Consumés

Chapitre 22

Nath

Ok, mon fils déposé chez papa-maman, check. La table dressée, check. Maquillage, check. Soutien-gorge rembourré, check. Y a plus qu'à ! J'ai à peine le temps d'enfiler ma dernière boucle d'oreille que Dan sonne à l'entrée. Je m'empresse de descendre de la salle de bain pour venir lui ouvrir et ce soir, mon pompier préféré est plus beau que jamais. Ses cheveux épais sont coiffés à la Beckham, sa chemise bleu clair fait ressortir ses yeux et son sourire est éclatant. Il porte une bouteille de Prosecco ainsi qu'une boîte de dessert. Arf, quel homme ! Je m'empresse de l'embrasser et l'invite à entrer avant de refermer la porte sur lui.

-Wouah, quelle jolie maiso...

-Pas le temps !

Je ne le laisse pas de place au baratin et m'empare de ses lèvres. D'abord surpris, Dan me répond ensuite avec plus d'ardeur.

-Attends Beauté, laisse-moi déposer ça sur la table.

Dan se débarrasse de ses offrandes et me soulève par la taille avant de me dévorer les lèvres. Enfin ! J'attendais ce moment depuis tellement longtemps. Ce soir, c'est le grand soir et rien, ni personne ne viendra nous interrompre.

Sauf qu'à peine Dan m'a-t-il basculée sur le canapé qu'on entend la voix de Lio crier depuis le perron :

-Daaaaaaaaannnnnnn !

Nous nous figeons tous les deux. Puis nous nous redressons lorsque nous entendons la porte s'ouvrir. Bon sang, mais n'est-il pas censé déjà dormir !? Il a certainement eu une insomnie et a dû voir Dan depuis sa fenêtre. Mon fils se rue vers le pompier, maintenant debout aux pieds du canapé.

-Hey, salut p'tit chenapan ! dit-il d'un ton enjoué tout en le soulevant dans les airs.

-Dan, z'ai un cadeau pour toi ! s'écrie mon fils en lui tendant son camion en pâte à modeler.

-Lio ! le grondé-je en le prenant des bras de Dan. Tu n'es pas censé quitter la maison comme ça. Où sont papy et mamie ?

-Je suis là, je suis là ! halète ma mère depuis le jardin.

Je la vois trottiner dans notre direction, l'air hagard et ajustant son peignoir par-dessus ce que je crois être une nuisette en soie.

-Je suis désolée... je pensais... qu'il dormait. Mais avec ton père, on était entrain de... enfin, je l'ai vu... traverser le salon en courant et puis...

Mon dieu, je ne veux pas le savoir. Même si je me réjouis pour eux, l'idée que mes parents fricotent me coupe complètement de la libido qu'il me restait.

-Tout va bien, Madame Dubernier, il ne dérange pas, la rassure Dan.

-Lio, tu ne peux pas quitter ta chambre comme ça, sans prévenir, d'accord ? rouspété-je doucement à l'attention de mon fils.

-Mais z'voulais donner le camion à Dan !

-C'est gentil mais il n'empêche que, si tu veux partir de chez Papy et Mamie, tu dois les prévenir, pour qu'ils t'accompagnent, d'accord ?

Mon fils hoche la tête puis se tourne vers Dan.

-Il te plaît, hein ?

-Il est magnifique, je l'adore ! Je vais le mettre sur ma table de nuit !

-Bien, maintenant mon chéri, au dodo chez Papy Mamie !

-Non ! dit mon fils d'un ton sec.

Il se débat, m'obligeant à le lâcher. Et voilà, on y est... il se dirige ensuite vers Dan pour le prendre à partie et l'invite à s'asseoir à côté de lui sur le canapé.

-Toi aussi t'as une table de nuit ? Moi aussi, même qu'y a une lampe qui s'allume la nuit dessus !

-Ah oui ?

-Oui en forme d'étoile !

-Lio, l'appelé-je.

-Elle est en forme d'étoile aussi la tienne ?

-Lio ! ça suffit, maintenant. Il est tard, tu devrais déjà être au lit !

-Non, z'ai pas envie ! rétorque mon fils.

Il descend du canapé et court à l'opposé de moi pour que je ne l'attrape pas. Punaise, je sens que ça va être une longue soirée.

-Z'veux rester avec Dan !

-Dan et moi aimerions un peu d'intimité, tu comprends mon chéri ?

-Allez Lio, je vais te raconter l'histoire de Djeco le pompier, ok ? l'encourage ma mère.

-Non, z'veux que ce soit Dan qui m'l'a lise !

Même si cela me touche qu'il montre de l'affection envers mon date, là, j'ai vraiment d'autres plans en tête.

-Lio, je...

-Nath, me coupe doucement Dan.

Il me jette un regard clément puis se tourne vers Lio.

-Tu as un livre Djeco le pompier ? Tu veux me le montrer ?

-Oui, viens, il est dans ma ssambre.

Sans qu'il n'ait son mot à dire, mon pompier suit Lio à l'étage.

-Dan, tu n'es pas obligé !

-ça me fait plaisir, ce Djeco a éveillé ma curiosité, dit-il en me faisant un clin d'œil qui me fait fondre.

Je le regarde monter les escaliers et disparaître à l'étage, ennuyée mais soulagée à la fois. Qu'il joue le jeu me rassure grandement, je dois le dire.

-Quel homme ! dit ma mère, presqu'impressionnée.

-Bon, tu peux rentrer Maman, Lio restera dormir ici.

-Ok, ça ne vous empêche pas de faire votre vie, tu sais, quand vous étiez enfant, ton père et moi...

-Oui, je sais et non... en fait, je ne veux pas savoir. Merci maman et désolée de vous avoir... interrompu mais je prends le relai, je t'appelle pour mercredi !

-Ok, profite bien, ma chérie !

-C'est ça...

Je la raccompagne à la porte avant de rejoindre Dan et le petit escroc à l'étage, en fulminant.