fils soit honnête avec lui, il continua :

- Alors pourquoi es-tu dans cet état ? Tu as peur que je ne t'aime pas à cause de ton genre ? 

Cette fois, Izuku sut qu'il avait touché une corde sensible, lorsqu'il sentit les bras de son garçon autour de son cou resserrer leur étreinte. Alors, il relâcha quelques phéromones de réconfort pour Haru, et poursuivit sa marche douce, tout en continuant ses caresses. Il voulait à tout prix que son fils ne se sente pas mis à l'écart à cause de son genre, qu'il avait très bien deviné maintenant. Et encore moins qu'il sente qu'Izuku ne l'aimerait plus à cause de cela. C'était tout le contraire même. Ses enfants, il les aimait comme un fou, et ce n'était pas un simple genre qui allait changer cela. Alors, il voulut le prouver à son fils, et continua donc :

Coeurs en accordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant